Le casque antichoc pour bébé, bonne ou mauvaise idée ?

Votre bébé commence à marcher à quatre pattes, à se mettre debout et à attraper tous les objets qui se trouvent sur son chemin ? Et forcément, il lui arrive de tomber ! Pour limiter l'impact causé par les chutes, certains parents optent pour un casque de protection. Mais, est-ce réellement une bonne idée ? L'avis du Dr Jérôme Valleteau de Moulliac, pédiatre à Paris.

Le casque antichoc pour bébé, bonne ou mauvaise idée ?
© Qchomee

Si les chutes lors de l'apprentissage de la marche sont normales et généralement bénignes, elles donnent parfois des sueurs froides aux jeunes parents. Et pour cause, personne n'aime voir son bébé se faire mal et pleurer. Pour le protéger, certains parents misent sur un casque de protection pouvant être ajusté à la taille de la tête de l'enfant. Doté d'une coque en mousse, cet accessoire est spécialement conçu pour amortir les chocs et prévenir, dans les cas les plus graves, les traumatismes crâniens. S'il peut se révéler utile pour rassurer les parents sur une courte période, il est en revanche déconseillé de l'utiliser sur le long terme. Explications avec le Dr Jérôme Valleteau de Moulliac, pédiatre à Paris.

À partir de quel âge utiliser un casque antichocs pour bébé ?

La plupart des fabricants de casques antichocs recommandent leur utilisation de 8 à 20 mois, soit pour un périmètre crânien compris entre 44 et 52 centimètres. Une période qui correspond à une phase cruciale du développement de l'enfant : l'apprentissage de la marche, à quatre pattes d'abord, puis debout.

Que penser des casques antichocs pour bébé ? L'avis du pédiatre

Les pédiatres semblent unanimes sur la question : l'usage d'un casque de protection nuit au développement de l'enfant. Le Dr Jérôme Valleteau de Moulliac, pédiatre à Paris, n'y est pas du tout favorable. "À un moment aussi crucial que l'apprentissage de la marche, le bébé doit apprendre à tomber pour ne plus tomber ensuite. Quand le bébé est à quatre pattes et qu'il se cogne contre un mur, il va le faire deux ou trois fois et ne le fera plus par la suite", explique l'expert. 

En effet, quand bébé se tient debout et commence à marcher, l'expérience prouve que le bébé a tendance à tomber sur les fesses, et quand il tombe en avant, il a un réflexe naturel qui le pousse à mettre les bras en avant. Sans compter que l'enfant tombe de sa hauteur, autrement dit, il ne s'agit pas de chutes considérables. "Il n'y a jamais eu d'accident majeur et la tête d'un bébé est beaucoup plus solide qu'on ne le pense. Les quelques chutes qu'il est susceptible de faire vont lui apprendre à maîtriser son équilibre et à ne plus tomber. Cela n'a donc aucun sens de faire porter un casque antichoc à son bébé. Comme pour tout dans la vie, il faut évaluer la balance bénéfice risque : le risque est tellement nul que le bénéfice du casque me paraît totalement aléatoire", estime le spécialiste. 

"Les quelques chutes qu'il est susceptible de faire vont lui apprendre à maîtriser son équilibre et à ne plus tomber. Cela n'a donc aucun sens de faire porter un casque antichoc à son bébé".

"Le port d'un casque de protection rentre dans une sorte de système de précaution à tout prix qui ne peut pas aider l'enfant à se développer, car par définition, l'enfant a besoin de faire des expériences parfois un peu douloureuses pour ne plus les faire ensuite. Des générations entières ont appris à marcher sans casque et s'en sont très bien sorties. En revanche, la question peut se poser chez les enfants présentant des déficits de la coagulation ou des épilepsies", ajoute Jérôme Valleteau.

 Merci au Dr Jérôme Valleteau de Moulliac, pédiatre à Paris
Autour du même sujet