Sandrine Martinet, la parajudokate française au mental d'acier
Si elle a quatre médailles récoltées aux Jeux paralympiques à son palmarès, la parajudokate Sandrine Martinet épate par sa capacité à mener de front sa carrière sportive, professionnelle et sa vie de famille.
Il arrive parfois que les épreuves modifient votre trajectoire de vie. Sandrine Martinet en est la preuve. Née à Montreuil le 10 novembre 1982, la petite fille souffre d'achromatopsie, une maladie du système visuel qui fait qu'elle ne voit aucune couleur. Un handicap dans sa scolarité qui lui demande de nombreux efforts et provoque les moqueries de ses camarades : "Je trouvais tellement injuste d'avoir mon handicap, d'avoir à faire tous ces efforts, et d'être moquée en retour", raconte Sandrine Martinet sur Paris2024.org.
Le judo comme échappatoire
Alors que ses frères font partie d'un club de judo, la petite fille décide de les rejoindre. Elle a 9 ans et trouve alors un lieu où elle est pleinement acceptée : "Quand j'ai commencé dans mon club, j'étais une enfant en kimono qui faisait du sport. Une fois qu'on a le kimono dans les mains, on fait du judo, point barre", explique-t-elle au cours d'un entretien pour France Info. Pour les déficient-e-s visuels comme Sandrine Martinet, les règles du para judo sont les mêmes que pour le judo valide. Au sein de son club, le SVLJ à Valenciennes, elle affronte filles et garçons sans distinction et prend part à sa première compétition handisport à l'âge de 16 ans, en Allemagne, dans la catégorie junior. Si elle s'incline en finale, la championne est bel et bien lancée.
Quel est le palmarès de Sandrine Martinet ?
Sandrine Martiner participe à ses premiers Jeux paralympiques en 2004 à Athènes. Dans la catégorie des – de 52 kg, elle termine à la deuxième place de la compétition. Même résultat quatre ans plus tard à Pékin en 2008. Deux médailles d'argent qui la comblent, mais la sportive est en chasse d'or. En 2012, pour les Jeux paralympiques de Londres, la judokate française fait partie des sérieuses prétendantes au titre. Mais une blessure en demi-finale de la compétition viendra bouleverser sa route. Elle se fracture la malléole en plein combat, mais n'abandonne pas et quitte le tatami en larmes. Si la médaille d'or lui échappe cette année-là, la judokate revient plus déterminée que jamais quatre ans plus tard. À Rio, dans la catégorie des – de 52kg, elle s'adjuge le titre paralympique. Une consécration. À Tokyo en 2021, elle s'aligne cette fois dans une catégorie de poids inférieur, - de 48kg, et repart avec la médaille d'argent.
Sandrine Martinet participera-t-elle aux Jeux paralympiques de Paris 2024 ?
Mariée, mère de deux enfants, kinésithérapeute depuis 2002… La vie de Sandrine Martinet est bien remplie une fois descendue du tatami. Mais elle ne compte pour le moment pas s'arrêter là. Si la question de sa retraite s'est posée après Rio puis Pékin, elle souhaite désormais prendre part aux Jeux paralympiques de Paris 2024 avec l'espoir de ramener à la maison une cinquième médaille, de préférence en or : "Je serais contente si j'arrive déjà sur le podium, mais l'objectif est d'aller chercher un nouveau titre. Je voudrais que ma fille soit là et qu'elle sache pourquoi sa mère fait tous ces sacrifices." Pour atteindre son objectif, la sportive a notamment mis son métier de kiné de côté pour rejoindre l'Armée des Champions avec un contrat d'insertion professionnelle lui permettant pleinement de s'entraîner pour aller chercher l'or olympique.