Les parents peuvent-ils s'opposer au groupe de niveau au collège ?

La mise en place, dès la rentrée 2024, de groupes de niveau au collège pose de nombreuses questions. Un parent peut-il s'y opposer ou demander à ce que son enfant soit changé de groupe ? Réponses.

Les parents peuvent-ils s'opposer au groupe de niveau au collège ?
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C'est l'une des mesures principales du projet "Choc des savoirs", défendu par le Premier ministre Gabriel Attal, pour élever le niveau des élèves au collège : la constitution de groupes dans les enseignements de français et de mathématiques en 6ᵉ et en 5ᵉ dès la rentrée 2024, puis en septembre 2025 pour les 4ᵉ et 3ᵉ. Ce lundi 18 mars, le ministère de l'Éducation a publié un bulletin précisant les différentes modalités. On apprend notamment qu'il n'est plus question de "groupes de niveau" mais de groupes "constitués en fonction des besoins des élèves". Malgré plusieurs précisions apportées, certaines questions des parents d'élèves restent sans réponse. Nous avons donc interrogé la Direction générale de l'enseignement scolaire (Dgesco) et voici leur retour :

À la question, est-ce que les parents peuvent refuser que leur enfant soit admis dans un groupe ? La réponse est non ! "La répartition des élèves entre les groupes se fait sur la base des besoins des élèves, identifiés à partir de leur maîtrise des connaissances et des compétences nécessaires. Cette répartition relève donc de la seule compétence des équipes pédagogiques", nous explique-t-on. Concernant le nombre d'élèves, l'un des objectifs est de travailler en effectif réduit, avec une quinzaine de collégiens en difficultés, détaille le texte du ministère. 

Au cours de l'année scolaire, ou même dès la rentrée, les parents pourront-ils demander à ce que leur enfant soit changé de groupe s'il a progressé ? "Non", encore une fois, cette décision ne revient pas aux responsables légaux, mais bien aux professeurs et au chef d'établissement. "En revanche, les groupes seront flexibles et réexaminés très régulièrement", nous confie-t-on. Quant au contenu des cours donnés, le texte explique que les enseignants s'appuieront sur "une partie du programme" ou encore "des compétences plus transversales" comme "la capacité à se concentrer, à mémoriser ou à organiser son travail". Par ailleurs, "la progression pédagogique sera cohérente d'un groupe à l'autre, permettant à tous les enfants de faire le programme prévu", nous explique-t-on au ministère.

Dans l'ensemble, ce projet rend perplexe bon nombre d'enseignants et de syndicats. "Cette organisation risque d'être très difficile à mettre en place et nous craignons une forte dégradation des conditions de travail (alignement des classes, emploi du temps étalés, conseils de classe avec plusieurs profs de maths et de français) accentuée dans les collèges qui auront le plus de groupes de niveaux (Rep et Rep+)", dénonce le syndicat SNES-FSU dans un communiqué. Certains parents craignent aussi que ce soit discriminant pour les jeunes qui sont dans le groupe des "moyens" ou celui des "en difficulté".