Je m'appelle Isabeau Courdurier, j'ai 29 ans et je suis championne du monde d'enduro VTT

À 29 ans, Isabeau Courdurier a remporté en septembre dernier son troisième titre de championne du monde d'enduro VTT, une discipline extrême où les athlètes dévalent les montagnes à toute allure. Ambassadrice Garmin, la jeune femme s'est confiée au Journal des Femmes sur sa passion et son quotidien de sportive de haut-niveau. Interview.

Je m'appelle Isabeau Courdurier, j'ai 29 ans et je suis championne du monde d'enduro VTT
© @maddogboris @lapierrebikes

Trois fois championne du monde d'enduro VTT, Isabeau Courdurier est la Française à suivre ! L'athlète a bien voulu nous raconter son quotidien de sportive de haut niveau. 

Journal des Femmes : Comment avez-vous commencé l'enduro ?
Isabeau Courdurier : 
J'étais une petite fille extrêmement active. J'ai d'abord commencé par faire du VTT en suivant mon grand frère. J'ai ensuite rejoint le club local et ça a été un vrai coup de cœur. Je faisais du cross-country à un niveau national. Mais vers mes 17 ans, les choses se sont compliquées. C'est une discipline où tout se joue sur le physique et avec mes études, il était devenu plus difficile de m'entraîner. J'ai alors découvert l'enduro qui est une pratique plus fun et où avec une condition physique un peu plus faible, on peut tout de même se faire plaisir. Une révélation ! Dès ma première compétition, j'ai su que je voulais continuer à en faire. J'ai eu de bons résultats assez rapidement, des opportunités… Je suis devenue professionnelle en 2016, trois ans après mes débuts.

Qu'est-ce qui vous plaît dans cette discipline ?
C'est un challenge constant. On peut toujours progresser, aussi bien sur le plan physique que technique. Les possibilités d'amélioration sont infinies ! J'adore la partie sport nature également. En enduro, on évolue au milieu des montagnes, dans des paysages sublimes. L'état d'esprit est aussi important pour moi. Dans le monde du VTT, on est un groupe de passionné-e-s et même en compétition à haut niveau, on retrouve cette communauté sympa et bienveillante.

Vous avez remporté votre troisième titre de championne du monde en septembre. Comment s'est passée votre saison ?
En 2019, j'avais fait une saison parfaite en remportant 8 manches sur 8. En 2022, ça a été plus compliqué, parce que j'ai eu une énorme blessure en pleine saison. Une branche m'a transpercé le pied. Derrière ça, il a fallu sortir les rames pour aller chercher ce deuxième titre. Donc cette troisième médaille est arrivée relativement facilement quand on la compare à celle de 2022. C'était très serré avec Morgane Charre, une autre Française qui termine deuxième, mais plus facile mentalement. Au-delà du titre, j'aime voir mes progrès. Je dis toujours que je ne fais pas du vélo pour gagner et je le pense vraiment. Pour moi, ça va plus loin que ça. Tant que j'aurai du plaisir à progresser sur mon vélo, je continuerai.

Isabeau Courdurier en septembre 2023. © @maddogboris @lapierrebikes

Les Françaises ont d'excellents résultats en enduro. À quoi cela est dû selon vous ?
En France, nous avons la chance d'avoir un incroyable terrain d'entraînement : les Alpes. Puis la dynamique entre les athlètes est excellente. On se tire toutes vers le haut. Avec Morgane Charre ou Mélanie Pugin, on s'encourage et on se supporte même si on se dispute la première place au classement général.

Que ressentez-vous lors d'une descente en compétition ?
C'est un mélange de beaucoup d'émotions très positives pour moi. Déjà, il y a de l'adrénaline parce que ça reste un sport extrême. On fait des descentes à toute vitesse. Puis il y a cet état de flow, dont certains athlètes parlent aussi dans des disciplines qui n'ont rien à voir avec la mienne. On est tellement focus sur ce que l'on fait, sur le moment présent, que c'est un peu comme si on était dans une bulle, j'ai la sensation de flotter. Je pense que ce sentiment est assez addictif.

Quelles sont vos principales qualités sur le vélo ? Et ce que vous souhaitez améliorer ?
Je pense que j'ai de bonnes qualités techniques. Mais l'une de mes forces est d'être disciplinée au quotidien. Je sais m'imposer les entraînements difficiles. Je suis quelqu'un de très appliquée. Pour la suite, j'aimerais apprendre à me détacher un peu plus de mes émotions. Et sur le plan sportif, j'ai encore beaucoup de progrès à faire, côté nutrition notamment.

À quoi ressemble l'une de vos semaines d'entraînement ?
C'est assez variable en fonction de la période de l'année. Je m'entraîne six jours sur sept. En hiver, je vais faire des sorties longues (entre 4 à 5 heures) sur vélo de route, de la musculation, du gainage. En enduro, on vise surtout le renforcement du haut du corps. Je fais aussi du travail technique sur mon vélo ou sur un BMX. Au total, cela doit représenter une vingtaine d'heures par semaine. Cela peut paraître dérisoire par rapport à quelqu'un qui a un travail plus "classique", mais il faut également ajouter la partie récupération et soins.

Isabeau Courdurier. © @maddogboris @lapierrebikes (2)

Comment Garmin vous aide dans votre quotidien de sportive ?
Avant d'être ambassadrice Garmin, j'utilisais déjà les produits de la marque depuis un certain nombre d'années. J'ai besoin d'un suivi pour mes entraînements. À chaque sortie, je prends mon compteur et ma ceinture cardio pour enregistrer toutes les données liées à l'effort. Je les partage ensuite avec mon coach qui les analysent : le kilométrage, le dénivelé, la fréquence cardiaque… Il peut ainsi ajuster ma charge d'entraînement. Ma montre m'aide aussi pour le suivi quotidien de ma forme, par exemple, pour mon sommeil. Je peux ainsi ajuster ma récupération. C'est un véritable outil de travail. Mais en tant qu'athlète, le soutien que m'apporte Garmin va bien au-delà de la performance. Nous avons tissé un lien de confiance et c'est une belle reconnaissance pour notre sport.

Quels sont vos prochains objectifs ?
La saison prochaine, les premières compétitions importantes se dérouleront à partir du mois de mai. Il y aura une coupe du monde, mais aussi les premiers championnats du monde qui se dérouleront sur une journée, avec un maillot arc-en-ciel de l'UCI (Union cycliste internationale) à la clé pour la gagnante. Ça sera mon principal objectif. Je suis également monitrice de vélo à côté de ma pratique et j'essaie, dès que j'en ai l'occasion, de mettre en place des événements pour les jeunes filles. Et je vous préviens : le niveau de la prochaine génération, qui a aujourd'hui entre 8 et 13 ans, est impressionnant.

Un conseil à donner à quelqu'un qui voudrait se lancer dans l'enduro ?
Toujours y aller par étape et s'écouter. L'été, vous pouvez louer un vélo en station de ski, faire une balade ou une première descente dans un bike park. Et n'hésitez pas à prendre un premier cours avec un moniteur. Il vous inculquera les bons réflexes en termes de freinage et de position sur le vélo.

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