Entretien postnatal précoce : déroulement, objectifs

Pour déceler rapidement les premiers signes de dépression post-partum, un entretien postnatal précoce est obligatoire pour les femmes venant d'accoucher. En quoi consiste-t-il ? Quand le passer ? Réponses.

Entretien postnatal précoce : déroulement, objectifs
© milkos - 123RF

Les dépressions post-partum toucheraient au moins 15% des jeunes mamans. Dans le but de prévenir, ou de rapidement détecter les signes de dépression post-partum, un entretien postnatal précoce, c'est à dire dans les semaines qui suivent l'accouchement, est désormais obligatoire pour les jeunes mamans"Cet entretien a pour objet, dans une approche globale de prévention en postpartum, de repérer les premiers signes de la dépression du postpartum ou les facteurs de risques qui y exposent et d'évaluer les éventuels besoins de la femme ou du conjoint en termes d'accompagnement", précise le texte d'amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale, adopté en octobre 2021. Cette mesure intervient plusieurs années après sa suggestion, lorsque la HAS avait publié en 2014 une série de recommandations sur l'organisation du retour à domicile des mères et de leurs nouveau-nés. S'il est obligatoire, notez que cet entretien postnatal précoce sera intégralement pris en charge par l'Assurance maladie.

L'entretien postnatal précoce sera-t-il obligatoire ?

Oui, cet entretien postnatal précoce devient obligatoire dès ce 1er juillet 2022. Au même titre que les visites trimestrielles de grossesse, elle fait partie du suivi et est à ce titre intégralement prise en charge par l'Assurance maladie.

Quand faire la visite postnatale ?

L'entretien postnatal précoce devra être réalisé entre la 4e et la 8e semaine après l'accouchement par un médecin, une sage-femme ou encore un infirmier de puériculture. Pour les femmes qui présenteraient des signes de dépression du post-partum, ou tout simplement qui en exprimeraient le besoin, un second entretien pourra être réalisé entre la 10e et la 14e semaine après la naissance de bébé. "Le premier comme le deuxième entretien doivent permettre de les orienter si nécessaire vers le professionnel compétent. Ils ont donc vocation à remplir un rôle essentiel dans l'accompagnement des jeunes mères et parents" précise le texte.

Entretien postnatal précoce : comment ça va se passer ?

Comme l'a précisé Adrien Taquet, cet entretien sera réalisé par un médecin traitant ou une sage-femme ayant été au préalable sensibilisé au repérage des dépressions post-partum. Dans le cas où des signes de dépression seraient détectés, la mère (ou le père, même si cela sera tout de même plus rare) sera orienté vers un psychiatre ou un psychologue. Le secrétaire d'Etat à l'Enfance a également précisé qu'un appel à projets a été lancé avec 10 millions d'euros pour "conforter l'offre en psychiatrie périnatale" en "ouvrant 5 à 10 nouvelles unités de soins conjoints parents-bébé et en créant 15 à 20 nouvelles équipes mobiles".

Qu'est-ce qu'une dépression post-partum ?

Plus sérieuse et plus tardive que le baby-blues, la dépression post-partum survient généralement dans les 2 à 8 semaines après l'accouchement. Elle se manifeste par des symptômes typiques comme un sentiment de découragement, des troubles du sommeil, des difficultés de concentration, de la fatigue, des pleurs, des trous de mémoire, un sentiment d'isolement, de l'anxiété ou encore des sautes d'humeur. Au total, cela représente 15 à 30 % des jeunes mamans. Or, seules 5 % d'entre elles confient avoir été diagnostiquées et 78 % des parents avouent n'avoir jamais entendu parler de la dépression post-partum lors des rendez-vous médicaux. 

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