À 14 ans, cette jeune espoir du patinage artistique français est obligée de lancer une cagnotte pour continuer à s'entraîner

Jade Bellouati n'a que 14 ans. À raison d'une dizaine d'heures d'exercice par jour, l'adolescente est aujourd'hui une patineuse prometteuse. Préparation physique, cours de danse, coaching personnel… Pour être au top de sa discipline à son si jeune âge, Jade s'entraîne sans relâche. "C'est un planning intense", confie Karine Rissoan, sa maman.

Pour concilier sa vie d'adolescente, son parcours scolaire et son quotidien de sportive de haut niveau, Jade Bellouati a dû s'organiser. Entre l'emploi du temps adapté et les cours suivis en distanciel, tout a été mis en place pour que la jeune fille passe le plus de temps possible sur la glace. "C'est une habitude à prendre", explique-t-elle. Jade Bellouati a commencé le patin quand elle avait 6 ans. Au bout d'un an, elle bascule d'un entrainement de loisir à celui de compétition, deux fois par semaine. Rapidement, elle passe à quatre et change d'école pour se rapprocher de la patinoire. À son entrée au collège, la préadolescente passe plus de 10 heures sur glace, en plus de la préparation. "Elle patine dès qu'elle peut, le matin, le soir et entre les cours", raconte sa maman. Aujourd'hui, Jade évolue en première division.

"C'est un sport qui coûte vraiment très cher"

À la fin de l'année 2023, Jade Bellouati a disputé sa première compétition internationale, la Santa Clauss Cup à Budapest. La jeune fille, qui ne se laisse pas impressionner facilement, a été accompagnée par des coachs mentaux pour apprendre à gérer son stress en compétition. Mais c'est financièrement que la famille originaire de Pont-de-l'Isère, en Auvergne-Rhône-Alpes, a le plus de mal. "Les frais d'inscription pour une compétition internationale, c'est 90 euros. Les lames, c'est 800 euros, les bottines, pareil.", compte sa mère. "On doit en changer régulièrement, car elle n'a pas fini sa croissance", explique Karine Rissoan. "Certains couturiers demandent un service de base à 2 500 euros pour les tenues. Et tout ça, fois 2, parce que Jade fait deux programmes." En plus de toutes ces dépenses, la jeune fille devrait participer à quelques stages de plusieurs mois chacun pour continuer à progresser. "Mais on n'a pas les moyens. Là, elle a atteint un niveau que l'on n'arrive plus à suivre financièrement."

Pour faire face à la situation, la famille a lancé une cagnotte solidaire en ligne. L'argent récolté servira à couvrir la saison de la sportive et lui permettra d'acheter des équipements à sa taille. La jeune fille, actuellement blessée aux ischio-jambiers, a été mise au repos avant sa prochaine sélection, en février. "Elle a un mental impressionnant, on est très admiratif-ve-s.", répète sa mère. "Je n'ai pas envie de m'arrêter", regrette de son côté la jeune fille. "C'est presque une drogue, ce sport".

Un investissement de toute la famille

Les parents de Jade, soignants tous les deux, sont très investis dans la passion de leur fille. "Il faut être disponibles pour l'emmener à 6 h du matin et l'attendre sur le parking. On l'accompagne partout, puisqu'elle a moins de 18 ans, C'est aussi une dépense à prendre en compte." Sans oublier que la famille compte deux autres enfants et qu'il est "hors de question" que l'un soit favorisé par rapport aux autres.

La priorité des parents de la jeune patineuse ? S'assurer de son bien-être, qu'il soit sur la glace ou ailleurs. "On lui demande très régulièrement si elle veut continuer. Dès que ça ne lui plaît plus, elle arrêtera. Il faut que ça reste une passion."
En plus du patinage, Jade Bellouati a une véritable âme d'artiste. Passionnée de lecture, c'est une enfant calme, posée et réfléchie, qui va jusqu'à dessiner elle-même ses tenues de compétition. "Je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas", explique-t-elle. "Elle est exigeante. La rigueur qu'elle a au patin, elle l'a dans la vie de tous les jours", note sa mère. Ce qui ne l'empêche pas d'aimer passer du temps à rire avec ses amies, comme n'importe quelle collégienne de 14 ans.