Elisa De Almeida : "L'objectif avec le PSG, c'est d'aller chercher le plus de titres possibles"

Alors que le PSG vient de dévoiler son tout nouveau maillot, le Journal des Femmes s'est entretenu avec l'une des joueuses star du club parisien. Questions réponses avec Elisa De Almeida.

Elisa De Almeida : "L'objectif avec le PSG, c'est d'aller chercher le plus de titres possibles"
© David Winter//SIPA

C'est une première au PSG. Pour une fois, c'est l'équipe féminine du club de football qui dévoile le tout nouveau maillot imaginé en collaboration avec Jordan. Un jersey au motif original, surnommé "elephant print", porté en exclusivité par les joueuses lors du match de Champion's League qui oppose l'équipe parisienne à l'Ajax d'Amsterdam au Parc des Princes, le mercredi 24 janvier 2024. Les femmes dans le sport, l'accompagnement des petites filles, les supporter-rice-s dans les gradins… À cette occasion, Elisa De Almeida, défenseure française du club, a accordé un peu de son temps au Journal des Femmes pour parler de son parcours, du Paris Saint-Germain et de ses ambitions pour 2024.

Journal des Femmes : Comment avez-vous commencé le football ?
Elisa De Almeida :
Grâce à mon grand frère. Quand j'étais petite, je faisais tout comme lui. Donc lorsqu'il s'est inscrit dans un club de foot, je l'ai suivi. J'avais 5 ans. À 13 ans, j'ai intégré le pôle France féminin de football à Clairefontaine, puis j'ai commencé à jouer avec l'équipe de Juvisy, devenue depuis le Paris FC. J'y suis restée 6 ans avant de signer avec le Montpellier Hérault SC, et enfin le PSG en juin 2021.

Vous avez joué toute votre enfance dans une équipe de garçons. C'était comment de passer avec les filles ?
Au début, ça a été vraiment dur. J'ai évolué pendant 8 ans avec les mêmes garçons. Nous étions devenu-e-s une vraie bande de copain-ine-s, donc les quitter, ce n'était pas évident. J'ai eu un peu de mal à m'y faire, puis j'ai commencé à prendre du plaisir et maintenant, c'est super cool.

Est-ce que vous pensez que les choses sont différentes, aujourd'hui, pour les jeunes filles qui débutent dans ce sport ?
Oui, complètement. Quand j'ai débuté, on jouait souvent dans des formations mixtes, parce qu'il n'en existait que très rarement pour les petites filles. D'ailleurs, enfant, j'étais la seule de ma team. Aujourd'hui, elles sont trois ou quatre. De manière plus générale, il y a davantage de clubs avec des équipes féminines. C'est un bon indicateur de l'évolution de la place des femmes dans ce sport.

L'équipe de France, au sein de laquelle vous occupez aussi le poste de défenseure, est revenue d'Australie au mois d'août. Comment trouve-t-on la motivation pour attaquer une nouvelle saison après la déception de la Coupe du monde ?
Les premiers jours n'ont vraiment pas été évidents… Mais on a eu un petit temps off pour switcher et penser aux prochaines échéances, avec nos clubs et avec les Bleues.

Vous avez hâte d'être aux JO 2024 ?
Le fait que ce soit chez nous, en France, c'est incroyable ! Mais c'est encore loin. Pour l'instant, il faut se focaliser sur le club. Il peut se passer beaucoup de choses d'ici au mois de juillet…

Depuis 2021, vous jouez au PSG. Qu'est-ce que ça fait, de rejoindre son club de cœur ?
C'est incroyable. Le jour de la signature, je ne réalisais pas du tout. Et puis la première fois que l'on enfile le maillot, c'est complètement fou !

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Jackie Groenen, Elisa De Almeida, Grace Geyoro, Sakina Karchaoui et Korbin Albert avec le nouveau maillot PSG x Jordan © PSG

Pour la première fois, ce sont les féminines du PSG qui dévoilent le nouveau maillot Jordan. Qu'est-ce que cela signifie pour vous ?
C'est une preuve de plus que les femmes prennent de plus en plus d'importance dans le monde du sport. Alors pour les joueuses, c'est une vraie fierté. Le PSG envoie un signal fort avec cette décision.

Quels sont vos objectifs cette saison avec le Paris Saint-Germain ?
La victoire (rires). Aller chercher le plus de titres, jouer le mieux possible et avoir les meilleurs résultats !

Vous venez de déménager au campus de Poissy pour rejoindre l'équipe masculine. Comment se passent vos premières semaines là-bas ? Est-ce que vous avez croisé Marquinhos à la cantine ?
Je ne l'ai pas encore vu, non (rires). Plus sérieusement, il n'y a pas meilleur cadre pour travailler, on profite des meilleures conditions et les infrastructures sont géniales. Maintenant, il va falloir montrer sur le terrain que l'on bosse et que l'on tire profit du lieu.

Les stades sont de plus en plus remplis lors des matchs d'équipes féminines. Quel message voulez-vous adresser aux supporter-rice-s et aux ultras ?
Le premier mot qui me vient à l'esprit, c'est "merci". Leur présence a un véritable impact sur les résultats. Quand nous jouons au Parc des Princes, iels sont très nombreux-euses et iels nous portent avec leurs chants. Il nous est arrivé de gagner parce qu'iels étaient là. Alors je tiens à les remercier, sincèrement.

Au PSG comme au sein de l'équipe de France, ce sont des hommes qui vous entraînent. Comment est-ce que vous expliquez leur surreprésentation en tant que coachs d'équipes féminines ?
Que ce soit un homme ou une femme qui m'entraîne, le plus important, c'est que ça se passe bien. Et puis, on peut aussi considérer que s'il y a beaucoup d'hommes qui entraînent les équipes féminines, c'est qu'il y a un vrai intérêt pour les footballeuses. Alors oui, ce serait bien qu'il y ait plus de femmes à ces postes, mais pour être honnête, le genre du coach n'a aucun impact sur mon jeu.

Les 20, 21 et 22 janvier, la pièce Où la chèvre est attachée, il faut qu'elle broute était jouée au Centre Georges Pompidou. Elle a pour sujet les femmes dans le football. La metteuse en scène, Rébecca Chaillon, remarquait, pendant la représentation, que les joueuses françaises prenaient assez peu position sur des sujets politiques ou féministes, contrairement à d'autres footballeuses internationales. Comment est-ce que vous expliquez cette pudeur ?
C'est une très bonne question. Effectivement, des joueuses comme l'Américaine Megan Rapinoe s'engagent sur ces thématiques. J'ai l'impression que notre réserve, elle est liée à notre culture française. Je ne peux pas parler au nom de tout le monde, mais en ce qui me concerne, il s'agit aussi de timidité.

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