Giorgio Armani, le couturier touche-à-tout

A la tête d'un véritable empire de la mode, Giorgio Armani règne sur le style italien depuis les années 70. Retour sur une carrière phénoménale.

Giorgio Armani, le couturier touche-à-tout
© OLYMPIA/SIPA

Né le 11 juillet 1934, Giorgio Armani grandit à Piacenza, dans la région italienne de l'Emilie-Romagne. Après des études jamais achevées de médecine, puis de photographie et un passage par le service militaire, il démarre jeune (à 23 ans) sa carrière dans la mode.

Les débuts d'une longue carrière 

Son premier poste : s'occuper, en 1957, d'agencer les vitrines de La Rinascente, grand magasin milanais, avant d'y être acheteur. Embauché comme styliste chez Nino Cerruti au début des années 60, il découvre tous les secrets de la création de costumes pour homme. Puis décide de lancer sa griffe en 1975, épaulé par Sergio Galeotti, son compagnon de l'époque, décédé en 1985.

Dès sa première collection, une pièce marque les esprits. Une veste déstructurée et sans doublure, vêtement léger pensé pour être une seconde peau et dire adieu à la rigidité de l'uniforme. Du jamais vu auparavant ! Le succès est tel qu'un an après le coup d'envoi de la marque, elle est déjà vendue chez Barneys, mythique grand magasin new-yorkais. A Hollywood aussi, ses créations ne laissent pas indifférents. Giorgio Armani devient même le chouchou des acteurs américains après avoir signé les costumes de Richard Gere et Lauren Hutton dans le film American Gigolo, sorti en 1980. Depuis, Gwyneth Paltrow, Jodie Foster, Cate Blanchett (l'actrice qui joue dans la publicité pour le parfum Sì), Isabelle Huppert ou encore Juliette Binoche ont succombé aux tenues du créateur, qui a créé sa ligne couture Giorgio Armani Privé en 2005. Ce qui plaît chez lui, c'est aussi bien son interprétation du power dressing que sa palette de couleurs sobres, ses coupes épurées et élégantes et son choix de matières nobles, gages d'un certain chic.

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L'empire Armani

Dès 1980, Giorgio Armani décide de prolonger son succès dans la salle de bain. Il signe une licence de parfums avec L'Oréal, qui donnera naissance seize ans plus tard à Acqua di Gio, l'un des parfums masculins les plus vendus de la planète. Giorgio Armani, désormais seul capitaine à la tête d'un véritable empire, est considéré comme le couturier le plus riche du monde. En plus de la marque qui compte son nom, il dispose de sept autres lignes, dont EA7 (dont le logo rassemble les initiales d'Emporio Armani et une aile de son aigle emblématique), consacrées au denim, à la décoration, à la beauté ou encore aux tissus d'ameublement. Sans compter ses cafés et restaurants, dont le premier a ouvert en 1989. Paris, New York, Osaka, Tokyo, Dubaï, Milan, Monaco, Le Caire, Hong Kong… Des adresses prisées, disséminées aux quatre coins du globe. En 2006, c'est dans l'hôtellerie que ce véritable homme d'affaires décide de développer une filiale en créant la chaîne Armani Hotels en partenariat avec une entreprise dubaïote.

Sa maison de mode se développe aussi en-dehors des magasins. En 2000, le musée Guggenheim, à New York, organise une immense rétrospective en l'honneur du créateur. Un an plus tard, Giorgio Armani demande à l'architecte japonais Tadao Ando de construire l'Armani/Teatro, à Milan. C'est ici que chaque saison depuis, il présente ses collections. Epris de technologie, le créateur décide dès 2007 de s'associer à Samsung pour mettre au point une télévision de luxe et un téléphone portable. Pour promouvoir cette collaboration, il présente sa collection Giorgio Armani Privé en direct sur le  portail Internet de MSN. Une idée unique pour l'époque, faisant de lui le premier designer à diffuser son défilé de haute couture en live sur la toile. En 2015, il fait à nouveau appel à Tadao Ando pour concevoir cette fois l'Armani/Silos, un musée dédié au style du créateur, dont la carrière a été récompensée en 1987 par le CFDA, conseil composé du fleuron de la mode américaine.