Slow Sex : la méthode idéale pour faire l'amour après 60 ans

Les normes sont bien ancrées, y compris dans notre intimité. Un rapport sexuel "réussi" doit comprendre des préliminaires et la pénétration pour avoir du plaisir, sinon c'est raté. Il faut être viril et performant, être capable de donner un orgasme, de s'adonner à certaines pratiques, etc. Beaucoup de pressions qui, avec l'âge, compliquent le plaisir des retrouvailles sous la couette. Parce que l'homme peut avoir des problèmes érectiles, la femme une baisse de désir en lien avec la ménopause, et les deux peuvent être confrontés à des maladies chroniques, aux cancers... "Des personnes ont l'habitude parfois pendant longtemps d'avoir une sexualité assez normée, mais qui à un moment ne sera plus possible à l'identique à cause de l'avancée en âge, la maladie, un handicap, etc. C'est là que cette méthode doit être envisagée car elle permet d'appréhender la vie intime différemment, et plutôt que d'y renoncer, de l'adapter à sa situation et ses envies" nous explique Floriane Meyer, psychologue sexologue clinicienne.

Concrètement, avec cette méthode, il n'y a plus de scripts pré-établis et de plans à suivre absolument pour "assurer" au lit. On décide au contraire de prendre son temps, de redécouvrir son corps et ses sensations, et d'être dans le moment présent. Les contacts entre les corps vont créer une véritable connexion physique et psychique, et ainsi démontrer l'affection et l'amour de l'un envers l'autre. "Chacun est à l'écoute du corps de son partenaire et de ses ressentis". On multiplie les caresses, les baisers dans la lenteur, la tranquillité, l'écoute des émotions qui montent tout comme le désir, on conscientise le moment. La notion de temps disparaît d'où le fait que cette méthode soit appelée "slow sex" ("slow" en anglais signifiant "lent"). La base du concept repose sur la connexion amoureuse entre deux personnes. Il prend en considération l'ensemble du corps et des sensations, et se distingue donc d'une sexualité centrée sur la performance et la pénétration (ce qui ne l'empêche pas mais ce n'est pas une finalité). "Le slow sex va sortir des codes normés qui se résument souvent par la jouissance pour la femme et la performance pour l'homme. Cette approche différente va mettre l'accent sur le partage et la connexion avec l'autre" explique Floriane Meyer, psychologue sexologue clinicienne.

Souvent les préliminaires et le temps qui suit le rapport sont minimisés, voire ignorés dans la sexualité classique. Le slow sex va renverser aussi ce modèle : on se centre plus sur l'autre que sur soi, l'attention envers le partenaire est au centre du rapport. Et même si on n'a pas beaucoup de temps à consacrer à ces retrouvailles, on peut quand même le faire plus doucement que d'habitude pour mieux savourer. Notez pour finir que le slow sex n'est pas réservé qu'aux plus de 60 ans, "c'est une pratique bénéfique à tout âge et à toutes les périodes de la vie et d'une relation" conclut notre interlocutrice.