"On essaie de faire plaisir aux actrices et de les sublimer" "Nous avons 10 à 15 min pour réaliser une coiffure"

Le 20e festival du Film britannique de Dinard vient de s'achever. Après quatre jours au service de la beauté des actrices. Fabien Provost nous livre ses impressions et revient sur ses relations avec les stars.

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Etre partenaire des festivals de cinéma permet à l'équipe Franck Provost de renforcer sa relation avec les acteurs, comme ici avec Zoé Félix sur le dernier Festival du film britannique de Dinard © Franck Provost 2009


Vous venez d'achever le festival de Dinard, quel bilan tirez-vous ?

C'est assez sympathique car c'est un festival où l'on est peu nombreux. Cela crée une certaine convivialité entre nous, les actrices, les agents et les autres partenaires. On est toujours contents de l'avoir fait : cela nous permet d'avoir un suivi avec les actrices, de renforcer notre relation avec les gens du cinéma, comme avec Sarah Biasini que l'on suit depuis longtemps ou Zoé Félix. Ça nous fait vraiment plaisir de le faire ! Quand on sort de l'euphorie du festival de Cannes, on est content de retrouver des choses à taille humaine.

Cannes, Cabourg, Dinard... Franck Provost est le coiffeur officiel de nombreux festivals de cinéma, qu'est-ce que cela représente pour vous ?

C'est vraiment un milieu que l'on aime et on le fait car ça nous fait plaisir. On participe aussi à des tournages de films où l'on est deux à trois mois avec la personne. Tout cela nous permet de tisser des liens avec les actrices. Et puis, en terme de visibilité, cela permet d'atteindre une certaine notoriété.

En quoi consiste votre rôle sur ces festivals ?

On essaie de faire plaisir aux actrices, de les mettre en avant, de les sublimer. Certaines personnes sont sûres de ce qu'elles veulent : on essaie d'exécuter le mieux possible leurs souhaits pour qu'elles se sentent à l'aise. Bref, on tâche de s'adapter au mieux à la situation.

Qu'est-ce qui change par rapport au travail quotidien d'un coiffeur ?

Le quotidien d'un coiffeur est aussi de répondre au mieux à la demande du client. C'est la même problématique, sauf que lorsqu'un coiffeur se déplace de chambre en chambre, il a une certaine pression, qui est notamment liée aux retombées médiatiques. Nous avons 10 à 15 min pour réaliser une coiffure : on est obligés de performer dans ce sens-là. Quand l'actrice est en retard, on s'adapte. C'est ce qui fait monter l'adrénaline.

Votre équipe dispose-t-elle d'une formation spécifique ?

Pour ce genre d'événements, nous ne prenons que des coiffeurs studio ou des coiffeurs à l'international car il y a une certaine habitude à avoir et c'est une autre façon de travailler. Sur le festival de Dinard, nous sommes deux ou trois coiffeurs et entre dix et quinze à Cannes.

"On essaie mettre l'actrice en avant, de lui simplifier la vie"

Quelle ambiance règne dans les backstage ?

Ça se passe plutôt bien. Lorsqu'on est dans les chambres, comme à Cannes, le rapport est assez détendu, l'ambiance est plutôt bonne. Quant à Cabourg ou à Dinard, on monte un petit salon. C'est sympa car les actrices se croisent, on leur offre une petite coupe de champagne...

Quel est votre meilleur souvenir ?

Je n'ai pas de meilleur souvenir. Mais il y a de meilleurs festivals que d'autres... Par exemple, le dernier festival de Cannes était très réussi, très sympa avec une bonne ambiance et intéressant au niveau du travail. Alors que celui d'avant était plus morose, moins fun, sans doute à cause de la crise qui commençait à se manifester.

Comment se passe la relation avec les stars ?

Bien, car nous essayons d'être présents au maximum. On essaie surtout de faire ce qu'on nous demande et d'y répondre au mieux, de mettre l'actrice en avant, de lui simplifier la vie. Et ce n'est pas une question de caprices ou pas : certaines actrices se connaissent mieux que d'autres et savent mieux ce qui leur va. Notre rôle est de les conseiller et de s'adapter à ce qu'elles demandent. C'est à force de les coiffer plusieurs fois qu'on peut arriver à leur proposer autre chose.

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