Hygiène naturelle infantile : comment faire, et la nuit ?

Peu répandue en France, l'hygiène naturelle infantile est une pratique qui vise à répondre aux besoins d'élimination de son bébé. Comment procéder concrètement ? Est-ce dangereux ? Réponses et conseils de Sandrine Monrocher-Zaffarano, auteure d'un ouvrage sur le sujet.

Hygiène naturelle infantile : comment faire, et la nuit ?
© romrodinka-123rf

Aux côtés du maternage proximal, du portage et de l'allaitement long, l'hygiène naturelle infantile fait de plus en plus d'adeptes. Cette méthode consiste à répondre aux besoins d'élimination de son enfant qui se sent alors considéré et connecté à ce qui se passe dans son propre corps. Au-delà des bénéfices qu'elle présente pour notre environnement, l'HNI permet de réaliser de nombreuses économies puisque le recours aux couches est limité. À la clé, une plus grande complicité parent-bébé, une meilleure hygiène, une meilleure digestion et l'absence d'érythème fessier. 

Qu'est-ce que l'hygiène naturelle infantile ? 

L'hygiène naturelle infantile (HNI) consiste à observer son bébé pour repérer les signaux indiquant qu'il a besoin d'éliminer des urines ou des selles. Le recours aux couches peut ainsi être limité, au profit du pot, du lavabo ou des toilettes. Cette méthode est d'ailleurs toujours utilisée dans de nombreux pays pauvres où les parents n'ont pas les moyens de se procurer des couches jetables. L'hygiène naturelle infantile nécessite une grande proximité et une grande disponibilité pour son enfant, ce qui peut se révéler particulièrement compliqué avec notre mode de vie actuel.  

A partir de quel âge peut-on pratiquer l'HNI ?

Très douce et progressive, l'HNI peut être pratiquée dès la naissance, à temps plein ou de manière occasionnelle. mais de nombreux professionnels s'accordent à dire qu'il est préférable d'attendre 2 à 3 ans, car ce n'est qu'à ce stade-là que l'enfant est réellement prêt à acquérir la propreté. De plus, le rythme d'élimination réduit au fur et à mesure que le bébé grandit, ce qui facilite les choses.

Comment pratiquer l'hygiène naturelle infantile ? 

Pour Sandrine Monrocher-Zaffarano, réduire l'hygiène naturelle infantile au port de couches est une grossière erreur. "L'idée de l'HNI, c'est de communiquer avec son enfant sur ses besoins d'élimination, de la même façon que l'on porte attention à ses signaux de faim et de fatigue, et d'y répondre".

Car, contrairement à ce que l'on pourrait penser, un bébé a conscience de ce qui se passe dans son corps. "Focaliser sur les couches, c'est focaliser sur les accessoires, alors que l'élément important c'est la communication autour des besoins. Il ne s'agit pas de faire une course effrénée pour rattraper les pipis et les cacas mais d'être attentif à ce qui se passe dans le corps de son enfant : lui proposer de faire pipi dans le pot, ou tout simplement verbaliser quand un pipi est en train d'être fait dans la couche", développe notre interlocutrice, elle-même maman de quatre enfants.

"L'idée de l'HNI, c'est de communiquer avec son enfant sur ses besoins d'élimination, de la même façon que l'on porte attention à ses signaux de faim et de fatigue, et d'y répondre".

L'hygiène naturelle infantile est-elle dangereuse ?

L'hygiène naturelle infantile ne présente aucun danger sur le plan physiologique. "Cette méthode n'a rien de nouveau, elle a été utilisée pendant très longtemps, bien avant l'avènement des couches jetables, et elle l'est encore aujourd'hui dans de nombreux pays en voie de développement", argue Sandrine Monrocher-Zaffarano. En général, les mamans souhaitent recourir à cette méthode pour éviter le port de couches, potentiellement néfastes pour la santé, à leur bébé. Mais dans notre société actuelle où l'on mène une vie à cent à l'heure entre le travail, le couple, la famille et les activités extra-scolaires, il peut s'avérer compliqué de mettre en place l'HNI. 

HNI la nuit : comment faire ?

La nuit, quand on se lève pour allaiter ou pour donner le biberon, il existe des signaux d'élimination facilement perceptibles. C'est à ce moment-là que l'on peut répondre aux besoins de son enfant. En pratique, il est recommandé de s'adonner au cododo pour pouvoir intervenir rapidement. L'urine peut être récupérée à l'aide d'un lange absorbant ou d'une petite bassine. Il est également intéressant de mettre plusieurs couches d'alèses et de draps superposés que l'on retire au fur et à mesure, de manière à ce que le bébé reste toujours au sec. 

L'hygiène naturelle infantile permet-elle à l'enfant d'acquérir la propreté plus rapidement ?

"S'il n'existe pas de données scientifiques sur le sujet, on estime que, statistiquement, l'HNI permet à l'enfant d'être propre plus tôt car on n'a pas négligé les signaux concernant ses besoins d'élimination", indique notre interlocutrice. Et pour cause, quand on ne s'intéresse pas à ses besoins d'élimination, l'enfant se déconnecte de ce qui se passe dans son corps.

Quel pot dès la naissance ?

Il existe des petits pots spécialement dédiés à l'hygiène naturelle infantile qui conviennent dès la naissance. Peu encombrants, ils se placent entre les cuisses du parent, en maintenant bébé en position accroupie au-dessus. Peu encombrants et pratiques, ces petits pots s'emportent partout avec soi !

Merci à Sandrine Monrocher-Zaffarano, auteure du livre l'hygiène naturelle de l'enfant (Éd. Jouvence)
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