"La grand-mère est le pivot de la famille contemporaine" "Les femmes de 50-0 ont sont les pivots de la société"

Comment vous est venue l'idée d'écrire un ouvrage sur le mamie-boom ?

Depuis 1985, seul figure dans le dictionnaire l'anglicisme "papy-boom", terme masculin sensé illustrer le vieillissement de la société française dans son ensemble. Sans nier le rôle des hommes et des grands-pères, il fallait bien rappeler que ce papy-boom était en réalité un mamie-boom, tant les femmes sont présentes et majoritaires dans l'avancée en âge.

Comment cela s'explique-t-il ?

A 50 ans, il y a autant de femmes que d'hommes, à 80 ans deux fois plus et à 100 ans sept fois plus ! Au-delà de ce fait démographique, il fallait aussi rappeler que le rôle des hommes a été transformé par l'émancipation des femmes au 20e siècle, par l'investissement massif de ces dernières dans les études et le travail, et qu'il est en constante évolution, génération après génération. Les femmes de 50-60 ans sont aujourd'hui les pivots de la famille et de plus en plus, de la société. Mais la société française reste vissée sur sa misogynie. La métamorphose de la femme de plus de cinquante ans n'est pas qu'une théorie. C'est une réalité que j'ai étudiée sur le terrain avec l'aide de différentes études sociologiques.

"La vitalité des grands-mères représente désormais un bien familial de valeur"

Qu'avez-vous retenu de vos études sur le terrain ?

Pour la fête des grands-mères 2009, nous avons réalisé un sondage national auprès de la population française et des grands-mères. Ces résultats sont une consécration pour le mamie-boom, avec notamment  plus de huit Français sur dix qui déclarent que les grands-mères d'aujourd'hui doivent être toniques et prendre plus de temps pour elles-mêmes, loin devant le fait de devoir se rendre disponible pour la famille. Ca, c'est nouveau. Cela devrait déculpabiliser les mamies-boomeuses. Pour ces femmes déjà complices et proches de leurs petits-enfants, le temps est venu de s'émanciper sans réserve ni complexe. A tout âge et quel que soit le milieu social, leur vitalité représente désormais un bien familial de valeur.

C'est à partir de cela que vous avez décidé d'écrire un ouvrage ?

L'éditeur Luc Jacob-Duvernet m'a alors proposé de faire un livre sur ce phénomène. J'ai pensé à "Oh ! Mamie Boom" comme un clin d'œil à la chanson "Oh Mamy Blue". Mais en 400 pages, je suis allé plus loin, alliant sociologie, psychologie, littérature, science et humour. Car il s'agit d'un phénomène transversal, en phase avec la société, qui touche notamment aux loisirs et aux nouvelles technologies. Ainsi, selon notre sondage, 35,8 % des grands-mères utilisent un téléphone portable, 7,7 % envoient des textos et 6,3 % utilisent une webcam. 

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