Comment reconnaître un amour inconditionnel ?

Attention aux fausses idées : aimer sans condition, ce n'est pas tout accepter.

Comment reconnaître un amour inconditionnel ?
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L'amour inconditionnel. Le terme fait rêver, parfois autant qu'il inquiète. Dans les discours populaires, il est souvent idéalisé, présenté comme l'amour absolu, pur, sans limite. Mais derrière ce mot qui semble évident se cache une réalité bien plus subtile. Pour Virginie Clarenc, thérapeute et sexologue, il est essentiel de déconstruire les clichés : "Aimer inconditionnellement, ce n'est pas tout accepter. Et surtout, ce n'est pas s'oublier."

L'amour inconditionnel ne consiste pas à dire "oui" à tout, ni à rester coûte que coûte. Il ne s'agit pas d'effacement, mais de présence. "C'est aimer l'autre pour ce qu'il est, sans chercher à le changer, et rester là dans les moments simples comme dans les tempêtes," explique Virginie Clarenc. Il s'agit d'une forme de constance, de loyauté émotionnelle, où l'on ne retire pas son amour au moindre accroc ou désaccord. C'est une attitude qui implique d'accueillir l'autre dans sa complexité, de le respecter dans ses fragilités comme dans ses forces. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de limites. "L'amour inconditionnel, c'est aussi rester soi-même. Ce n'est pas renoncer à ses besoins, à ses valeurs ou à son intégrité pour préserver le lien."

Dans les couples, la confusion est fréquente. Beaucoup pensent que si l'on aime vraiment, on doit tout tolérer. "C'est une erreur que je rencontre souvent en consultation," confie Virginie Clarenc. "Certaines personnes s'épuisent à vouloir aimer coûte que coûte, au point de perdre leur propre boussole." L'amour inconditionnel ne justifie jamais la violence, l'humiliation ou la négligence. Il ne doit pas devenir un prétexte pour rester dans une relation qui abîme. Poser des limites saines, c'est aussi une forme d'amour — pour soi, mais aussi pour l'autre. Car une relation dans laquelle tout est permis finit par devenir destructrice.

S'aimer sans condition, c'est aussi se donner l'espace d'être pleinement soi, dans un lien où l'on est vu, entendu, respecté. Et cela passe souvent par la compassion, pour soi comme pour l'autre — cette capacité à reconnaître les blessures sans les excuser, à soutenir sans se sacrifier. En s'appuyant sur les travaux d'Erich Fromm ou de Kristin Neff, Virginie Clarenc rappelle qu'un amour profond et durable commence souvent par une forme de tendresse envers soi-même. Car on ne peut pas aimer l'autre sainement si l'on s'oublie en chemin.

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