Dépendance affective ou amour véritable : comment faire la différence ?

"C'est une question très fréquente dans les consultations" selon notre thérapeute.

Dépendance affective ou amour véritable : comment faire la différence ?
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Beaucoup se demandent, à un moment donné, s'ils vivent un véritable amour ou s'ils sont simplement pris dans une forme de dépendance affective. "C'est une question très fréquente dans les consultations" témoigne la thérapeute Virginie Clarenc. Si la frontière entre les deux peut sembler floue, il existe des différences clés.

"Ce que l'on recherche, c'est être amoureux de façon saine" poursuit-elle. Un amour véritable repose sur le respect mutuel, un équilibre, et une inter-dépendance harmonieuse. "Je peux énoncer mes besoins, ça ne pose aucun problème" ajoute la thérapeute, illustrant qu'une relation saine permet d'exprimer ses besoins sans crainte. Dans un amour équilibré, chacun peut se soutenir mutuellement tout en préservant son indépendance. "Il n'y a pas besoin de validation de l'autre en permanence" continue-t-elle. La relation offre la stabilité émotionnelle sans que l'un des partenaires ne se sente étouffé ou dépendant.

À l'inverse, la dépendance affective est marquée par un attachement "pathologique". "On perd notre liberté et celle de l'autre, on lui fait peur" avertit la thérapeute. Ceux qui souffrent de dépendance affective sont souvent incapables de fonctionner seuls et cette dynamique peut rendre la relation dysfonctionnelle. "Il y a un des deux partenaires qui est beaucoup trop soumis, qui se sur-adapte et qui oublie complètement ses besoins" explique-t-elle. Dans ce type de relation, la personne dépendante affective cherche constamment l'approbation et le réconfort de l'autre, au point de sacrifier ses propres désirs et son bonheur. Cela crée un déséquilibre émotionnel, où l'un des partenaires doit porter l'essentiel de la relation.

"La dépendance affective peut venir de l'enfance" explique Virginie Clarenc. Souvent, les personnes concernées ont des difficultés à être autonomes, que ce soit en société ou dans leur couple. Elles se plaignent fréquemment de solitude, de tristesse, et ressentent un vide émotionnel. Ces émotions négatives les poussent à chercher du réconfort, parfois de manière excessive, auprès de leur partenaire. "Ces gens ont du mal à être autonomes et ont souvent besoin d'être accompagnés en permanence" observe-t-elle.

La dépendance affective est souvent mal vue mais n'est pas toujours dramatique. "Dans notre société, la dépendance est stigmatisée, mais ça peut être passager". Il est possible que cette situation pousse à une évolution positive du couple. "Ça peut nous motiver à changer et à faire évoluer notre couple" conclut la thérapeute. Avant d'inviter d'inviter à voir la dépendance affective comme une opportunité de transformation, à condition qu'elle soit reconnue et travaillée.

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