Charge mentale : comment faire pour qu'il en fasse plus à la maison ?

Ménage, courses, enfants, travail... La charge mentale pèse (trop) sur les femmes. Il faut impliquer davantage le partenaire et voilà comment faire selon le psychanalyste Pascal Anger.

Charge mentale : comment faire pour qu'il en fasse plus à la maison ?
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Repassage, inscription des enfants aux activités extra-scolaires, préparation des repas, ménage... 8 femmes sur 10 ont une charge mentale trop élevée en France, chiffrait un sondage Ipsos en 2018. Chez les personnes en couple, la gestion du quotidien est majoritairement assurée par les femmes (55%), selon elles, quand les hommes sont quasiment 1 sur 2 à considérer que cette gestion est répartie à égalité en fonction des goûts de chacun. "Historiquement, les femmes ont toujours fait plus de choses à la maison", souligne Pascal Anger, psychanalyste. "Les choses, certes, évoluent mais bien en deçà de ce que cela devrait être." Il y a aussi des couples où c'est l'homme qui a une charge mentale plus élevée. Dans les deux cas, un des membres du couple souffre et ce n'est pas bon. Pour répartir au mieux les tâches au sein du foyer, il existe quelques astuces selon le professionnel. A commencer par l'analyse de la situation : "Il faut dans un premier temps prendre un moment pour analyser comment le couple fonctionne et comment on pourrait faire les choses de manière différente, pour que ce ne soit pas trop lourd pour l'un comme pour l'autre", propose le psychanalyste.

Ne pas être dans l'évitement

Pour essayer d'opérer un changement durable dans cette répartition des tâches au quotidien, il est important selon Pascal Anger "de dire les choses quand ça ne va pas. Il faut que l'autre puisse s'en rendre compte pour essayer d'améliorer les choses, pour qu'elles soient plus vivables. Il faut aussi être reconnaissant quand l'autre fait des efforts et le valoriser. "

Accepter qu'il y a des choses que l'on n'aime pas faire

Il ne faut pas avoir peur d'avouer à son conjoint que l'on déteste par exemple repasser ses chemises ou faire à manger. "Cela ne doit pas être anormal de ne pas aimer certaines tâches, le mieux est de les compenser avec une autre que l'on aime" solutionne Pascal Anger. Et de rester à l'équilibre : vous n'aimez pas faire à manger et lui le ménage, inversez ?

Planifier les tâches et prioriser

S'organiser peut permettre de s'alléger. Les tâches récurrentes peuvent être notées sur un calendrier (courses, ménage, récupérer les enfants à leurs activités extra-scolaires…) et mis à disposition du couple. "Cela peut être une bonne solution, mais qui peut se compliquer quand il y a des imprévus. S'il y en a, le mieux est d'avoir anticipé des solutions. Certains couples peuvent être soulagés avec cette planification car ça ritualise" souligne le psychanalyste.

"Il faut être solidaire et complice"

Se faire aider

En déléguant les tâches domestiques à une femme de ménage ou la garde d'enfants à une baby-sitter, cela permet de libérer du temps de qualité au sein du foyer. "Cela est une bonne idée car cela peut éviter beaucoup de conflits au sein du couple", précise Pascal Anger. De la même manière, "il ne faut pas se priver des aides de part et d'autres, comme la belle-mère, la tante… Tout ce qui peut aider à avoir plus de temps, il faut s'en saisir !". Vous n'êtes pas une sur-femme (ou un sur-homme), vous avez le droit d'être fatigué, de ne pas y arriver de de vous faire aider... sans en avoir honte ou gène (vous en faites déjà beaucoup, non ?).

Faire les tâches de manière autonome

Suggérer à son conjoint les tâches qui lui incombent chaque semaine et lui demander de les réaliser sans qu'on ait besoin de le lui rappeler peut faciliter l'allègement de cette charge mentale. " Cela évite d'être dans l'attente que l'autre accomplisse les tâches. Il faut que ce soit clair au sein du couple et quand il y a des ratés, on peut y ajouter une dose d'humour pour ne pas accabler son partenaire ", explique le professionnel. "L'important est de parler beaucoup, d'être solidaire et complice l'un avec l'autre ", conseille Pascal Anger.

  • Charge Mentale : 8 femmes sur 10 seraient concernées, Ipsos, 2018
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