Schiaparelli, la maison de haute couture adorée des star

Après avoir fermé boutique en 1954, la maison Schiaparelli s'est offert un comeback en grande pompe en 2012. Retour sur l'histoire de sa créatrice et sur les années d'or d'une griffe qui continue, encore aujourd'hui, de faire rêver. 

Schiaparelli, la maison de haute couture adorée des star
© Défilé Schiaparelli haute couture printemps-été 2022 par Marechal Aurore/Abaca

Au fil des années, la maison Schiaparelli a su partager un savoir-faire unique, traduit par des créations d'exception. Retour sur l'histoire d'une maison iconique, fondée en 1927 par Elsa Schiaparelli. 

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Elsa Schiaparelli en 1946 à New York © AP/SIPA (publiée le 06/07/2022)

Quel est le parcours de la créatrice Elsa Schiaparelli ?

Née à Rome au palais Corsini en 1890, Elsa Schiaparelli grandit dans une famille d'universitaires et d'aristocrates. Intéressée par la philosophie, elle se lance dans la rédaction de poèmes érotiques — ce qui ne plaît pas à sa famille conservatrice, qui l'envoie dans un couvent. Une fois sortie, elle s'envole pour Londres, New York et enfin Paris. C'est dans la capitale française qu'elle fait ses débuts de couturière, après une visite chez Paul Poiret. Elle commence par imaginer des pulls avec de grands nœuds en trompe-l'œil, un succès vite repéré par le magazine Vogue. Elle devient ensuite styliste pour la maison Lambal, avant d'ouvrir une boutique, baptisée Pour le Sport, à Paris. 

Au fil des années, elle développe son œil, collaborant tour à tour avec les artistes Salavdor Dalí, Jean Cocteau ou encore Alberto Giacometti. Sous ses doigts, le vêtement devient une œuvre d'art et séduit les plus grandes actrices du moment. En 1940, elle débarque aux États-Unis où elle restera une grande partie de la guerre. Les années qui suivent la libération, le succès n'est plus au rendez-vous. Elle consacre alors la dernière partie de sa vie aux parfums. En 1973, elle est inhumée au cimetière de Frucourt, dans un petit village du département de la Somme. 

Quelle est l'histoire de la maison Schiaparelli ?

C'est donc à Paris que naît la maison Schiaparelli en 1927. Le succès est immédiatement au rendez-vous : les pièces de la créatrice sont à la fois amusantes et modernes, plaçant la mode au rang de jeu auquel chacune souhaite participer. Si bien qu'un certain Charles Kahn, qui avait déjà investi dans Vionnet, soutient financièrement l'ouverture de première boutique d'Elsa Schiaparelli rue de la Paix. 

Schiaparelli propose un vestiaire novateur, à la fois poétique et conceptuel, mais surtout résolument féminin. Moderne, la maison utilise de nouveaux tissus — comme la laine élastiquée, brevetée par Rodier. Sont alors développées des vestes en tweed ainsi que des robes du soir. 

En 1935, Schiparelli s'installe place Vendôme — une situation privilégiée, qui finit de signer son succès. En 1937, elle lance sa couleur signature, le rose shocking, un fuchsia intense qui imprime la rétine. Mais pendant la guerre, la situation se complique : la maison est placée sous administration allemande, les deux détenteurs de la majorité du capital étant juifs. En 1954, la créatrice se voit forcée d'abandonner la couture, les ventes n'étant pas au rendez-vous. 

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Bella Hadid en Schiaparelli à Cannes en 2021 © Marechal Aurore/ABACA

Belle endormie, il faudra attendre l'année 2007 pour assister au grand retour de Schiaparelli. Rachetée par Diego della Valle, propriétaire du groupe Tod's, la maison va pouvoir renaître de ses cendres. En 2012, elle s'installe à nouveau place Vendôme tandis que le premier défilé de Schiaparelli au XXIème siècle a lieu en 2014. C'est Marco Zanini qui officie alors au style, ensuite remplacé par Bertrand Guyon en 2015. Depuis 2019, l'Américain Daniel Roseberry est aux commandes, insufflant une nouvelle énergie à cette maison bientôt centenaire. 

Comment s'illustre la maison Schiaparelli aujourd'hui ?

Aujourd'hui, la maison continue de proposer des pièces ultra couture, pensées pour bousculer les codes. Daniel Roseberry joue des transparences et des volumes avec ingéniosité, distillant les couleurs pop. La seule limite ? Son imagination. Son travail des bijoux figuratifs à porter comme des vêtements, seins dorés, sculptures sur le décolleté et bottes pieds, n'ont pas manqué de séduire les stars, de Bella Hadid à Cannes en 2021 à Olivier Rousteing. Nous aussi !

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