Ganni : la griffe danoise que les modeuses s'arrachent

C'est la petite marque qui monte, qui monte. Ganni, griffe danoise lancée en 2000 par Frans Truelsen, est depuis 2009 la propriété de Ditte et Nicolaj Reffstrup. En quelques années, le label s'est imposé dans les garde-robes de toutes les modeuses.

Ganni : la griffe danoise que les modeuses s'arrachent
© Ganni X Ester Manas

Marque danoise pointue et ultra désirable, Ganni a gagné sa place dans le vestiaire des fashionistas à coup de collaborations exigeantes, de joyeux défilés et de collections léchées. Retour sur l'histoire d'une griffe dans l'air du temps.

À quoi ressemblent les dernières collaborations de Ganni ?

La marque danoise a dévoilé son prochain partenariat avec une griffe dont les modeuses raffolent : le label Ester Manas, fondé en 2019. Le credo de la créatrice, qui a donné son nom à la maison, et de son compagnon, Balthazar Delepierre ? Imaginer des pièces qui vont à tous les corps. Vraiment à tous les corps, puisque les vêtements signés Ester Manas ne se déclinent qu'en une seule taille, capable d'habiller les femmes du S au 3XL. 

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L'une des robes de la coll © Ganni
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L'un des T-shirts de la collecton Ganni x Ester Manas © Ganni

Avec Ganni, la jeune griffe a imaginé une collection composée de quatre robes sensuelles, de quatre maillots de bain échancrés et de deux T-shirts sur lesquels s'impriment les logos des deux marques entremêlés. Les pièces, vendues entre 110 et 295 euros, sont disponibles du 32 au 52 et arriveront en magasin le 16 juin 2023. Inspirée d'une journée ensoleillée à la plage, cette capsule s'habille de bleu azur, de noir profond et de lie de vin quasi chocolat. Des vêtements parés de strass pour ne pas passer inaperçus. Les matières utilisées pour produire cette collection ont, elles aussi, été choisies avec soin, entre coton organique, polyester et polyamide recyclés, afin de coller aux engagements écoresponsables des deux marques. "Nous sommes ravis de collaborer avec Ester Manas sur ce projet passionnant. Nos deux marques partagent la même vision : concevoir des vêtements pour des femmes sûres d'elles et puissantes. La collection que nous avons créée ensemble célèbre la féminité et l'inclusion", se réjouit Ditte Reffstrup, la directrice de la création de Ganni. Exactement ce qui nous plaît.

Quand est-ce que Ganni a été fondé ?

2000. Le galeriste danois Frans Truelsen décide de lancer sa marque de cachemire Ganni. Neuf ans plus tard, Ditte et Nicolaj Reffstrup rachètent la griffe à son fondateur, l'un de leurs amis, et décident d'en faire un label incontournable. Pourtant, elles se comptent sur les doigts d'une main, les griffes scandinaves connues dans le monde entier. Mais Ganni a de la chance (et du flair) : Instagram se lance en 2010, donc dès 2013, la griffe qui cumule aujourd'hui 1 million d'abonnés, crée son compte. Très vite sur le réseau social, les influenceuses du moment s'affichent tout de Ganni vêtues. T-shirt imprimés, pulls en maille flashy, robes cache-cœur… Les codes de la griffe commencent à poindre et à séduire les stars du streetstyle, qui de Pernille Teisbaek à Veronika Heilbrunner en passant par Camille Charrière s'emparent des créations signées Ganni. La marque prend son envol.

C'est quoi l'ADN de Ganni ?

"Quand nous avons repris la marque, la mode danoise était assimilée au design scandinave, minimaliste et sobre. Mes amies et moi, nous nous habillions très différemment. Nous aimions les mix & match, porter des robes féminines avec une paire de boots, les contrastes… C'est ce que nous avons voulu développer avec Ganni", explique Ditte Reffstrup. Ce qui tient aussi à cœur à la créatrice, qui a fait toute sa carrière en tant qu'acheteuse dans la mode, c'est de proposer aux femmes une garde-robe capable de les rendre heureuses. Des vêtements susceptibles de réconforter, au même titre qu'une musique entraînante ou un bon gâteau. L'idée de départ, c'était également de composer un vestiaire dans lequel se sentir bien; des habits qui ressemblent aux femmes d'aujourd'hui avec imprimés et coupes audacieuses, faciles à s'approprier. "Nous voulions que nos clientes portent les pièces et non l'inverse. Parce que le plus important, c'est de rester soi-même à chaque instant", précise Ditte Reffstrup. Sans oublier d'emprunter ses gimmicks mode à la femme danoise, la #GanniGirl originelle. "La Danoise est une vraie biker, elle ne se déplace qu'à vélo. C'est peut-être pour cette raison que son style est à la fois simple, pratique et empouvoirant. C'est une femme indépendante qui dégage une énergie bien particulière et s'habille pour elle-même, pas pour les autres", détaille Nicolaj Reffstrup. Le genre de muse à qui l'on aimerait beaucoup ressembler.  

© Alexandre Tabaste/Ganni

Où acheter des vêtements Ganni ?

Si pendant des années, les créations Ganni étaient uniquement disponibles sur Internet pour les clientes françaises, la marque est désormais présente à Paris. Dans des corners installés au sein des grands magasins de la capitale depuis 2020, et dans deux toutes nouvelles boutiques depuis mars 2022. Sis au 118, rue Vieille du Temple dans le IIIème arrondissement, et au 1, rue du 29 juillet dans le Ier arrondissement, ces magasins ressemblent à la marque danoise. Ils sont joyeux, colorés, mélangent pièces chinées dans les puces du monde entier et mobilier recyclé. Quelques œuvres d'art, aussi, décorent les murs, notamment le travail du talentueux peintre Francis Essoua Kalu (aka Enfant Précoce). Ces deux adresses s'ajoutent aux quelque 32 magasins Ganni dans le monde. Les prochaines ouvertures ? Elles auront lieu à Austin, à Toronto et en Chine. Parce que contre toute attente, le premier marché de Ganni, c'est l'Amérique du Nord, talonné de près par les pays scandinaves. L'Asie constitue plutôt un nouvel axe de développement pour la griffe soutenue depuis 2017 par le fonds L Catterton, cofondé par le groupe de luxe français LVMH.

"Lorsque nous avons décidé d'ouvrir notre capital, nous avions peur que cela change beaucoup de choses. Mais dès que nous avons rencontré L Catterton, nous avons compris que notre relation serait très simple. Ils sont passionnés par la mode, nous laissent beaucoup de liberté et nous donnent les bons conseils. Aux débuts d'une marque, on a peu d'argent et on demande à des amis de nous épauler. L Catterton nous a plutôt appris à engager les bonnes personnes, des seniors qui nous poussent dans la bonne direction", indique Nicolaj Reffstrup. Ce qui est sûr, c'est qu'en plus de multiplier les magasins, Ganni se diversifie. Et signe des collaborations remarquées : avec la jeune créatrice londonienne Priya Ahluwalia, le site américain spécialiste des grandes tailles 11 Honoré, la fondatrice de la griffe d'upcycling Del Carmen, Pia Carolina. Parce que parmi les focus de Ganni ces dernières saisons, il y a, en plus de l'inclusivité, le respect de l'environnement. "En tant que marque de mode, notre raison d'être pose un problème à la planète, parce que nous vivons de la nouveauté. Notre but, aujourd'hui, est donc de proposer des collections qui n'ont pas d'impact sur la nature. Et c'est une ambition que doit avoir toute l'industrie : comment produire des vêtements sans polluer la planète", affirme Nicolaj Reffstrup. Amen.