Les premières heures de bébé après la naissance

Que se passe-t-il en salle de naissance ?

Les premières minutes après la naissance de bébé :

S'assurer que bébé va bien. Dès que le bébé sort du ventre de sa maman, la sage-femme s'assure que le bébé va bien : qu'il pousse son premier cri, qu'il est tonique et vigoureux. 

Premier peau à peau. Si c'est le cas, elle le place en peau à peau sur sa maman afin qu'elle puisse rencontrer son enfant, le réchauffer et lui permettre de maintenir sa température.

Le clampage du cordon. Dans les deux minutes suivant la naissance, le cordon ombilical est clampé. "Toutefois, ce geste a tendance à être de plus en plus retardé, il n'y a pas d'urgence à couper le lien entre le placenta et le cordon", nuance le néonatologue et pédiatre réanimateur. Après le clampage du cordon, la sage-femme peut éventuellement proposer au papa de couper le cordon s'il le souhaite. 

Tétée de bienvenue. Une demi-heure après l'accouchement, un premier contact au sein est proposé à la maman, qu'elle souhaite allaiter ou non. "Le bébé a naturellement un réflexe de succion, il va donc téter et stimuler la lactation de sa maman, même si elle n'a pas encore eu sa montée de lait. Pendant ce temps-là, la sage-femme vérifie que la délivrance (expulsion du placenta et des annexes fœtales) se fait bien", indique le Dr Pierre-Yves Wachter.

Durant les deux premières heures qui suivent la naissance de bébé :

Surveillance médicale de la maman. Le séjour en salle de naissance est d'une durée règlementaire de deux heures. Un laps de temps durant lequel la sage-femme va surveiller les pertes sanguines de la maman pour s'assurer qu'elle ne fait pas une hémorragie de la délivrance. Elle va également prendre sa tension, s'assurer que l'effet de la péridurale se dissipe correctement et qu'il n'y a pas de complications en post-partum immédiat. 

Les premiers examens de santé pour bébé. Un peu plus tard, la sage-femme va revenir pour examiner l'enfant, s'assurer qu'il va bien, qu'il ne présente pas d'anomalie qui n'aurait pas été diagnostiquée en anténatal et qu'il peut aller en suites de naissance sans soucis. 

Habillage du bébé. L'auxiliaire de puériculture  propose au papa d'habiller l'enfant avec la tenue que les parents ont choisie. "Elle va mesurer sa tête, sa taille, son tour de tête et le peser. Elle vérifie également qu'il fait bien pipi et caca. Une fois que le nouveau-né est habillé, qu'il n'y a pas eu de complication immédiate pour la maman, ils peuvent aller en chambre", informe notre interlocuteur. 

À la maternité, des premières heures aux trois premiers jours :

Favoriser le lien entre la maman et son bébé. À la maternité, la maman et son bébé peuvent être soit en chambre simple, soit en chambre double. Sages-femmes et auxiliaires de puériculture se relaient jour et nuit : les premières s'occupent du suivi médical de la maman, tandis que les deuxièmes accompagnent la maman dans son nouveau rôle. Elles s'assurent notamment de la bonne mise en place de l'allaitement si la maman a fait le choix de nourrir son bébé au sein. Tout au long de son hospitalisation, la maman va recevoir des conseils, notamment pour éviter le risque de mort subite du nourrisson, pour nettoyer le cordon, changer une couche, effectuer un lavage de nez, donner le bain...

Repos de bébé. "Certains nouveau-nés vont être très éveillés à la naissance, d'autres endormis. À la naissance, ils ont des phases d'éveil très courtes et des phases de sommeil très longues. En moyenne, ils dorment une vingtaine d'heures par jour. C'est variable d'un nouveau-né à l'autre", explique le Dr Pierre-Yves Wachter.

Quels sont les premiers soins du nouveau-né ?

Surveillance du poids du bébé

Le bébé peut perdre jusqu'à 10% de son poids dans les premiers jours et cela est parfaitement normal, mais il faut s'assurer qu'il mange bien et qu'il grossit bien.

Evaluation du risque de jaunisse 

L'auxiliaire de puériculture surveille également le risque de jaunisse à l'aide d'un outil appelé bilirubinomètre transcutané une à deux fois par jour en le mettant en contact avec la peau. Ce geste est sans douleur.

Evaluation du risque infectieux 

Pendant la grossesse, plus précisément à 37 semaines d'aménorrhée, la maman effectue un prélèvement vaginal pour rechercher la bactérie streptocoque B. "En cas de résultat positif, la maman se verra administrer des antibiotiques durant l'accouchement pour éviter la transmission au bébé. En présence de facteurs de risques d'infection (fièvre maternelle, ou absence d'antibiothérapie durant le travail, les auxiliaires vont évaluer régulièrement les fonctions vitales l'enfant (fréquence cardiaque, respiration et coloration) afin de s'assurer qu'il n'y a pas d'infection qui se développe car c'est le risque pendant les premiers jours de vie", précise le pédiatre réanimateur.

Dépistage des malformations cardiaques 

Une mesure de la saturation grâce à un petit capteur placé au niveau de la main et du pied de l'enfant permet de regarder comment le sang est oxygéné. Selon le résultat, cela peut indiquer une anomalie cardiaque. 

L'examen clinique du pédiatre 

Au cours des deux premiers jours de vie de l'enfant, le pédiatre va passer pour effectuer un examen clinique. En cas d'anomalie, il peut prescrire des examens complémentaires ou un traitement. " Par exemple, les enfants nés en siège doivent systématiquement faire une échographie de hanche à un mois. En cas d'allergie aux protéines de lait de vache dans la famille, il va prescrire un lait particulier en cas d'allaitement artificiel. Si l'échographie avait montré un rein plus gros que l'autre, une échographie rénale sera proposée ", illustre le spécialiste. 

Dépistage auditif 

Tous les nouveau-nés en France doivent, avant la sortie de la maternité, bénéficier d'un dépistage auditif. L'objectif est de mettre en évidence, s'il y en a une, une surdité profonde bilatérale afin que l'enfant soit appareillé au plus tôt et qu'il ne présente pas de retard de développement.

Le test de Guthrie 

Au troisième jour de vie, la sage-femme prélève quelques gouttes de sang au bébé sur un papier buvard afin de réaliser le test dit de " Guthrie ". " L'objectif de ce test est de rechercher six maladies rares, notamment la mucoviscidose, dont le diagnostic tardif serait préjudiciable à l'enfant. Les parents ne seront informés du résultat qu'en cas de doute ou de résultat positif ", développe notre expert.