Autosexualité : définition, la clé pour une meilleure estime de soi ?
Le terme autosexualité intrigue et fait l'objet de nombreuses recherches en ligne.

S'agit-il simplement d'une pratique courante comme la masturbation, ou d'une orientation sexuelle à part entière ? Contrairement à ce que l'on pourrait croire, l'autosexualité ne se limite pas à l'autoérotisme. "C'est une véritable orientation sexuelle, qui se caractérise par une attirance sexuelle pour soi-même", nous explique Virginie Clarenc, thérapeute et sexologue. Autrement dit, les personnes autosexuelles ressentent une excitation principalement centrée sur leur propre image et se fantasment elles-mêmes dans leurs scénarios érotiques. Cela signifie également qu'elles éprouvent peu, voire pas, d'attirance pour d'autres personnes.
Etre soi-même son fantasme
"Dans leurs fantasmes, elles se mettent en scène elles et uniquement elles", précise la sexologue. Une spécificité qui distingue l'autosexualité d'une simple habitude de masturbation ou d'un moment de plaisir en solitaire. Si la notion d'autosexualité est encore floue pour beaucoup, c'est aussi parce qu'elle est souvent mal interprétée. "Cette recherche fréquente du terme peut correspondre à une confusion avec la masturbation, qui, elle, est une pratique et non une orientation sexuelle", souligne Virginie Clarenc.
Si cette orientation reste peu courante, elle comporte de nombreux avantages sur le plan personnel et émotionnel. "L'autosexualité permet de développer une relation très positive avec son corps et son image", souligne la spécialiste. En effet, les personnes qui s'identifient comme autosexuelles cultivent une bonne estime de soi et une grande indépendance affective. Se connaître profondément permet une meilleure compréhension de ses désirs, de ses limites et de son corps.
Pas de culpabilité, de frustration ni de pression
C'est aussi un moyen d'échapper aux frustrations liées aux dynamiques de couple et aux attentes d'un partenaire. En ne dépendant pas des autres pour vivre leur plaisir, ces personnes trouvent un équilibre qui repose uniquement sur elles-mêmes. Cette autonomie leur permet de construire une relation intime plus apaisée avec elles-mêmes, loin des pressions extérieures et des injonctions à la performance.
L'autosexualité peut intriguer, voire déstabiliser, car elle remet en question l'idée que la sexualité doit nécessairement impliquer une relation à deux. Pourtant, elle représente une manière comme une autre d'explorer son désir et d'être en phase avec son corps. "Nous avons toutes et tous une relation intime avec nous-mêmes, à différents degrés. L'important est de la vivre sans culpabilité ni pression extérieure", conclut Virginie Clarenc. Que l'on s'identifie ou non à l'autosexualité, cette notion ouvre une réflexion plus large sur la diversité des désirs et la manière dont chacun peut cultiver son plaisir… à sa façon.