Faux travail : comment savoir si on va bientôt accoucher ?

Un faux travail peut survenir en fin de grossesse et être douloureux pour la femme enceinte. Celle-ci va ressentir des contractions assez fortes qui peuvent faire penser que l'accouchement est proche. Explications et conseils d'Anh-Chi Ton, sage-femme.

Faux travail : comment savoir si on va bientôt accoucher ?
© milkos-123RF

En fin de grossesse, certaines femmes enceintes peuvent avoir un "faux travail". Il s'agit de fortes contractions, douloureuses et régulières, qui font penser à un début de travail et qu'on est sur le point d'accoucher... Mais en réalité, elles n'ont aucun effet sur le col de l'utérus et l'enclenchement de l'accouchement. Comment reconnaître un faux travail d'un "vrai" travail ? Combien de temps ça dure avant de partir en salle de naissance ? Comment transformer le faux travail en vrai travail ? Les réponses d'Anh-Chi Ton, sage-femme.

Qu'est-ce que le faux travail avant l'accouchement?

"On parle de faux travail quand il y a des contractions utérines plutôt fortes, intenses, régulières, douloureuses, mais n'ont pas d'effet sur le col et qui s'arrêtent ensuite", nous explique Anh-Chi Ton, sage-femme. La sage-femme tient toutefois à nuancer cette expression, qui peut avoir une connotation négative. "On utilise couramment l'expression 'faux travail', mais je ne la trouve pas vraiment pertinente. Elle sous-entend en quelque sorte que ce que vit la femme est faux et inutile ou que son corps 'ne fonctionne pas bien', alors que c'est tout l'inverse !", ajoute-t-elle.

"On parle de faux travail quand il y a des contractions utérines fortes, intenses, régulières et douloureuses, mais qui n'ont pas d'effet sur le col et qui s'arrêtent ensuite."

À quoi ressemblent les contractions d'un faux travail ?

Pendant un faux travail, les contractions utérines ressenties par la future maman sont "intenses, régulières, douloureuses". "On peut les considérer comme des contractions d'entrainement, comme les prémisses de ce qui l'attend le jour J. Elles permettent à la femme de mieux connaitre son corps et se préparer à ce qu'elle va ressentir le jour de l'accouchement", détaille la soignante. Pour soulager la douleur qui est bien réelle des contractions préparatoires, la sage-femme recommande de :

  • Pratiquer les exercices de respiration vus en séance de préparation à l'accouchement.
  • Faire des mouvements avec le ballon.
  • Faire de l'acupression.
  • Des étirements, un massage, un bain chaud peuvent également s'avérer bénéfiques
  • Si les contractions sont très douloureuses, il est possible de prendre un Spasfon ou du Doliprane.

Combien de temps peut durer le faux travail ?

Le faux travail qui est représenté par des contractions utérines "dure plusieurs heures", et peuvent se répéter sur plusieurs jours, voire quelques semaines avant l'accouchement.

Quel est le délai entre le faux travail et l'accouchement ?

Le délai entre le faux travail et l'accouchement varie d'une femme à l'autre. Un faux travail ne donne pas réellement d'indication sur le moment où le vrai travail démarrera. "Sur le moment, on ne peut pas savoir qu'il s'agit d'un faux travail. Le diagnostic se fait a posteriori lorsque les contractions s'arrêtent", indique la sage-femme. "La plupart du temps, on parle de quelques jours seulement, mais ce n'est pas systématique. Chez certaines femmes, cela peut prendre encore plusieurs semaines" avant d'enclencher l'accouchement, souligne-t-elle.

"La plupart du temps, c'est quelques jours seulement, parfois plusieurs semaines."

Comment transformer le faux travail en vrai travail ?

Il n'existe pas de méthode miracle pour transformer le faux travail rapidement en vrai travail. En revanche, pour aider le col de l'utérus à s'ouvrir au terme de la grossesse et à l'approche de l'accouchement, la future maman peut faire quelques exercices afin de dilater le col, comme de la marche, s'installer sur une gym ball, ou encore boire de la tisane de framboisier, qui serait semble-t-il efficace pour déclencher les contractions de travail. 

Faux travail depuis plusieurs semaines, que faire ?

Il arrive que le faux-travail dure et que les douleurs s'intensifient de plus en plus. Dans ce cas de figure, la sage-femme conseille de se rendre à la maternité, même si la future maman a déjà été examinée. "Si les techniques déjà évoquées ne fonctionnent pas, on peut proposer une prise en charge de la douleur avec le Nubain®, un antalgique opiacé utilisé pour traiter les douleurs intenses. On ne le prescrit qu'en dernier recours et il implique une surveillance médicale stricte car il peut entraîner une somnolence de la mère et du futur bébé", commente la spécialiste.

Témoignages de femmes enceintes sur le faux travail

Sur le forum Santé et grossesse du Journal des Femmes, une future maman a partagé son témoignage sur le faux travail qu'elle a vécu pendant sa grossesse. "Je crois juste être en faux travail. Je suis à 35 SA +4 et j'ai appelé à l'hôpital tôt ce matin car j'ai commencé à avoir des contractions douloureuses depuis 7h30 du matin. Ça va faire presque 12 heures que j'ai très mal et la douleur s'est intensifiée comparée à ce matin. On m'a dit qu'un bain chaud, se reposer et dormir sur le côté gauche devraient aider à faire partir ces genres de contractions, mais rien ne fonctionne pour l'instant."

Un message qui a été entendu par une autre internaute, une mère de famille, qui a partagé à son tour son expérience sur le faux travail : "Pour ma part, j'ai eu un faux travail intense à la fin de ma première grossesse, j'ai attendu 17 heures. Les fausses contractions se sont bien déroulées avant l'accouchement. Un premier accouchement est toujours long. Pour mes 4 autres grossesses, j'ai encore eu un faux travail intense avec mal de dos de temps à autre, mais plus brefs (à peu près 20 mn de faux travail) répartis au 3ème trimestre de grossesse. Les fausses contractions se produisaient le soir après une dure journée. Le seul conseil à donner est de respirer, se reposer soit allongé sur le côté soit sur le dos. Tout dépend où la douleur est ressentie. Le seul moyen pour moi de me soulager était de marcher !".

Merci à Anh-Chi Ton, sage-femme libérale à Paris.
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