Alternariose : comment prévenir et traiter cette maladie ?

Maladie cryptogamique due à un champignon, l'alternariose touche surtout les légumes tels que la tomate et la pomme de terre. Pouvant détruire une culture entière, cette maladie est favorisée par les conditions météo et une mauvaise gestion des plantations. Pour la contrer, il faut miser sur des mesures préventives mais aussi des traitements curatifs.

Alternariose : comment prévenir et traiter cette maladie ?
© Nigel Spooner - 123RF

Comment reconnaître l'alternariose ?

La maladie cryptogamique peut menacer vos cultures dès le début du printemps et jusqu'à l'arrivée de l'automne. Des saisons ponctuées de chaleur, de rosées matinales, de moments venteux, de pluies et d'humidité. Ce dernier élément favorise l'installation de l'alternariose surtout si elle est forte. De même, la culture sous cloche ou en serre, lieux humides et chauds par excellence, restent des terrains propices.
Se manifestant par des taches noires circulaires sur les feuilles et des taches plus brunes à grises sur les tiges, la maladie entraîne la détérioration des végétaux. En général, le champignon en cause dans la maladie, Alternaria solani, attaque le feuillage plus âgé mais les symptômes sont variables.
Maladie assez redoutable, elle peut causer la perte de cultures d'autant qu'elle se développe vite. Pour cause, le vent, la pluie et les contacts entre végétaux aident au déplacement des spores contaminants.

Quels sont les végétaux touchés par l'alternariose ?

Les légumes et arbres fruitiers semblent parmi les plus touchés des végétaux.

On parle souvent de l'alternariose de la tomate car elle est vraiment très courante. Les fameuses taches sombres sont facilement reconnaissables sur le feuillage bas, premier touché. L'ensemble du feuillage est ensuite touché : il jaunit jusqu'à nécroser. L'ensemble du plant finit par être contaminé, à savoir les tiges, les pédoncules et les pétioles, ce qui entraîne la mort des végétaux.

L'alternariose de la pomme de terre est, elle aussi, assez courante. Les taches demeurent situées sur les feuilles du bas, puis sur les tubercules laissant des traces noires.
Assez similaire à la première, l'alternariose de l'aubergine fait partie des cas sévères répertoriés au potager. Aux taches se succèdent des lésions creusant le légume.

L'alternariose du chou, autre cas connu, voit d'abord l'apparition de taches sombres circulaires sur le feuillage qui finit par jaunir, laissant ensuite place à des trous.

L'alternariose de la carotte présente les mêmes symptômes mais le feuillage finit par brûler.

Enfin, l'alternariose des fruitiers touche au feuillage des arbres en général, causant leur pourriture et chute.

Les traitements préventifs et curatifs possibles

En tant que traitement préventif, la décoction d'ail semble plutôt efficace pour lutter contre l'alternariose. Pour en préparer, il vous suffit de :

  1. Sectionner une dizaine de gousses d'ail ;
  2. Les faire chauffer dans 5 litres d'eau ;
  3. Maintenir le tout une vingtaine de minutes à couvert, en laissant bouillir ;
  4. Laisser refroidir à l'air libre ;
  5. Filtrer le mélange.

Après quelques jours de repos, la décoction d'ail est prête à l'emploi. Un autre fongicide naturel peut être utilisé en prévention, la décoction de prêle.
En tant que traitement curatif, ces décoctions, à appliquer dès les premiers symptômes, peuvent être appliquées, au même titre que la bouillie bordelaise, un fongicide très employé au jardinage. Ces applications doivent être renouvelées deux à trois fois sur une période de deux semaines.

Les gestes qui sauvent vos cultures

Pour barrer la route à l'alternariose, vous pouvez aussi agir en amont, au quotidien grâce à de simples gestes :

  • En achetant des graines, godets et semences certifiés ;
  • En mettant en place une culture de rotation au potager ;
  • En aérant vos cultures afin d'éviter les contacts, propices au développement de la maladie cryptogamique, en particulier entre les tomates, pommes de terre, aubergines et choux, premières cibles du champignon ;
  • En retirant toutes les feuilles touchées au fur et à mesure ; les maintenir au sol est une porte d'entrée royale pour les spores du champignon qui s'y abritent ;
  • En évitant d'arroser le feuillage, plus sensible, mais de bien viser les pieds ;
  • En privilégiant les arrosages en matinée, le temps que les cultures sèchent. Arroser le soir maintiendra en effet une certaine humidité.
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