"On a toujours planté des arbres dans notre famille" "Je ne crois pas aux projets qui n'intègrent pas les personnes localement"

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"Les portraits de planteurs du photographe Patrick Vallet mettent en lumière des gens connus ou pas, dans des villes ou à la campagne", Jacques Rocher. © Patrick Wallet

Justement, comment suivez-vous les opérations sur le terrain ?
J. R. :
On travaille avec des ONG. C'est essentiel. On a un comité d'expert qui avalise les projets, mais on est aussi membre de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), ce qui nous permet d'avoir des réseaux pour auditer en amont ces ONG. Ce n'est pas une assurance tout risque, mais ça nous permet de cadrer la sélection du projet. Après, il y a une analyse sur le terrain. Et puis, ce sont aussi beaucoup de rencontres humaines, comme au Brésil avec Salgado...

Combien d'arbres ont été plantés depuis le lancement de cette opération ?
J. R. :
Là, on en est exactement à 7 millions, avec de grosses opérations au Sénégal et en Inde. Mais c'est un projet aussi soutenu par une démarche artistique où tout un chacun peut être porteur. Les portraits de planteurs du photographe Patrick Wallet mettent en lumière des gens connus ou pas, dans des villes ou à la campagne. Cette collection de portraits est très importante car elle exprime aussi les âges et les sourires liés à l'opération.

"On ne plante par des arbres pour faire de l'ornement."

Quels types d'arbres plantez-vous principalement ?
J. R. :
C'est très lié aux pays, aux écosystèmes et aux besoins liés à ces plantations. On ne plante par des arbres simplement pour faire de l'ornement. Dans des divers pays, comme en Inde, c'est évident que les arbres que nous avons plantés ont une raison d'être, soit pour retenir l'eau, soit pour apporter des éléments nutritifs – il y a des arbres fruitiers – soit pour faire du bois. Sur le fond, on n'est pas dans le quantitatif.

Au-delà de l'Inde et du Sénégal, quels pays phares ciblez-vous ?
J. R. :
Il y a notamment l'Ethiopie, un pays magnifique dans lequel l'une de nos lauréates de Terre de Femmes a créé une association, Green Ethiopia. D'origine suisse, elle fait avec son mari un travail formidable. On y a déjà planté 200 000 arbres et on a un programme avec eux de 5 millions d'arbres. Ce sont des gens qui font un boulot avec les gens sur place. Je ne crois pas aux réalisations qui n'intègrent pas les personnes localement. Si les communautés ne sont pas porteuses, ça ne marche pas. Sinon ce sont de grands plans pharaoniques, avec des effets d'annonce, mais après il n'y a pas de suivi.

Dans combien de pays oeuvrez-vous aujourd'hui ?
J. R. :
On s'étend. actuellement, on est présents dans onze pays : Inde, Sénégal, Ethiopie, Brésil, France, Australie, Maroc, Mexique, Madagascar, Haïti et Burkina Faso.

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