Dispute qui dégénère : ces phrases à éviter (elles mettent le feu aux poudres)

"Si tu continues, je te quitte". Il n'est pas rare dans un couple que certaines phrases appuient là où ça fait mal, en plus d'attiser une certaine rancœur qui met la relation à mal. Mais certaines sont vraiment à bannir, selon notre psychothérapeute.

Dispute qui dégénère : ces phrases à éviter (elles mettent le feu aux poudres)
© 123rf-adrew282

Les disputes peuvent être autant bénéfiques que blessantes et enterrer pour de bon, ou tout du moins fragiliser, une confiance qui s'était instaurée au sein du couple. La psychologue clinicienne et psychologue Isabelle Levert en a relevé quelques-unes que l'on retrouve dans son premier livre "Les violences sournoises dans le couple". On peut vite passer d'une simple remarque à de la violence verbale.

"Tu n'es jamais content•e"

Ou ses variantes "tu n'es jamais satisfait•e", "tu as toujours quelque chose à redire" . Ces remarques n'apportent rien et constituent une forme de culpabilisation. Ainsi plutôt que de creuser le sujet, on choisit le manque d'écoute et l'attaque personnelle. Tourner ce reproche autrement en disant par exemple "Qu'est-ce qui te ferait plaisir" ou simplement "De quoi as-tu besoin" à ce moment précis, permettrait de désamorcer une dispute et de savoir, en prime, ce que l'autre attend.

"Si ça te ne plaît pas, tu n'as qu'à partir"

"Cette approche peut être très violente pour une personne qui a des angoisses d'abandon" met en garde Isabelle Levert. Cette phrase met le feu aux poudres sans apporter d'éléments nouveaux ou de réponses. En fuyant le dialogue, la confiance peut s'étioler si cette remarque revient fréquemment puisqu'elle sous-entend que la relation n'a pas tant d'importance pour la personne qui la prononce.

"Je déteste ça chez toi"

Les attaques personnelles sont une forme de violences dans le couple. En attaquant l'autre directement, on le dénigre, on pointe du doigt des faiblesses ou des failles, on veut faire du mal. Comment réagir ? Si l'autre nous attaque, on peut lui exprimer qu'on est mal à l'aise : "Je me sens mal quand tu dis ça" et ne pas alimenter le débat ou la dispute. "Certaines personnes jouissent également de mettre les autres dans des états émotionnels négatifs", prévient la psychologue. Si c'est le cas, peut-être est-il temps de partir ou de travailler sur cette problématique avec un ou une professionnelle.

"Tu fais des histoires pour rien, ma/mon pauvre"

Cette phrase sous-entend que la personne qui s'exprime n'est pas écoutée et que l'autre ne prend pas en compte son ressenti (en plus d'induire une forme de mépris). Le message sous-jacent, en disant cela, est de dire "Ce que tu vis n'est pas grave". Un déni de ce que l'autre ressent à éviter absolument !

"Tu me gonfles avec tes remarques"

En refusant le dialogue, on coupe court à la conversation, on nie aussi un mal-être. Si l'une des personnes du couple s'exprime, il est important de l'écouter et de mettre de côté son agacement voire sa colère.

"Je dois aller faire des courses"

Les phrases qui correspondent à des "non réponses" sont à éviter. "Quand on ne répond pas à une question ou à la demande de l'autre personne, cela provoque des situations d'inconfort" explique la psychologue. Par exemple, l'un des deux demande si il ou elle peut utiliser la voiture le lendemain et l'autre lui répond "Je dois aller faire des courses". C'est une non-réponse, on reste dans le flou, sans se déterminer. La psychologue conseille pour ce genre de cas d'énoncer clairement sa demande : "J'ai un rendez-vous important demain, j'ai besoin de la voiture, est-ce que tu peux t'arranger pour la prendre à un autre moment ?"

"Tu l'as fait exprès ou quoi ?"

Attribuer à l'autre des intentions qu'il/elle n'a pas forcément peut envenimer une dispute. On peut parfois avoir l'impression que les agissements de notre partenaire sont dirigés contre nous ou qu'il ou elle fait exprès de nous faire du mal. Pour la psychologue, "il ne faut jamais interpréter ou prétendre savoir pourquoi l'autre agit comme ça", mais plutôt poser des questions pour entrer dans le dialogue.

"Pfff…" Souffler et claquer la porte

"On peut tout à fait remettre à plus tard une discussion pour apaiser les tensions et éviter que nos mots dépassent notre pensée", explique Isabelle Levert. Mais il faut dans ce cas le formuler et l'expliquer plutôt que de claquer la porte.

Les solutions face à ce genre de comportements ou réactions sont multiples. Pour la psychologue, il faut prendre le temps de s'apaiser et rester dans la bienveillance le plus possible. "Lorsque l'on a des émotions excessives désagréables, on risque d'avoir des paroles qui vont au-delà de ce qu'on devrait dire." Et dans ces moments-là, on peut blesser l'autre et laisser des séquelles irrémédiables.