Stagnation de la dilatation : causes, faut-il faire une césarienne ?

La dilatation du col de l'utérus est nécessaire pour déclencher le travail. Mais il arrive que ce processus n'avance plus : on parle alors de stagnation de la dilatation. À quoi est-ce dû ? La césarienne est-elle obligatoire ? On fait le point avec Caroline Verhaeghe, gynécologue obstétricien.

Stagnation de la dilatation : causes, faut-il faire une césarienne ?
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Qu’est-ce que la stagnation de la dilatation pendant l’accouchement ? 

Après avoir été long et fermé durant  toute la grossesse, le col de l’utérus va s’effacer et se dilater, c’est-à-dire s’ouvrir, pour laisser passer le bébé le jour de l’accouchement. La dilatation complète, soit 10 centimètres, est nécessaire à la naissance du bébé par voie basse. Pendant toute la durée du travail, la sage-femme effectue un toucher vaginal par heure afin d’évaluer la dilatation du col de l’utérus. Lorsque celle-ci n’a pas évolué depuis deux heures en phase active ou six heures en phase de latence, on parle de stagnation de la dilatation. "Cette notion est variable selon le contexte maternel et fœtal, et l’avancée du travail. Par exemple, s’il s’agit d’un utérus cicatriciel ou d’un utérus sain, si le travail est spontané ou s’il a été déclenché. En présence d’un retard de croissance intra-utérin (RCIU) majeur, on ne réagit pas de la même manière, on ne s’autorise pas le même temps de stagnation de la dilatation", nuance le Dr Caroline Verhaeghe.

La césarienne est-elle recommandée en cas de stagnation de la dilatation ? 

Le recours à la césarienne n’est pas systématique, il dépend du contexte materno- fœtal et de l’avancée du travail. En phase active, sur un utérus cicatriciel, en cas de  macrosomie ou de souffrance du bébé, il ne faut pas attendre plus de deux heures. À contrario, en cas de stagnation de la dilatation sur un utérus sain en phase de latence, la césarienne peut attendre 4 à 6 heures. 

Pourquoi le travail n’avance plus ?

Plusieurs causes peuvent expliquer une stagnation de la dilatation : 

  • Des contractions inefficaces soit en intensité soit en fréquence sur le col
  • Une mauvaise présentation du bébé : il a une tête mal fléchie ou a une présentation asynclite ; le bébé n’appuie pas correctement sur le col, ce qui empêche la dilatation du col. 
  • Une disproportion foeto-pelvienne : soit le bébé ne peut pas descendre dans le bassin parce qu’il est trop gros, soit le bassin de la mère est trop étroit et le bébé n’a pas la place de  descendre. 

Est-ce que la péridurale empêche le travail d'avancer ?

Contrairement à une idée reçue très répandue, la péridurale ne ralentit pas le travail, sauf si elle est mise en place avant la phase active du travail. C'est la raison pour laquelle la plupart des maternités n'acceptent de la poser qu'à partir de 2,5 à 3 centimètres de dilatation. 

Que faire pour relancer le travail ? 

Outre les techniques non médicamenteuses telles que modifier la posture de la future maman, faire de l’acupuncture, marcher, il n'existe pas de grandes méthodes pour relancer le travail. "Quand les membranes sont intactes, la sage-femme ou l’obstétricien peut les rompre, ce qui va libérer tout un tas de protéines et d’enzymes qui vont relancer le travail. En général, la tête du fœtus va beaucoup mieux appuyer sur le col. Si cela ne suffit pas, de l’ocytocine peut être administrée pour favoriser la dilatation du col", informe la gynécologue obstétricienne. 

Merci à Caroline Verhaeghe, gynécologue obstétricien
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