J'ai 22 ans, je suis golfeuse amatrice et j'ai participé à une grande compétition internationale

Marine Griffaut a 22 ans. Étudiante en journalisme et business à l'université du Texas, aux États-Unis, la petite surdouée du golf français vient de participer au Lacoste Ladies Open de France à Deauville. Une compétition à laquelle elle a pu se qualifier après avoir remporté, deux ans plus tôt, un tournoi amateur organisé par le même promoteur que le Lacoste Ladies Open de France.

Journal des Femmes : Pourquoi avoir choisi de pratiquer un sport aussi original que le golf ?
Marine Griffaut : C'est une jolie histoire. Je faisais de la danse et du cheval avant mes 10 ans. Mon petit frère, qui avait 3 ans à l'époque, a choisi d'essayer le golf. Il y allait toutes les semaines avec mon père et j'ai fini par être jalouse de la relation qu'ils avaient développée autour de ce sport. Je les ai donc suivis dans leurs entraînements. Mon père a accepté, mais j'ai dû faire un choix entre le golf et les autres sports que je pratiquais déjà. Comme vous vous en doutez, j'ai choisi le golf ! Je suis de nature vraiment compétitrice, donc au bout d'à peine deux ans d'entraînement, j'ai voulu commencer la compétition. Et me voilà aujourd'hui...

Comment trouvez-vous l'équilibre entre vos entraînements et vos études de journalisme ? 
C'est un rythme à prendre. C'était très dur au début, car je ne parlais pas anglais. Il a fallu deux ans pour que je me fasse pleinement confiance au Texas. En plus, le niveau d'études augmente, on se spécialise et il faut que les résultats sportifs suivent. Je m'entraîne actuellement 30 heures par semaine.

C'est aussi un énorme budget. Je suis soutenue par un sponsor depuis l'année dernière, mais c'est quand même très dur. Surtout en amateur. Les femmes ne gagnent d'ailleurs pas la même chose que les hommes et c'est regrettable. Mais je veux vraiment que ma pratique du golfe reste une passion. Je refuse que ça devienne une obligation ou une pression de gagner de l'argent. Ce n'est pas comme ça que je vois le golf. 

Que ressentez-vous à l'idée de jouer dans une compétition d'un si haut niveau en étant amatrice ?
Je suis réellement ravie ! Je joue aux côtés de 108 joueuses professionnelles aujourd'hui. Elles ont le niveau que je veux atteindre. Je les regarde jouer et je m'inspire pour mon futur. Je joue avec les meilleures joueuses européennes, dont Céline Boutier (la Française est n°5 au classement mondial, ndlr), ce qui est incroyable, mais je refuse de dire qu'elles sont mes idoles. Je ne vais pas leur demander de prendre une photo avec elle, mais je vais apprendre de leur sport.

Le golf professionnel est-il un objectif pour le futur ?
Mon objectif, c'est de passer professionnelle dès la fin de mes études, en 2024. Je veux revenir en France et créer mon équipe l'année prochaine.  Ça va être dur d'y arriver, mais je le sais, j'y suis préparée.  Toutes les joueuses que je côtoie aujourd'hui me permettent de me projeter en pro.