Grève à l'école : les 22 et 23 mars, classes fermées, ce qui est prévu
L'adoption de la réforme des retraites n'a pas stoppé la mobilisation des opposants au projet. Dans les écoles, collèges et lycées, les perturbations se poursuivent en amont de la grève nationale du 23 mars. La reconduction du mouvement est déjà en discussion chez les syndicats enseignants.
[Mise à jour du 22 mars à 10h07]. Le mouvement contre la réforme des retraites continue de rassembler dans l'Éducation nationale, et ce malgré l'adoption définitive du texte par le Parlement. Ce mercredi 22 mars, Emmanuel Macron s'exprimera pour la première fois après la décision rendue dans les journaux télévisés de TF1 et France 2 à 13 heures. Pour les différents syndicats, la détermination reste totale. Une neuvième journée de grèves et de manifestations est prévue jeudi 23 mars au niveau national. Dans les écoles, la mobilisation entraînera certaines perturbations, notamment la fermeture d'établissements scolaires et de structures périscolaires. En amont de cette journée, dès ce mercredi, certains syndicats continuent d'organiser des actions dans des écoles et des lycées.
Quelle est la mobilisation dans les lycées ce 22 mars ?
Au dernier jour des épreuves de spécialité du baccalauréat, la mobilisation devrait se poursuivre dans certains lycées. Comme depuis lundi, dans plusieurs académies, des grèves de surveillance du bac pourraient encore avoir lieu ce mercredi après-midi, dès 14 heures. Des barrages filtrants et des tractages devraient aussi être mis en place devant les centres d'examens. Face à ces actions, Pap Ndiaye a assuré ce mardi devant l'Assemblée que "les épreuves de spécialité, à ce jour, se déroulent tout à fait normalement". Une déclaration contestée par les syndicats qui ont dénoncé que l'épreuve de spécialité d'éco-droit des élèves STMG a été interrompue pendant près d'une heure ce mardi 21 mars.
Parmi les syndicats mobilisés dans les lycées, "SNES-FSU, Snep-FSU, Snetap-FSU, Fnec-FP FO, FO Enseignement Agricole, CGT Educ'action, Cgt Agri, Sneip-CGT, Sud Education, Sud Rural Territoires et Sundep Solidaires ont déposé un préavis de grève qui couvre la période des épreuves de spécialités", indique SUD Education dans son communiqué du 17 mars.
Quelles sont les perturbations prévues dans les écoles le 23 mars ?
Dans l'Éducation nationale, les syndicats enseignants semblent vouloir aller jusqu'au bout pour obtenir le retrait de la réforme. Pour la grève du 23 mars, sur tout le territoire, des fermetures d'écoles pourraient avoir lieu, et des perturbations devraient aussi être visibles dans les services périscolaires et les cantines, comme ce fut le cas lors des précédentes grèves. À Paris par exemple, le syndicat SNUipp-FSU annonce déjà au moins 140 écoles primaires fermées pour le jeudi 23 mars, sur 645 établissements que comptent la capitale. 70% des enseignants seront aussi en grève dans l'académie de Paris.
Les organisations de l'Union syndicale Solidaires appellent tous "les personnels à se tenir aux côtés des lycéen·nes, apprenti·es et étudiant·es devant les établissements scolaires et les universités et par la grève" et à "participer massivement aux actions de blocages économiques organisées dans les départements pour converger avec les autres secteurs mobilisés le 23 mars", indiquent-ils dans leur communiqué commun du 20 mars. "On continue jusqu'au retrait" de la réforme, martèle par ailleurs le syndicat SUD Education dans un tweet posté le 17 mars.
La mobilisation contre la réforme des #retraites se renforce dans les écoles parisiennes pour cette neuvième journée de grève interprofessionnelle. Avec 70 % d'enseignant-es et au moins 140 écoles fermées, notre détermination à faire reculer le gouvernement est intacte !
— FSU-SNUipp Paris (@SNUippFSUParis) March 21, 2023
La jeunesse sera-t-elle présente lors de la grève du 23 mars ?
La jeunesse se tiendra aux côtés des enseignants et des personnels de l'Éducation nationale lors de la mobilisation nationale du 23 mars. Le syndicat lycéen FIDL a relayé l'appel à la grève, tout comme l'UNEF qui a récemment tweeté : "Nous refusons de laisser ce deni de démocratie imposer une mort au travail à des millions de personnes ! Alors multiplions les actions et les AG contre la #ReformesDesRetraites". Concernant les actions en cours, à Paris, plusieurs centaines d'étudiants ont voté lundi 20 mars pour l'occupation du campus de Tolbiac de l'université Paris-1 Panthéon-Sorbonne. Le syndicat la Voix Lycéenne a de son côté déclaré "Jeudi, on censure la réforme", dans un tweet publié le 20 mars.
Face au gouvernent qui passe en force, les étudiantes se mobilisaient aujourdhui pour affirmer leur détermination jusquau retrait de la réforme des retraites! Malgré la répression, nous ne céderons pas! pic.twitter.com/XANhShxsdm
— UNEF (@UNEF) March 21, 2023
Vers une grève reconductible dans les écoles après le 23 mars ?
La reconduction de la grève, après la journée de mobilisation du 23 mars, est à l'étude chez les syndicats enseignants. SUD Education appelle d'ores et déjà les personnels à "reconduire la grève jusqu'à la victoire". Dans le communiqué commun de l'intersyndicale de l'Union Solidaires, il est question aussi de "poursuivre la mobilisation" et de "reconduire la grève". Pour l'heure, aucune date n'a été annoncée.
SUD éducation appelle les personnels à converger massivement dans la grève et les manifestations jeudi 23 mars et à reconduire la grève jusquà la victoire.
— SUD éducation (@SUD_education) March 20, 2023
Le gouvernement est en échec, achevons-le, nous allons gagner ! #greve#Greve20et21mars #greve23mars
Quelles sont les revendications des enseignants contre la réforme des retraites ?
Dans l'Éducation nationale, les opposants à la réforme des retraites sont nombreux. Les enseignants jugent le projet du gouvernement "injuste" notamment en ce qui concerne le recul de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans et l'allongement de la durée de cotisation. La plupart réclame également une revalorisation du métier d'enseignant qui doit passer sur les conditions de travail, la formation des futurs professeurs et la rémunération des personnels. "Dans les écoles, la profonde colère ressentie au sujet de la réforme des retraites est nourrie par d'autres décisions ministérielles qui mettent à mal l'École et ses personnels. Les plus de 4000 fermetures de classe annoncées, le 'travailler plus pour gagner plus' du 'pacte enseignant' mais également une revalorisation salariale qui ne sera pas à la hauteur", indique le communiqué du SNUipp-FSU, publié le 23 février.