Etre asexuel, qu'est-ce que ça veut dire ?

De plus en plus de personnes se disent "asexuelles".

Etre asexuel, qu'est-ce que ça veut dire ?
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"Si de plus en plus de personnes se disent asexuelles, cela ne signifie pas forcément qu'il y a plus de personnes asexuelles qu'avant, mais peut-être parce que de plus en plus osent en parler. Cette orientation qui est de plus en plus évoquée dans la société est mieux assumée par certaines personnes. Car dans une société hypersexualisée, il n'est pas simple parfois de ne pas ressentir de désir sexuel", note d'emblée Floriane Meyer, psychologue sexologue clinicienne.

Une personne qui n'a pas ou peu d'attirance sexuelle

L'asexualité est l'orientation sexuelle d'une personne, qui ne ressent pas ou peu d'attirance sexuelle pour une autre personne. Une personne asexuelle peut tomber amoureuse d'une autre personne mais n'éprouvera souvent pas d'attirance sexuelle. La relation amoureuse sera alors platonique. Toutes les personnes asexuelles ne se ressemblent pas et selon la nature et le degré de l'attirance sexuelle, les comportements seront assez variables.

► Certains peuvent ressentir une attirance qui s'estompera quand elle sera réciproque (les akoisexuels).

► D'autres peuvent avoir une sexualité qui varie avec le temps : ils peuvent ne ressentir aucune attirance la plupart du temps et à d'autres moments de vie en ressentir une faible (les aceflux)

► Certains asexuels peuvent aussi avoir des fantasmes concernant une personne mais ne pas pouvoir les concrétiser.

Ce n'est pas un problème psychologique

L'orientation sexuelle ne constitue pas un problème d'ordre psychologique. Une personne asexuelle peut vivre en couple sans avoir de sexualité. "L'asexualité est différente d'un trouble du désir sexuel hypoactif. Le trouble du désir sexuel hypoactif concerne des personnes qui ressentent habituellement du désir sexuel. Ce trouble peut être causé par de nombreux facteurs : la fatigue, le travail, la maladie, les changements hormonaux, certains traitements médicamenteux ou encore des tensions ou conflits dans le couple. Cela peut générer des difficultés ou une souffrance parfois pour la personne qui est concernée et elle peut souhaiter parfois une prise en charge psychologique et/ou sexologique pour améliorer la situation. A contrario, l'asexualité est une orientation sexuelle, et n'est en rien un trouble", ajoute-t-elle. L'asexualité peut se traduire par une certaine réticence ou une indifférence envers les actes sexuels et la masturbation. "En général, l'asexualité correspond à une orientation claire et la personne s'adapte à cette orientation, même si cela peut au départ provoquer chez certaines personnes des questionnements. Il n'est pas forcément simple pour des personnes asexuelles de comprendre ce non-désir lorsqu'elles sont confrontées à une société hypersexualisée et se sentir alors en décalage. Le fait de parler aujourd'hui d'asexualité et d'avoir un terme pour désigner cette orientation a pu aider des personnes asexuelles à mieux comprendre leur situation et à se sentir moins seules", conclut Floriane Meyer.

Remerciement à Floriane Meyer, psychologue, sexologue clinicienne à Metz.