"On a toujours planté des arbres dans notre famille" "La fondation est encore plus importante avec la disparition de mon père"

"Œuvrer pour un monde plus vert", c'est le credo de la fondation Yves Rocher qui fêtera ses 20 ans l'année prochaine. Pourquoi cette thématique ?
Jacques Rocher : Cette fondation existe par la volonté d'abord de notre famille. Pour moi, elle est encore plus importante avec la disparition de mon père. Une fondation s'inscrit dans le temps. On n'est pas dans le court terme. Elle s'est faite simplement. Le lien avec la nature nous apparaît évident compte tenu de ce qu'elle nous apporte : notre business est basé là-dessus. A partir du moment où on intègre cela, on se doit de restituer un peu de ce que cette nature nous donne. On existe aussi à travers le choix de femmes qui décident d'acheter nos produits.

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"Des femmes à travers le monde font des choses extraordinaires et agissent sur le terrain", Jacques Rocher. © Patrick Wallet

Justement comment l'opération Terre de Femmes est-elle née ?
J. R. : C'était une évidence. Il n'y a rien de marketing ! Des femmes à travers le monde font des choses extraordinaires et agissent sur le terrain. Pourquoi ne pas les soutenir en matière d'environnement ? C'est parti de cela. On a commencé par la France, puis l'Allemagne, l'Espagne, la Suède, la Belgique, les Pays-bas, la Russie, le Canada... Récemment, on a fait un premier prix au Maroc. Le processus est en cours. On est dans un travail de terrain. Cela offre à la fois un effet financier qui est très important pour le monde associatif et une mise en lumière de ces femmes qui font un super boulot sur le terrain.

Quel est le projet qui vous le plus marqué ?
J. R. :
Je n'ai pas envie d'en retenir un, car c'est une mosaïque de belles personnes. Quand je suis allé plonger au mois de janvier dans le bassin de Hyères avec Andrée Sougy qui va avoir 78 ans, c'était incroyable. Cette femme a créé une association qui s'appelle "Les jardiniers de la mer". Ils vont planter des posidonies à 15 mètres de profondeur. C'est fabuleux. Je me souviens aussi d'une femme turque allemande qui avait développé un jardin communautaire comme un moyen pour les femmes d'origine turque de s'intégrer dans la société. Je crois que la nature est un super élément de création de liens entre les personnes, et ce, qu'elles vivent ici ou à Madagascar.

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