C'est le signe numéro 1 qu'un homme est malheureux dans son couple, selon les thérapeutes

Dans un couple épanoui, chacun avance sur son propre chemin, porté par l'autre partenaire. Pour s'accomplir en duo sans se marcher sur les pieds, soutien moral, présence et bienveillance sont précieux. Mais il arrive que, sans que l'on s'en rende compte, un climat étrange s'installe. C'est comme si le partenaire sabotait le couple et son avenir, non par méchanceté, mais parce qu'il va mal. Selon la thérapeute de couple Raphaëlle Giacomini-Agostini, ce comportement peut révéler un mal-être profond, mêlé de peur, d'insécurité, voire de rancœur enfouie. "Le problème est souvent personnel au départ, montrant une insécurité affective, une peur de l'abandon, une faille narcissique, un attachement insécure, de la jalousie, de l'envie, de l'orgueil… Il y a beaucoup de raisons", exprime-t-elle.

Au lieu de verbaliser ce malaise, l'homme adopte un comportement "dysfonctionnel, voire puéril", cherchant inconsciemment à ralentir sa partenaire pour se rassurer. Il ne communique pas ses besoins, mais les exprime par des actes de sabotage ou des reproches déguisés. Le sabotage affectif ne prend pas toujours la forme d'un "je ne veux pas que tu réussisses". Il se manifeste de manière plus subtile, plus insidieuse. "Cela commence par des piques, des remarques rabaissantes ou désobligeantes, ou encore par des tactiques comme ne pas s'occuper des enfants ou ne pas faire les devoirs pendant l'absence de l'autre, afin d'augmenter sa charge", explique la spécialiste. L'apparition de remarques rabaissantes et de micro-piques récurrentes est le signe évident qu'il est malheureux dans la relation. Parfois, le partenaire organise même des week-ends et des sorties imprévues, sachant qu'ils perturberont l'agenda de l'autre. Résultat, celle ou celui qui essaie d'avancer dans un projet se sent freiné, découragé, coupable d'en vouloir "trop"

Il ne s'agit donc pas uniquement d'un conflit de couple. "Le problème ne relève pas de la dynamique entre les deux partenaires, mais de la difficulté qu'a l'un à voir l'autre avancer, puis réussir dans son projet", précise la thérapeute. Dès lors, si votre partenaire vous freine, ce n'est sans doute pas vous le problème, c'est ce que votre réussite réveille en lui. Celle-ci peut raviver de vieilles blessures : une enfance avec peu de valorisation, une comparaison douloureuse avec un frère ou une sœur, des échecs professionnels mal digérés… Autant d'éléments qui fragilisent l'estime de soi et nourrissent l'aigreur ou la peur de se sentir inférieur.

Les femmes soutiennent plus souvent les hommes

Dans les couples hétérosexuels, ce type de sabotage n'est pas réparti également. "Globalement, les femmes soutiennent davantage les projets de leur partenaire", observe Raphaëlle Giacomini-Agostini. À l'inverse, lorsqu'une femme prend son envol, certains hommes peuvent se sentir menacés dans leur rôle. "Il y a encore une part importante liée à la place des femmes dans le travail, à leur émancipation, et à la peur de certains hommes de perdre un rôle dominant. C'est aussi une posture parfois inconsciente, engrammée dans le transgénérationnel et dans la société", rappelle la professionnelle.

Si vous sentez que votre partenaire vous freine, osez poser la question. "À moins d'être de mauvaise foi, la personne peut répondre, au minimum : Parce que tu n'es pas là, Parce que tu réussis et que moi non, ou encore Parce que j'ai peur de me sentir inférieur si tu y arrives", explique-t-elle. Mettre des mots sur le malaise est une première étape. Si l'autre accepte d'en parler et reconnaît sa part de souffrance, un vrai dialogue peut s'ouvrir. Mais si la remise en question est impossible, si le sabotage continue, alors il est peut-être temps de vous interroger : dans ce couple, suis-je libre d'avancer ? Ou dois-je constamment ralentir pour ne pas le perdre ?