Aurore Guillot : entretien avec le Meilleur Ouvrier de France Lingerie "Je prends ce concours comme un départ et non pour un aboutissement"

une magnifique robe rouge créée par aurore guillot
Une magnifique robe rouge créée par Aurore Guillot © DR Aurore Guillot

Que tirez-vous d'une telle expérience ?

Par rapport à moi-même, je suis allée très haut. J'ai vraiment senti que j'avais eu tous les éléments en main pour aller là où je voulais aller. Cela a été une vraie thérapie pour moi et un véritable engagement pour une proche qui m'a toujours encouragée et soutenue. Pour moi et contrairement à bien d'autres, ce concours est un véritable départ et non un aboutissement. Mais il faut savoir aussi tenir son rang avec un "titre" aussi prestigieux que celui-ci.

Quelle suite pouvons-nous vous souhaiter ?

Trouver du travail ! Les trente maisons de couture ont leurs employés. C'est un créneau vraiment difficile et il ne s'agit pas pour moi d'un premier emploi... Ce concours devrait m'aider à me lancer dans la profession. Mon but n'est pas d'ouvrir une boutique, ni de me lancer dans l'industrie ou la confection en grande série. Je souhaite rester à un travail proche de la clientèle. L'aspect créatif m'intéresse avant tout dans le code de la personne. J'aimerai rester artisane et vivre de mon art.

Quel domaine de prédilection ?

Ce qui est intéressant à retenir de cette expérience, c'est que la lingerie a été une véritable révélation pour moi. Une spécialité en parfait accord avec ce que j'ai envie de faire. Pourquoi pas me spécialiser dans la perspective de vendre les modèles que je crée. La corsetterie m'intéresserait également, mais cela demande beaucoup de matériel dont je n'ai pas forcément les moyens. Un soutien-gorge par exemple, si petite pièce soit-elle, demande beaucoup de pièces de couture. Il faut des machines... Un investissement fort et cela nécessite aussi une formation spécifique. Même si tout ce qu'il y a de nouveau à prendre m'intéresse (stages...). En ce sens, la lingerie, proche du flou, est plus simple pour démarrer. Dans l'immédiat, je vais commencer par réaliser du sur mesure, fait-main, et si les portes s'ouvrent...

Que pensez-vous du marché actuel de la lingerie ?

Même si ce marché a toujours perduré, cela revient au goût du jour ces dernières années, avec un peu plus de frivolité. On avait un peu abandonné le soutien-gorge et la lingerie coquets...

Vous avez déjà des idées de créations ?

Plein, ça fuse ! J'ai mon propre atelier chez moi, une pièce complètement consacrée et réservée à ma passion, où je peux travailler en paix. Je dessine un peu car j'ai de petites prédispositions pour le dessin, mais pas de manière académique non plus. Le plus gros est dans ma tête ! En général, les prototypes évoluent au fur et à mesure sur le mannequin. Je profite d'Internet pour montrer mes modèles depuis peu, c'est une excellente vitrine qui ouvre des portes sur le monde entier. Un bon moyen de se faire connaître et reconnaître.

Si vous deviez choisir un couturier...

C'est Azzedine Alaïa qui m'attire le plus.

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