Douleur abdominale grossesse : que faire, pourquoi j'ai mal au ventre ?

De nombreuses femmes enceintes ressentent des douleurs abdominales à différents stades de leur grossesse. Localisées au niveau de l'abdomen, du bas ventre, ou de la région de l'utérus, ces douleurs au ventre peuvent persister et être inconfortables pour la future maman. Les douleurs au ventre sont tout à fait courantes pendant la grossesse. Mais dans certains cas, si elles sont accompagnées d'autres symptômes, elles peuvent être le signe de complications de grossesse. "C'est une source d'inquiétude courante chez les futures mères", constate le Dr Sylvain Mimoun, gynécologue-obstétricien. Quelles sont les causes de ces douleurs abdominales ? Pourquoi une femme enceinte a mal au ventre tout au long de sa grossesse ? Comment soulager ces douleurs ? Réponses.

Quand apparaissent les douleurs abdominales pendant la grossesse ?

À partir du premier trimestre de grossesse, des futures mamans peuvent avoir des douleurs abdominales.

Quels symptômes, que ressent la femme enceinte en cas de douleurs abdominales ?

En cas de douleurs abdominales, la femme enceinte peut avoir plusieurs symptômes. Elle peut ressentir une petite douleur comme une grosse douleur, des tiraillements dans la zone abdominale. Certaines peuvent aussi souffrir de nausées, de douleurs ligamentaires au bas du ventre. Dans certains cas, ces maux de ventre peuvent provoquer des troubles digestifs (reflux, diarrhée etc).

Pourquoi j'ai mal au ventre tout au long de la grossesse ?

Si une femme enceinte a des douleurs au ventre, cela est généralement dû à la taille de l'utérus qui s'étire et prend plus de place au fur et à mesure que le fœtus se développe et grandit. En occupant plus de place, les organes au niveau de l'abdomen sont comme comprimés, ce qui peut provoquer des douleurs et un mal de ventre. Il peut aussi s'agir d'un "syndrome ligamentaire pelvien" bénin. Des douleurs lombaires peuvent y être associées.

Comment soulager les douleurs abdominales enceinte ?

Pour soulager des douleurs abdominales, la femme enceinte doit avant tout se reposer et s'allonger. Le repos dans cette position permet de détendre son ventre, de relâcher la tension qui peut se créer dans la zone abdominale. Par ailleurs, placer une bouillotte (non brûlante) sur le ventre de la femme enceinte peut la soulager. Le coussin de grossesse peut aussi s'avérer utile pour que la future maman adopte une position confortable qui pourra apaiser ses douleurs. L'acupuncture, en jouant sur des points précis, peut également être efficace sur ce type de douleurs. 

Si une complication de grossesse a été détectée, "le bon traitement de la douleur, consiste à traiter la cause", insiste le Dr Sylvain Mimoun. Dans le cas d'une torsion d'un kyste ovarien, une intervention chirurgicale pourra être pratiquée pour inverser la torsion. S'il s'agit d'un hématome rétro-placentaire ou d'une éclampsie, il faut encore une fois déterminer les causes afin de pouvoir agir. "S'il y a éclampsie, il n'est pas rare qu'en traitant l'hypertension de la mère, tous les symptômes disparaissent", ajoute-t-il.

Que faire en cas de douleur abdominale au 3e trimestre de la grossesse ?

Si elles se font ressentir au troisième trimestre de grossesse, et notamment après le deuxième trimestre de grossesse, il sera nécessaire de mener des examens complémentaires, notamment une échographie. Dans tous les cas, la présence de saignements est un signe d'alerte supplémentaire qui doit amener la future maman à consulter.

D'où viennent les douleurs abdominales chez la femme enceinte ?

Plusieurs causes, parfois bénignes, parfois plus graves, peuvent expliquer les douleurs abdominales au cours de la grossesse.

Hématome rétro-placentaire

L'hématome rétro-placentaire est une pathologie rare mais très grave qui survient après 20 semaines de grossesse (1% des femmes enceintes). Il engage le pronostic vital du fœtus et de la mère. Une fois sur deux, il apparaît en début de travail (accouchement). Un tiers des hémorragies survenant au 3e trimestre de grossesse sont d'ailleurs liés à un HRP. "Apparaissent des douleurs abdominales soudaines et très intenses comme un "coup de poignard", une sensation de rigidité/dureté de l'abdomen, des douleurs à la palpation et un état de choc dans les cas les plus sévères. Par échographie de grossesse, on parvient à l'identifier, à en connaître la taille et l'activité", précise le gynécologue.

Accouchement prématuré

Un accouchement prématuré intervient avant 37 semaines d'aménorrhée (le terme normal est de 41 semaines d'aménorrhée). Si l'accouchement prématuré est très précoce, il engage le pronostic vital de l'enfant et peut entraîner des séquelles affectant son développement. Apparaissent des contractions de l'utérus (aiguës, régulières et prolongées), des douleurs périodiques et une modification de l'aspect du col de l'utérus. "Le but est d'arriver à ce que le bébé ne sorte pas avant six mois, voire vingt-six semaines. Avec les progrès de la médecine et les couveuses modernes, l'enfant peut très bien s'en tirer. Mais plus la grossesse se déroule dans le ventre de la mère, mieux ça ira pour l'enfant", détaille le gynécologue.

Pré-éclampsie ou éclampsie

La pré-éclampsie est une pathologie qui se manifeste par une montée d'hypertension artérielle chez la mère, causant une mauvaise circulation du sang. Elle nécessite une surveillance médicale étroite, car elle peut être à l'origine d'un hématome rétro-placentaire ou d'une éclampsie. Surviennent alors des douleurs épigastriques (" en barre "), des nausées, vomissements, céphalées et des acouphènes. L'éclampsie, complication très grave mais rarissime de la grossesse, concerne 1% des pré-éclampsies. Elle engage le pronostic vital de la mère (risque hémorragique notamment) et de l'enfant. Apparaissent alors des douleurs abdominales intenses, des nausées, vomissements, céphalées, et des œdèmes importants.

Torsion du kyste ovarien

La formation de kystes ovariens peut aussi entraîner des complications pendant la grossesse. L'une des plus courantes est la torsion du kyste de l'ovaire. "L'examen clinique repère une douleur intense. La patiente ne sait plus quelle position adopter", précise le gynécologue. Peuvent y être associées des nausées et vomissements et dans certains cas un état de choc.