Les 8 facteurs qui aggravent une dispute

Dans la dispute, il y a les déclencheurs et les facteurs d'aggravation qui peuvent transformer la dispute en violences sournoises et faire mal.

Les 8 facteurs qui aggravent une dispute
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Jamais agréables, les disputes peuvent avoir quelques bons côtés, notamment de mettre en lumière des problèmes dans le couple, de réfléchir, de modifier ses comportements, voire de s'améliorer. Mais quand certains mots ou phrases sont prononcés, vous annulez ces possibilités. Voici un petit florilège des facteurs d'aggravation à éradiquer d'urgence selon Isabelle Levert, psychologue clinicienne et psychothérapeute.

Les attentes excessives : "Pourquoi tu préfères passer la soirée avec tes amis plutôt qu'avec moi ?"

"Pourquoi tu ne m'aimes pas autant que je t'aime ?". Quand on considère que ses attentes sont légitimes, on campe sur ses positions. Cela peut bloquer la communication au sein du couple. Si cette problématique prend trop de place, il peut être nécessaire de la travailler en thérapie individuelle.

La mauvaise foi : "Je n'ai jamais fait ce que tu me reproches"

Ou encore "Tu as mal interprété ce que j'ai dit", alors que c'était limpide. "Ce n'est pas de ma faute si j'ai oublié ton anniversaire." En niant sa responsabilité, on ne se remet pas en question et on conteste par la même occasion la parole de l'autre. Ça ne fait pas avancer le débat et en plus, ça crée de la frustration.

Les mensonges : "Je ne suis plus du tout en contact avec mon ex"

Un mensonge parmi tant d'autres : "Je te promets que je n'ai plus de contact avec mon ex" alors que c'est faux. Le mensonge est un acte pervers et il est évidemment à bannir. Il anéantit la confiance, génère de l'insécurité et, à terme, risque de briser le couple.

La disqualification : "T'es bien comme ta mère"

Ce sont des phrases qui portent directement sur la personne telles que "T'es bien comme ta mère", "On ne peut pas te parler, tu n'es pas capable d'entendre un autre point de vue que le tien" ou "Tu fais des histoires pour des broutilles." À part faire du mal, ça ne sert à rien…

Fermer le dialogue : "Tu me gonfles"

Ou encore "Je n'ai rien à te dire, tu ne comprends rien". Préférer le mutisme à la communication, quitter la pièce en colère ou sans un mot est une fuite qui met autrui en situation d'impuissance mais peut aussi être une sorte de punition infligée à l'autre. À refuser !

Ressortir les vieux dossiers : "Et la dernière fois quand tu..."

"Tu as quand-même eu le toupet de me dire que je ne faisais jamais rien pour toi. Et la fois d'avant, tu as osé me traiter de débile..." Revenir sur des événements qui se sont passés il y a longtemps entraîne des heures de discussions. Les vieux dossiers qui n'ont jamais été clos sont ressassés encore et encore. Chaque dispute est de plus en plus lourde.

L'accumulation des rancœurs : "Lundi, tu as oublié d'aller chercher les enfants à l'école"

"Mardi, tu étais en retard pour le rendez-vous chez la psy. Mercredi, tu laisses sonner ton réveil pendant une demi-heure avant de te lever, etc. Tu n'en as rien à faire de moi." Les contrariétés s'empilent jusqu'à ce que le vase déborde, soit parce qu'elles ne sont pas exprimées au fur et à mesure, soit parce que le partenaire n'obtient jamais de réponse satisfaisante. La récurrence des manquements donne l'impression qu'il n'est fait aucun cas des demandes. Les sentiments de déception, de tristesse et de colère sclérosent alors la relation.

Prêter à l'autre des intentions mauvaises : "Je sais que tu l'as fait exprès"

"On ne sait jamais ce qui se passe dans la tête de quelqu'un", rappelle Isabelle Levert. Cet adage vaut aussi pour le couple. Alors, on essaye de ne pas interpréter ce qui s'est passé et "on reste dans une posture d'interpellation", suggère la psychologue qui ouvre le dialogue, par exemple en disant : "Attends, je ne comprends pas, explique-moi pourquoi tu as agi comme ça." Quand on met en doute la relation à la moindre difficulté et que l'on sort des phrases toutes faites du type : "J'aurais mieux fait de rester tout•e seul•e". En plus de blesser l'autre, on provoque de l'angoisse.

Vulgarité, insultes : Décharger sa mauvaise humeur avec des grossièretés, pestant en étant vulgaire est une pollution pour l'autre. Quand on parle ainsi, on salit la relation. Les 4 accords Toltèque, vous connaissez ?

Isabelle Levert a écrit trois livres : "Les violences sournoises dans le couple", "Les violences sournoises dans la famille" et "Les différents visages des passifs-agressifs".

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