L'huile de ricin pour accoucher : comment ça marche ?

Si l'huile de ricin est réputée pour ses vertus fortifiantes pour les ongles, les cheveux et les cils, elle possède une autre propriété un peu moins connue : celle de favoriser le début du travail. Comment l'utiliser ? Quels sont les risques ? Le point avec Alexia Karako, naturopathe spécialisée en périnatalité. 

L'huile de ricin pour accoucher : comment ça marche ?
© belchonock

Comment déclencher le travail naturellement ?

Le terme de votre grossesse approche à grands pas et vous ne percevez toujours aucun signe annonçant le début du travail ? Pourtant, vous aimeriez (et c'est parfaitement compréhensible) éviter d'avoir à subir un déclenchement artificiel médicamenteux. Parmi les méthodes naturelles les plus connues pour favoriser le déclenchement de l'accouchement figurent notamment la stimulation des mamelons qui favoriserait la production d'ocytocine naturelle, les relations sexuelles grâce aux prostaglandines contenues dans le sperme, la marche, l'utilisation d'un ballon de grossesse ou encore l'acupuncture et l'homéopathie. Si aucune de ces techniques n'a été validée scientifiquement, de nombreuses mamans ont pu témoigner de leur efficacité. C'est le cas également de l'huile de ricin qui aurait des propriétés permettant de déclencher le début du travail. 

Huile de ricin pour déclencher l'accouchement : comment ça marche ? 

Classiquement, l'huile de ricin est très utilisée dans les préparations cosmétiques, notamment pour stimuler la pousse des ongles, des cheveux et des cils. Elle est également très appréciée des peaux sensibles pour ses vertus apaisantes et réparatrices. "Pendant la grossesse, l'utilisation de l'huile de ricin est strictement déconseillée avant 37 semaines d'aménorrhée parce qu'elle est dotée d'un puissant effet laxatif qui pourrait entraîner une déshydratation du fœtus et provoquer un déclenchement du travail trop précoce. L'huile de ricin agit sur l'utérus grâce à une substance qu'elle contient : l'acide ricinoléique. Celle-ci provoque des contractions de l'intestin et de l'utérus, ce qui enclenche le début du travail. L'acide ricinoléique favorise également le relâchement de l'ocytocine, naturellement produite lors de l'accouchement", explique Alexia Karako. 

Huile de ricin pour déclencher l'accouchement : quelle dose et comment l'utiliser ?  

L'huile de ricin peut être utilisée de deux manières différentes : en interne, à raison d'une cuillère à soupe mélangée dans de l'huile d'onagre ou un jus de fruits, ou en application locale, directement au niveau du périnée, jusqu'à trois fois par jour. "Ce mode d'administration est préférable car moins dangereux pour le bébé, même si de manière générale, je ne recommande pas le recours à l'huile de ricin pour déclencher le travail. Mieux vaut miser sur l'huile d'onagre qui, grâce aux précurseurs de la prostaglandine qu'elle contient, pourrait favoriser le déclenchement du travail. Elle est beaucoup plus douce et provoque moins d'effets secondaires", précise la naturopathe spécialisée en périnatalité. Citons également la tisane de feuilles de framboisier qui favorise la dilatation du col de l'utérus en douceur. Elle peut être bue à partir du neuvième mois de grossesse, à raison de trois tasses par jour. 

En combien de temps l'huile de ricin peut-elle déclencher l'accouchement ?

"L'huile de ricin augmenterait la probabilité que le travail commence dans les 24h suivant son utilisation. Toutefois, rappelons que cette information est à prendre avec des pincettes puisque cela n'a jamais été démontré scientifiquement", informe la spécialiste. 

Quels sont les dangers de l'huile de ricin pour accoucher ? 

À l'origine, l'huile de ricin est utilisée en interne dans un objectif de détoxification de l'organisme. Elle a donc une action directe sur le système digestif, ce qui peut se révéler délétère à la fois pour la maman et pour le bébé. "Il faut l'utiliser avec parcimonie parce qu'elle peut entraîner des effets secondaires indésirables comme des nausées, des crampes intestinales, des diarrhées mais aussi mener à la déshydratation du bébé ", indique notre experte. D'où l'intérêt de ne pas céder à l'automédication et de demander conseil à sa sage-femme, à son gynécologue ou à sa naturopathe qui évaluera les risques en fonction du dossier médical de la future maman. 

Merci à Alexia Karako, naturopathe spécialisée en périnatalité
Autour du même sujet