Accouchement inopiné : signes, risques, que faire ?

En bas de l'immeuble, dans les transports en commun, à domicile...Si l'accouchement inopiné est un phénomène relativement rare, cela peut arriver. Comment réagir ? Quels sont les risques pour la mère et pour le bébé ? Explications avec le Dr Tiphaine Beillat, Gynécologue, membre de la Fédération Nationale des Collèges de Gynécologie médicale (FNCGM).

Accouchement inopiné : signes, risques, que faire ?
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Qu'est-ce qu'un accouchement inopiné ?

Le plus souvent (rassurez-vous), l'accouchement dure suffisamment longtemps pour laisser le temps aux futures mamans de rejoindre la structure qu'elles ont choisie (hôpital, clinique, maternité, maison de naissance). Mais il arrive que le travail se déclenche plus tôt que prévu et que l'accouchement se produise en dehors d'une structure spécialisée. On parle alors d'accouchement inopiné. "Ce phénomène concerne environ 0,5% des naissances en France et présente des risques de complications, tant pour la maman que pour le bébé. L'accouchement imprévu est plus fréquent chez les multipares, c'est-à-dire les femmes qui ont déjà eu des enfants. C'est exceptionnel que cela arrive pour un premier accouchement", commente le Dr Tiphaine Beillat. 

Quels sont les signes d'un accouchement inopiné ? 

Il est important de connaître les signes annonciateurs d'un accouchement imminent pour savoir comment réagir. Il se manifeste par la survenue de contractions douloureuses et rapprochées, la rupture de la poche des eaux et une forte envie de pousser. "Cela va extrêmement vite puisque les trois phases de l'accouchement (travail, expulsion, délivrance) se produisent en accéléré", souligne la gynécologue.

Comment évaluer l'imminence d'un accouchement ?

L'outil de référence pour évaluer l'imminence d'un accouchement s'appelle le score de Malinas. Il est utilisé par le SAMU pour savoir quand intervenir. En revanche, il est difficile d'évaluer soi-même le risque d'accouchement inopiné. Le temps d'accouchement pour les enfants précédents permet également d'obtenir une indication sur le risque d'accouchement inopiné. "Si une femme a accouché en 2 heures pour son premier enfant, elle va accoucher très rapidement pour le deuxième et encore plus rapidement pour le troisième. La durée des accouchements antérieurs est une question posée aux femmes en fin de grossesse pour évaluer le risque d'accouchement inopiné et l'organiser. Dans certains cas, cela peut constituer une indication de déclenchement de l'accouchement", indique le Dr Tiphaine Beillat. 

Quels sont les risques d'un accouchement inopiné ? 

L'accouchement inopiné présente deux risques majeurs : un risque d'hypothermie pour le bébé et un risque d'hémorragie pour la maman. 

Que faire en cas d'accouchement inopiné ?

En présence de signes faisant présager un accouchement imminent, il est recommandé d'appeler le 15 le plus tôt possible. "Le médecin du SAMU va vous poser des questions pour évaluer le risque d'accouchement inopiné. C'est le fameux score de Malinas qui prend notamment en compte la parité (nombre de grossesses antérieures), le nombre de contractions et l'intervalle entre chacune, et si la rupture de la poche des eaux a eu lieu ou non", détaille la spécialiste. En fonction du score obtenu, le SAMU va soit envoyer une ambulance ou les pompiers pour vous emmener à la maternité, soit une équipe pour accoucher à la maison. 

  • Dans le cas où le bébé devrait sortir avant l'arrivée des secours, installez-vous confortablement sur un lit, cuisses fléchies et jambes écartées.
  • Recouvrez vos jambes d'un drap. Demandez à votre conjoint ou à toute autre personne présente à vos côtés de vous aider à accueillir votre nouveau-né, puis quand vous sentez que le moment de l'expulsion est venue, inspirez, bloquez et poussez comme on vous l'a appris lors des cours de préparation à l'accouchement.
  • "Dès que l'enfant est sorti, il faut à tout prix le réchauffer car il ne possède pas cette capacité. Le meilleur moyen d'y parvenir est de le mettre contre sa maman en peau à peau et de l'emmitoufler dans une couverture. C'est pour cette raison que, autrefois, on faisait chauffer de l'eau : pour stériliser les langes, réchauffer la pièce car il n'y avait souvent pas de chauffage et ensuite on le mettait dans des draps chauds.
  • Reste à couper le cordon proprement. Le SAMU va ensuite emmener la maman à la maternité pour vérifier que tout va bien et souvent faire la délivrance, car le placenta n'est pas encore sorti et cela entraîne un risque d'hémorragie ", continue-t-elle. 
Merci au Dr Tiphaine Beillat, Gynécologue, membre de la Fédération Nationale des Collèges de Gynécologie médicale (FNCG).
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