Rencontre avec Lya Bavoil, la super-héroïne française de la force athlétique
Un an après l'ouverture de sa nouvelle zone d'attractions Avengers Campus, Disneyland Paris célèbre les héros du quotidien au travers de l'exposition photo "Hero Up ! Révélez le Héros en vous". Parmi les 13 figures héroïques choisies par la firme aux grandes oreilles, la Française Lya Bavoil, double championne du monde de force athlétique et atteinte du syndrome d'Asperger. Le "Journal des Femmes" a assisté au shooting de la jeune femme. Récit.
Au cœur d'une nuit du début du mois de juin, sortant d'un nuage de fumée, Lya Bavoil prend la pose devant l'impressionnante armure Hulkbuster présente dans la zone d'attractions Avengers Campus inaugurée en 2022. Les bras croisés, le regard déterminé, dans un costume doré. Un univers éloigné de celui des salles de musculation dans lesquelles la jeune femme passe une partie de ses journées. Quelques jours plus tard, la Française est à Malte pour participer aux championnats du monde de force athlétique (ou powerlifting en anglais) dans la catégorie des – de 69 kg.
Les règles de ce sport pas comme les autres sont simples. Il s'agit de soulever le plus de poids possible en trois mouvements : un squat (avec une barre sur le dos), un bench (allongé, on soulève la barre de la poitrine jusqu'en haut) et un deadlift (ou soulevé de terre). À la fin de la compétition, on fait les comptes et l'athlète qui a porté le plus de poids remporte la mise. Une discipline que Lya Bavoil a découverte sur le tard. Elle a 22 ans lorsqu'elle se rend pour la première fois dans une salle de sport et qu'un coach la remarque : "Il m'en a parlé, j'ai essayé et j'ai tout de suite adoré." Ce qu'elle aime ? "Je me sens forte. Aussi bien physiquement que mentalement."
La recherche de la perfection
Car au même moment, la jeune femme traverse une phase difficile. On lui diagnostique un syndrome d'Asperger, une forme d'autisme qui complique ses rapports sociaux. Une épreuve qu'elle transformera en force et qu'elle raconte dans le livre La force des maux, publié en 2022 aux éditions Marabout. Lya Bavoil explique : "J'aime à penser que [le sport de haut niveau] m'aide, car je recherche la perfection, parfois même jusqu'à l'obsession du détail. Et c'est indispensable pour arriver à performer dans cette discipline". Pour atteindre ses objectifs, la sportive s'entraîne 4 à 6 fois par semaine, et ce 2 à 4 heures par jour. Professeure des écoles, elle se met en disponibilité en 2022 pour se concentrer uniquement sur sa carrière. Et le travail paye.
Championne d'Europe en 2019, championne du monde en 2021 dans la catégorie des – de 63 kg, elle compte aussi de nombreux records du monde à son palmarès. Et à Malte en 2023, dans la catégorie des - de 69 kg cette fois, elle repart à nouveau avec le titre mondial. Ce jour-là, elle soulève 211,5 kg en squat, 115 kg au bench et 222,5 kg en deadlift. Une performance exceptionnelle après une année compliquée par des blessures.
Quand l'ordinaire devient extraordinaire
Lorsque Disneyland Paris a contacté la sportive pour participer au projet "Hero Up", elle a d'abord cru à une blague : "Je suis une grande fan de Disney, je me disais que ce n'était pas possible. J'ai adoré le fait qu'iels veuillent mettre en avant des personnes ordinaires".
Aux côtés de Lya Bavoil, dans des tenues de super-héros-ïnes qu'iels ont conçu en collaboration avec l'atelier couture de Disneyland Paris, on trouve aussi les influenceur-euse-s Douze Février et Arthur Baucheron, la judokate Amandine Buchard ou encore Aseel Al Hamad, première femme à avoir conduit une Formule 1 en Arabie Saoudite et qui se bat pour les droits de ses concitoyennes. Des profils inspirants qui prouvent que pour être un-e super-héros-ïne, il ne faut pas forcément savoir lancer des toiles d'araignées, porter une grosse armure, lire dans les pensées ou voyager dans le temps.
L'exposition "Hero Up ! Révélez le Héros" en vous est visible dès début juillet au Disney Hotel New York – The Art of Marvel, en accès libre, ainsi qu'en ligne.