Accouchement par voie basse : comment ça se passe ?

A l'approche de la naissance de bébé, vous vous posez mille et une questions sur l'accouchement. Anh-Chi Ton, sage-femme, nous explique ce qu'est un accouchement par voie basse et comment il se déroule, étape par étape.

Accouchement par voie basse : comment ça se passe ?
© Olga Yastremska, New Africa, Africa Studio

Qu'est-ce qu'un accouchement par voie basse ?

"Un accouchement par voie basse est un accouchement par les voies naturelles, par le vagin", explique Anh-Chi Ton, sage-femme. Aujourd'hui en France, les accouchements par voie basse représentent plus de 80 % des accouchements réalisés dans le pays. Ils restent donc majoritaires et le taux de césariennes, en constante augmentation jusqu'en 2007, s'est finalement stabilisé autour de 20 %.

Comment se passe un accouchement par voie basse ?

Un accouchement par voie basse se déroule en plusieurs phases : le travail, l'expulsion et la délivrance.

Le travail

"Le travail correspond à la phase de dilatation du col. Au départ, le col est postérieur et tonique, puis il commence à devenir antérieur et à s'assouplir. Il se raccourcit puis se dilate sous l'effet des contractions", détaille la sage-femme. Cette phase, pendant laquelle on peut poser la péridurale, dure plusieurs heures jusqu'à la dilatation complètes de l'utérus à 10 cm. La poche des eaux peut se rompre en début ou en cours de travail, être percée par la sage-femme ou même restée intacte jusqu'à la naissance de bébé.

L'expulsion

"Les contractions de poursuivent et font ensuite descendre bébé dans le bassin. Cela s'appelle l'engagement", explique Anh-Chi Ton. La durée de l'expulsion et de la poussée sont variables. Certains bébés viendront au monde en 10 minutes, d'autres en 45. Bébé est ensuite posé sur le ventre de sa maman et le cordon coupé par le personnel médical ou le co-parent. 

La délivrance

Une vingtaine de minutes après la naissance, les contractions reprennent mais elles sont bien moins intenses. Elles vont servir à l'expulsion du placenta qui sera soigneusement examiné par la sage-femme. "La jeune maman reste sous surveillance pendant deux heures en salle d'accouchement afin de s'assurer que tout va bien", ajoute la sage-femme. Après un accouchement par voie basse, l'hospitalisation dure généralement de trois jours. 

Accouchement par voie basse : comment gérer la douleur ?

Affirmer qu'un accouchement par voie basse n'est pas douloureux serait un mensonge. Mais les futures doivent aussi garder à l'esprit que la perception de la douleur est propre à chacune et que de nombreux facteurs peuvent influer sur celle-ci : la position du bébé, la localisation des contractions, l'état psychologique de la maman, le soutien dont elle bénéficie etc. Certaines femmes ont plus mal que d'autres et alors que les contractions peuvent être insupportables pour certaines, d'autres femmes décrivent des douleurs tout à fait gérables. Si craindre la douleur est tout à fait naturel, une bonne préparation est un formidable outil pour être mieux armée à affronter cette douleur le jour venu. Les différentes phases de l'accouchement ne sont pas douloureuses pour les mêmes raisons, et avec la même intensité. Pendant la travail, ce sont les contractions utérines qui provoquent la douleur. Au moment du l'expulsion, à la douleur des contractions s'ajoute la douleur très intense provoquée par le passage du bébé dans le bassin puis dans le vagin. Enfin, au moment de la délivrance, l'utérus va à nouveau se contracter pour permettre l'expulsion de l'utérus. Il existe heureusement des moyens pour gérer et atténuer cette douleur : les exercices respiratoires, les massages, un bain chaud, les changements de position, le chant, la sophrologie, la réflexologie etc. Parmi les moyens médicaux, on pourra proposer d'utiliser un peu le masque à oxygène et, bien entendu, la péridurale

Quels sont les avantages et inconvénients d'un accouchement par voie basse ?

Pour évaluer les avantages et les inconvénients d'un accouchement par voie basse, on peut faire la comparaison avec la césarienne. "Au Brésil par exemple, 50 % des accouchements sont des césariennes programmées. Les femmes s'inquiètent qu'un accouchement naturel abîme leur vagin et veulent décider de la date de la naissance.  En France, on privilégie toujours l'accouchement par les voies naturelles lorsque c'est possible, même si un accouchement par voie basse est par nature plus imprévisible qu'une césarienne programmée., explique la sage-femme. "La césarienne est une opération, le risque d'hémorragie est plus élevé. Il existe également plus de risques d'infection, de phlébite ou d'autres complications. En raison de la douleur et de la cicatrice, les femmes ont généralement plus de difficultés à se remettre après la naissance, à se lever, à porter leur bébé. Il y a également plus de risque d'avoir une seconde césarienne par la suite", détaille la spécialiste. Il n'y a en revanche pas vraiment d'inconvénients à un accouchement par voie basse, si ce n'est un impact un peu plus fort sur le périnée après plusieurs accouchement et donc de risque de descente d'organes. 

 Merci à Anh-Chi Ton, sage-femme
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