Pleurs de décharge : âge, que faire pour calmer bébé ?

Votre bébé pleure beaucoup en fin de journée et vous ne parvenez pas à le calmer ? Pas de panique, il s'agit probablement de pleurs de décharge, également appelés pleurs du soir ou coliques du nourrisson. Comment les reconnaître ? Que faire ? Réponses et conseils du Dr Jérôme Valleteau de Moulliac, pédiatre à Paris.

Pleurs de décharge : âge, que faire pour calmer bébé ?
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Comment reconnaître les pleurs de décharge ? 

Les pleurs de décharge, ou pleurs du soir, se caractérisent par des crises de larmes intenses et difficiles à gérer qui surviennent en fin de journée. Celles-ci peuvent durer de quelques minutes à quelques heures. "Les pleurs de décharge s'inscrivent dans ce que l'on appelle les pleurs exagérés ou inexpliqués des trois premiers mois lorsqu'ils surviennent en fin de journée. Autrefois, on les désignait comme des pleurs de colique mais on n'utilise plus ce terme parce qu'il porte à confusion et laisse à penser aux parents que leur bébé a un problème digestif alors que ce n'est pas forcément le cas", commente le Dr Jérôme Valleteau de Moulliac.

Pleurs de décharge : à quel âge ?

Les pleurs de décharge débutent généralement à l'âge de trois semaines et s'estomperont naturellement vers quatre mois.

Pleurs de décharge : pourquoi bébé pleure-t-il en fin de journée ?

On parle de pleurs de décharge parce que l'on évoque la possibilité qu'il puisse s'agir d'une libération, d'une explosion de la tension accumulée pendant la journée. C'est une situation qui peut se révéler extrêmement perturbante pour les parents, d'autant plus que cela se produit au moment où ils ont envie de se reposer et de penser à eux, mais il n'existe pas d'explications scientifiques sur la cause et la nature de ces pleurs. "Ce qu'il faut savoir, c'est que les parents ne sont pas responsables, ce n'est pas de leur faute si leur enfant se comporte de cette manière, et ce n'est pas non plus la faute de leur bébé. Il est parfaitement normal qu'un nourrisson pleure pendant cette période-là car c'est l'unique moyen d'expression dont il dispose à ce stade. Il cherche à attirer l'attention, à exprimer un besoin (j'ai froid, j'ai chaud, j'ai faim, j'ai mal quelque part). Les pleurs de décharge concernent toujours des bébés qui vont très bien : ils mangent bien, bougent bien, grandissent bien, et sont en très bon état général, ils manifestent simplement un inconfort physique ou mental", rassure le pédiatre. 

Pleurs de décharge : comment calmer bébé ?

Plusieurs astuces peuvent contribuer à calmer les pleurs de décharge :

  • Installer bébé dans le porte-bébé : la proximité va le rassurer et l'apaiser.
  • Lui parler avec une voix douce et rassurante.
  • Faire du peau à peau : cela a un effet relaxant.
  • L'emmailloter : bien que cette pratique soit déconseillée par de nombreux pédiatres, c'est un formidable outil pour apaiser bébé. 
  • Lui masser le ventre si son inconfort semble provenir de là.
  • L'emmener faire un tour de poussette ou de voiture.
  • Lui faire écouter des bruits blancs (aspirateur, eau, ventilateur, sèche-cheveux) : cela va lui rappeler le temps où il était dans le ventre de sa maman et lui procurer un sentiment de chaleur et de sécurité. 

Pleurs de décharge : que faire ?

"De manière générale, plus les parents vont manifester de l'inquiétude et de l'anxiété face à ce phénomène, plus l'enfant va être réceptif et continuer à pleurer. Il est donc primordial que les parents se montrent apaisés et qu'ils soient convaincus qu'il ne s'agit pas de quelque chose de grave, cela va passer à l'âge de trois mois. Il faut apprendre à tolérer ces pleurs de fin de journée. Par ailleurs, ces enfants manifestent toujours l'envie de téter, même s'ils n'ont pas réellement faim. Il s'agit d'un besoin de succion non nutritive et leur donner à manger n'est pas la solution ! L'introduction de la tétine peut aider à calmer le nourrisson, bien que son usage reste discutable ", indique le spécialiste. Si, malgré tout, rien ne semble apaiser, une consultation chez le pédiatre peut se révéler nécessaire. Il s'assurera que votre bébé ne souffre ni d'un RGO, ni d'une allergie aux protéines de lait de vache (APLV), ni d'une œsophagite. Car ces maux ont des conséquences sur le comportement du nourrisson : il grandit mal, il mange mal, il bouge mal. 

Merci au Dr Jérôme Valleteau de Moulliac, pédiatre à Paris
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