Comment lui dire que c'est fini sans lui faire de mal ?

Une psychothérapeute de couple révèle ses précieux conseils pour que la rupture soit moins douloureuse.

Comment lui dire que c'est fini sans lui faire de mal ?
© Pexels/Timur Weber

"C'est fini", ces quelques mots soulèvent plusieurs interrogations : Comment quitter son conjoint sans lui faire de mal ? Quelles phrases et attitudes adopter ? Quels sont les comportements à éviter ? Camille Rochet, psychologue et psychothérapeute de couple, auteure de l'ouvrage Être un couple épanoui (éditions Dunod), livre, au Journal des Femmes, ses recommandations pour traverser cette épreuve délicate, tout en limitant les souffrances. 

Les clés d'une rupture moins douloureuse

► Préparer la conversation de rupture : Avant d'annoncer à votre partenaire que vous souhaitez rompre, il est important de préparer votre discours. Camille Rochet priorise l'honnêteté : "Avant tout, il faut être hyper honnête. Réfléchissez aux arguments qui sont complètement vrais, la réalité, pourquoi vous ne pouvez pas poursuivre la relation. Il faut donner une vraie explication. La rupture peut être un tremplin pour l'autre, il faut donc que votre partenaire puisse comprendre votre décision pour mieux se relever." 

► Choisir les bonnes tournures de phrase : Les mots ont leur importance dans la conversation de rupture. La psychothérapeute de couple explique : "C'est nécessaire de parler avec le 'je', ce que je ressens, comment je vis la chose. De cette façon, vous blesserez moins la personne que si vous êtes dans une accusation." De plus, veillez à ne pas généraliser la relation"Dire que la situation a toujours ou jamais été comme ça, c'est très réducteur. Il faut essayer de se replonger dans les débuts de votre vie de couple et rassurer l'autre sur le fait que vous étiez sincère. Soyez vigilant à ne pas tout mettre dans le même sac, à la lecture du présent."

► Montrer ses émotions : Un critère fondamental pour aider votre partenaire à accepter la rupture est de partager avec lui vos émotions. "Être honnête, c'est aussi montrer ses émotions. Ça fait du bien de voir que l'autre est triste. La culpabilité est saine, ce n'est pas pour autant que vous allez rester, mais vous confiez à l'autre que ça vous fait du mal de le faire souffrir. Il faut réussir à en parler ouvertement."

► Prévenir la famille et/ou les amis : Si vous êtes inquiet pour votre conjoint suite à la rupture, "ça vaut le coup d'appeler des amis ou la famille pour demander à ce qu'ils prennent soin de la personne blessée, ce n'est pas vous le sauveur", conseille la psychologue. C'est primordial de savoir se mettre de côté. 

Les erreurs à éviter

Camille Rochet pointe certaines erreurs, souvent commises dans le cadre d'une séparation :

► Encenser la personne que l'on quitte : "Certaines phrases telles que 't'es vraiment génial' ou 'je ne sais pas si je retrouverai quelqu'un comme toi' sont à bannir", indique l'experte. "Ce sont des banalités qui entrent en incohérence avec les actes."

► Évitez les SMS à répétition : Ne lui envoyez pas 15 000 messages après votre rupture. "C'est important d'instaurer rapidement une distance, pour le bien des deux", raconte la psychothérapeute. "À cause de la culpabilité, le réflexe est d'accompagner l'autre dans la rupture, alors qu'il réussira plus facilement à faire le deuil s'il y a une distance". 

► Bloquez votre ex sur les réseaux sociaux : "Arrêtez de vous suivre sur Instagram, c'est le meilleur moyen pour entrer dans une parano et empêcher la phase de deuil", raconte-t-elle. Une fois encore, mettez des barrières.

Où et quand lui dire que c'est fini ? 

Bien qu'il n'y ait pas de moment ni de lieu idéal pour rompre avec son conjoint, il existe tout de même quelques situations plus propices. Pour Camille Rochet, la promenade est à privilégier : "À mon avis, le contexte idéal reste celui de la promenade. C'est un moment lors duquel on ne se regarde pas forcément dans les yeux. Le corps bouge et permet au cerveau de se calmer un peu. On peut également prendre du recul pour réfléchir". On évite les endroits marqués de bons moments, où l'on va régulièrement ou de prendre l'autre au piège. 

"On oublie les anniversaires, Noël et autres dates importantes"

Évidemment, le téléphone n'est pas une option recommandée, il manquera toujours une partie de la personne. Pour ce qui est de la date, la psychothérapeute est catégorique : "On oublie les anniversaires, Noël et autres dates importantes. Elles ont déjà une empreinte émotionnelle." En revanche, ce n'est pas pour autant qu'il faille trop attendre : "Faire semblant pendant les vacances pour, au retour, dire que c'est fini, c'est très dur et hypocrite. Exception cependant, si un examen ou une période d'essai se profile, il ne faut pas l'empêcher d'avancer sur les autres points de sa vie." 

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