Qu'est-ce que le coton ? Origine, plante, fibre, vêtements
Doux, confortable et peu coûteux, le coton est la fibre textile la plus utilisée au monde. Comment est-il cultivé, produit et à quoi sert-il dans l'industrie de la mode ? Focus.
Impossible de n'avoir jamais porté un vêtement en coton ! C'est la fibre textile la plus exploitée au monde, et pour cause : le coton a de multiples qualités comme la légèreté, un pouvoir absorbant, respirant, une douceur et un confort au toucher… Et ce, quelque soit la manière dont il a été tissé. Mais au fait, c'est quoi exactement le coton ?
Qu'est-ce que le coton ?
Fibre végétale constituée de cellulose presque pure, le coton entoure les graines des cotonniers qui sont des arbustes pouvant mesurer jusqu'à 10 mètres de haut, poussant dans les régions tropicales et subtropicales arides. En culture, on limite sa taille à 1 ou 2 mètres pour faciliter le ramassage du coton. Lors de sa floraison, de grandes fleurs blanches ou jaunes apparaissent. Ensuite des capsules aux parois épaisses et rigides se développent jusqu'à s'ouvrir pour laisser s'échapper des graines et des bourres de coton de fibres blanches et soyeuses.
Ces fibres sont ensuite transformées en fil qui sera tissé et donnera des tissus aux caractéristiques différentes. Première fibre textile du monde avec 24,2 millions de tonnes produites par an (selon les chiffres de l'Icad, le comité consultatif international du coton pour l'année 2020-2021), le coton constitue près de la moitié de la consommation mondiale de fibres textiles depuis le XIXème siècle et est principalement produit en Chine et en Inde, mais également aux Etats-Unis en Amérique Latine ou en Afrique. Jusqu'à la fin du XVIIème siècle, la culture du coton était déjà l'affaire de l'Asie, surtout de l'Inde, qui vendait depuis des décennies des filés de coton déjà colorés, très recherchés en Europe. Pour répondre à la forte demande, les colons français ont ensuite développé la culture sur l'île de Saint-Domingue.
Comment produit-on le coton ?
Pour cultiver le cotonnier, il faut un cycle d'état végétatif, beaucoup de soleil et un total de 120 jours arrosés pour en assurer la croissance, puis un temps sec en fin de cycle végétatif pour permettre le développement des capsules et éviter le pourrissement de la fibre. Le ramassage des capsules peut être manuel ou mécanique. Une fois cette étape terminée, elles sont apportées dans une usine d'égrenage où elles subissent trois étapes :
- Le brassage : les capsules sont brassées mécaniquement afin d'éliminer les grosses impuretés comme les feuilles et les tiges.
- L'égrenage : la fibre de coton est séparée de la graine.
- Le nettoyage : les fibres de coton sont nettoyées pour éliminer les impuretés.
Suite à cela, elles sont compressées pour former des balles de coton qui sont envoyées vers les usines textiles pour produire le tissu coton.
Que peut-on faire avec du coton ?
Il y a différentes méthodes de fabrication du tissu coton qui donnent leur nom à un type de tissus en particulier. Le plus connu est le coton jersey, un tissu maillé extensible très utilisé dans la fabrication de T-shirts. Il faut aussi citer la toile denim, épaisse et rigide, utilisée pour fabriquer les jeans notamment. On connaît également la gaze ultra légère à l'aspect similaire à du lin léger ou encore la percale, tissu haut de gamme doux, résistant et ultra respirant tissé grâce aux fibres les plus longues. On pense enfin à la popeline de coton au tissage serré et de qualité dont l'effet brillant en fait la matière privilégiée pour les chemises, et au satin de coton, un tissu sans trame apparente d'apparence soyeuse à l'endroit et mat à l'envers.
Le pouvoir isolant du coton est moyen, cependant, on peut l'améliorer par grattage. Le fait de gratter le tissu rend sa surface pelucheuse et peut ainsi retenir l'air réchauffé au contact du corps. Les sweatshirts ou joggings sont ainsi souvent en jersey de coton gratté à l'intérieur. Par ailleurs, les fibres de coton ont un bon pouvoir absorbant (environ 8,5 % de leur poids en eau). C'est pour cela que le coton est majoritairement employé pour la confection de linge de bain (serviettes, gants de toilette, peignoirs).
Quelles sont les limites du coton ?
Après avoir été le terrible symbole de l'esclavage, la culture du coton est aujourd'hui l'une des plus polluantes au monde. Elle couvre environ 2,5 % des surfaces cultivées mondiales, mais nécessite 25 % des insecticides et 10 % des herbicides selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Chlore, ammoniaque, soude, acide sulfurique, métaux lourds, formaldéhyde, solvants organiques et aromatiques comptent parmi les produits utilisés quotidiennement dans les usines de l'industrie textile. En plus, la teinture du coton est une étape critique, puisque les produits utilisés contaminent les vêtements en résidus toxiques, polluent l'air, les sols et les eaux à la sortie des usines. Sans oublier que les travailleurs et les riverains de ces usines connaissent une hausse inhabituelle de nombreuses maladies et cancers.
En outre, d'après le Water Footprint Network qui se charge de comptabiliser et diffuser l'empreinte eau de différents produits du quotidien, celle de la fabrication de coton est de 10 000 litres par kilogramme en moyenne selon le pays de fabrication. En effet, pour garantir la pérennité de la culture et son intensification, l'irrigation est primordiale. L'Inde est le plus gros consommateur d'eau avec 22 500 litres par kilo. De plus, pour produire 1 kilo de fibres de coton, l'irrigation requiert entre 6 000 et 27 000 litres d'eau, des chiffres qui doublent ensuite lors des différentes étapes de transformation… Il est donc préférable, dans la mesure du possible, de privilégier les cotons bio et éthiques, labellisés Fairtrade/Max Havelaar ou GOTS par exemple.