Métrorragies de grossesse : symptômes, causes, que faire ?

Les métrorragies, ou saignements survenant en dehors des menstruations, représentent un motif fréquent de consultation pendant la grossesse. Si elles peuvent révéler une pathologie sous-jacente, elles sont aussi bénignes. Quelles sont leurs causes ? Quand s'inquiéter ? Réponses du Dr Tiphaine Beillat, Gynécologue, membre de la Fédération Nationale des Collèges de Gynécologie médicale (FNCGM).

Métrorragies de grossesse : symptômes, causes, que faire ?
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Qu'est-ce qu'une métrorragie de grossesse ? 

Les métrorragies correspondent à des saignements plus ou moins abondants qui surviennent en dehors des règles. Ces pertes de sang inopinées peuvent être accompagnées, ou non, de douleurs abdominales et pelviennes. Lorsque ces saignements apparaissent pendant la grossesse, on parle de "métrorragies de grossesse". Chez la femme enceinte, les métrorragies doivent faire l'objet d'une attention particulière parce qu'elles peuvent être le signe de complications de la grossesse. Quel que soit le trimestre auquel elles surviennent, elles constituent alors un motif de consultation. 

Quels sont les symptômes des métrorragies de grossesse ?

"Les métrorragies de grossesse peuvent se présenter sous différentes formes (saignements peu ou très abondants) et différentes couleurs (rouge vif, marron ou noir). Elles peuvent durer un ou plusieurs jours, et être associées ou non à des douleurs abdominales ou pelviennes", explique le Dr Tiphaine Beillat. 

Quelles sont les causes des métrorragies de grossesse ?

Les causes des métrorragies de grossesse varient en fonction du trimestre auxquelles elles surviennent. 

Les métrorragies du premier trimestre : 

Les métrorragies survenant au premier trimestre évoquent en général une grossesse qui évolue anormalement. "En tout début de grossesse, les saignements peuvent être le signe d'une grossesse extra-utérine si aucune échographie n'a encore été réalisée, ou d'une fausse couche pouvant se produire jusqu'à 12 semaines d'aménorrhée. Toutefois, il arrive que ces saignements ne soient pas pathologiques. À la fin du premier trimestre, les métrorragies sont dans la majorité des cas liées à un décollement du trophoblaste qui est le futur placenta. Dans tous les cas, mieux vaut consulter pour faire un bilan", prévient la gynécologue. 

Les métrorragies du deuxième trimestre : 

Les métrorragies du deuxième trimestre révèlent généralement une pathologie du placenta ou des modifications du col de l'utérus. 

Les métrorragies du troisième trimestre : 

Les métrorragies du troisième trimestre indiquent quant à elles des problèmes placentaires potentiellement graves, surtout s'ils sont associés à une hypertension. "Les deux pathologies du placenta les plus fréquentes sont le placenta praevia, c'est-à-dire un placenta situé devant le col de l'utérus, qui se traduit par des hémorragies rouges abondantes, et l'hématome rétro-placentaire (HRP) qui se manifeste par des saignements rouges et s'accompagne de douleurs. Parfois, il peut s'agir de saignements liés aux modifications du col, ce qui n'est pas inquiétant", détaille la spécialiste. 

Que faire en cas de métrorragies de grossesse ?

Quel que soit le moment de la grossesse auquel elles surviennent, les métrorragies doivent faire l'objet d'une consultation chez le gynécologue ou la sage-femme. Le traitement des métrorragies de grossesse va être proposé en fonction de leur cause. Le Dr Tiphaine Beillat détaille : 

  • Grossesse extra-utérine : si elle est simple, un traitement médicamenteux (Méthotrexate) sera proposé. A contrario, si elle est compliquée, la chirurgie sera indiquée, en essayant de préserver la trompe lorsque cela est possible ou en l'enlevant. 
  • Fausse couche : trois types de traitements peuvent être proposés : un simple contrôle s'il s'agit d'une fausse couche spontanée, un curetage évacuateur ou l'administration de prostaglandines qui vont provoquer des contractions afin de favoriser l'évacuation de l'œuf. Un contrôle échographique sera effectué dix jours plus tard. 
  • Placenta prævia : il s'agit d'un placenta qui est bas. S'il bouche la sortie de l'utérus, la césarienne est le seul traitement. C'est le degré d'urgence qui détermine si une césarienne s'impose ou non.  
Merci au Dr Tiphaine Beillat, Gynécologue, membre de la Fédération Nationale des Collèges de Gynécologie médicale (FNCGM)
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