Jardin d'enfant : à quel âge, quel avenir ?

Conséquence de la réforme Blanquer et de la loi instaurant l'école obligatoire à 3 ans, les jardins d'éveil devraient disparaître en 2024 au grand dam de certains parents d'élèves qui se mobilisent pour leur survie.

Jardin d'enfant : à quel âge, quel avenir ?
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Loi Blanquer : la fin des jardins d'enfants ?

Ce 12 avril, plus de 200 personnes se sont réunies à Paris pour protester contre la fermeture des jardins d'enfants, selon le collectif DECOLLAJE (DEfense COLLective des Amis des Jardins d'Enfants). Car avec la réforme Blanquer, adoptée en 2019, et qui prévoit le début de l'instruction dès l'âge de 3 ans, ces jardins d'enfants qui accueillent les petits dès deux ans et demi sont voués à fermer leurs portes dès 2024 ou à changer de forme. L'avenir de ces structures à la pédagogie alternative inquiète donc les parents ainsi que les personnels, qui se mobilisent et lancent une pétition en ligne pour leur sauvegarde. Tous espèrent que des solutions adaptées seront proposées par les municipalités.

Qu'est-ce qu'un jardin d'éveil ?

Alternative à la crèche et la maternelle, les jardins d'éveil ou jardins d'enfants, accueillent les enfants âgés de 2 à 6 ans. Crées en 2009, ces structures d'accueil proposent généralement une garde à mi-temps étendue sur une durée de 9 mois et d'au maximum 18 mois. Les professionnels qui gardent les enfants sont des éducateurs de Jeunes Enfants, puéricultrices, infirmières, psychomotriciennes et des auxiliaires de puériculture. Outre garder votre progéniture en journée, les jardins d'éveil proposent des activités pédagogiques favorisant l'éveil des enfants.

Jardins d'enfants : à quel âge, quelles différences avec la crèche ?

Contrairement à la crèche où les bébés sont accueillis dès 3 mois, on ne peut inscrire son enfant en jardin d'éveil qu'à partir de ses deux ans. Ce mode d'accueil favorise également un accueil des enfants à temps partiel alors qu'en crèche, les tout-petits sont généralement présents à temps plein. En revanche, les deux structures ont les mêmes objectifs : proposer des activités ludiques et adaptées permettant le développement de l'enfant et préparer son insertion prochaine en milieu scolaire. 

Quels sont les avantages du jardin d'éveil ?

  • Le gros avantage du jardin d'éveil par rapport à l'école est que les enfants ne doivent pas être impérativement propres alors que la propreté est souvent une condition sine qua non de l'entrée à l'école maternelle. 
  • Pour les enfants de moins de 3 ans, le coût s'avère également inférieur à celui d'une crèche ou d'une assistante maternelle. Notamment en raison du fait que votre bambin y est rarement gardé à temps plein.
  • Les tout-petits jouissent également d'un environnement social plus adapté que ceux gardés chez une nounou, ce qui facilite ensuite leur intégration à l'école. D'autre part, pour les parents ayant opté pour le congé parental, cela permet à l'enfant et aux parents de commencer la phase de séparation en douceur et de pouvoir s'accorder un peu de temps libre durant les heures où il est gardé.
  • Autre point fort des jardins d'éveil : l'accueil des enfants en situation de handicap est plus aisé dans les jardins d'enfants,
  • Ultime avantage pour les enfants âgés de 3 ans et plus, le nombre d'enfants est bien moindre en jardin d'éveil que dans les classes de maternelle frisant souvent la trentaine d'élèves par classe. En effet, dans les jardins d'éveil l'accueil est de 12 places ou 24 places réparties en deux sections.

Quels sont les inconvénients du jardin d'éveil ?

Néanmoins, ce type de structures a également quelques inconvénients. Le fait que les enfants soient rarement accueillis à temps plein peut constituer un frein lorsque les deux parents travaillent à temps-plein ou sont en recherche d'emploi. Deuxième bémol, l'accueil en jardin d'enfant ne débute qu'à 2 ans. Cela implique de passer d'abord par un congé parental de 24 mois, de travailler à mi-temps ou de débuter par un autre mode de garde comme l'emploi du nounou en attendant qu'il n'atteigne l'âge requis. 
Enfin, il faut que le jardin d'enfant sélectionné soit habilité à accueillir les enfants de 3 ans et plus, c'est-à-dire disposer d'une partie "maternelle" afin que votre bambin puisse suivre les 24 heures d'enseignement hebdomadaires obligatoires du programme de l'Education nationale. Si ce n'est pas le cas, certaines structures ne prennent que les enfants de 2 à 3 ans, y placer votre enfant pour une seule année peut sembler peu pertinent. 

Jardin d'éveil : combien ça coûte ?

Le coût varie entre 42,5 euros et 178 euros mensuels, en fonction du revenu des familles ou de leur quotient familial. Ces frais font l'objet d'un crédit d'impôt. En revanche, pour les jardins d'éveil privés, les tarifs applicables sont libres. Pour plus d'informations sur les tarifs qui vous concernent, les jardins d'éveil à proximité de votre domicile et les modalités d'inscription, rendez-vous sur le site de la caisse d'allocations familiales (CAF).

Jardin d'éveil Montessori : comment ça marche ?

Certains jardins d'éveil se sont spécialisés dans la pédagogie Montessori. Ainsi, tout comme dans un jardin d'enfants classique, l'enfant peut y entrer dès 2 ans et y rester jusqu'à ses 6 ans. Le principe du jardin d'éveil Montessori ? Aider l'enfant à devenir autonome et à apprendre avec plaisir en le laissant évoluer à son rythme, en accédant librement aux différents espaces de la classe spécialement conçus à sa portée. Les effectifs y sont moindres qu'en école, avec toujours deux éducatrices Montessori par salle, ce qui permet d'offrir aux enfants un suivi personnalisé. D'ailleurs, les tranches d'âges de 3 à 6 ans sont mélangés. Côté horaires, les parents peuvent y laisser leur enfant à temps-plein ou à mi-temps. Le coût est supérieur à celui d'un jardin d'enfant public et peut varier (entre 300 et 600 euros mensuels) d'un établissement Montessori à l'autre. 

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