S'occuper de ses parents âgés et de ses propres enfants : le dilemne de la génération "sandwich"

Avec le vieillissement de la population et le recul de l'âge de la maternité, les parents d'aujourd'hui sont nombreux à devoir gérer leurs jeunes enfants tout en s'occupant de leurs parents qui prennent de l'âge et deviennent dépendants.

S'occuper de ses parents âgés et de ses propres enfants : le dilemne de la génération "sandwich"
© photobac-123rf

Au fil des années, le schéma familial évolue. Pour la plupart d'entre nous, nos grands-parents et arrière-grands-parents se mariaient jeunes et avaient leur premier enfant dans la foulée. De nos jours, l'âge moyen du premier enfant recule, passant de 29 ans au début des années 2000 à 31 ans en 2022, selon les derniers chiffres de l'Insee. Cette maternité plus tardive s'explique par le fait que les couples ne se rencontrent plus aussi tôt que leurs aïeuls, mais aussi par l'allongement des études, précise l'enquête. Résultat : de nombreux parents se retrouvent à devoir gérer leurs jeunes enfants et leur père ou leur mère en perte d'autonomie. Alors, comment gérer la situation en étant sur tous les fronts ?

Se rendre à son lieu de travail, aller récupérer les enfants à la crèche, chez la nounou ou à l'école, rendre visite à son parent chez lui ou à la maison de retraite, gérer les papiers administratifs, les courses, les rendez-vous médicaux, les repas, les tâches ménagères et les aides à domicile... Voici à quoi ressemble le quotidien de la génération sandwich, ces Français qui doivent gérer leurs enfants et leurs propres parents. Ce terme inventé par les démographes anglo-saxons définit bien ces quadragénaires ou quinquagénaires qui se retrouvent entre deux rôles essentiels. Une responsabilité d'autant plus difficile lorsque l'enfant est unique et seul pour accompagner son parent en perte d'autonomie. 

Pour Carole, âgée de 45 ans et mère de deux enfants de 2 et 5 ans, c'est la course. Mais elle peut compter sur le relai de sa sœur aînée, Emilie, pour venir en aide à leur maman qui, peu à peu, perd la mémoire. Atteinte de la maladie d'Alzheimer, cette dernière n'est plus en capacité de vivre seule. "Nous avons tout fait pour la maintenir à domicile, en passant régulièrement la voir, en mettant en place une aide ménagère et une livraison de repas adaptés à son régime alimentaire (la société Clapstoche dans le 94)", nous précise cette maman, qui a finalement dû opter pour une maison de retraite. Jérémy, âgé de 42 ans, est quant à lui papa de 5 enfants. Avec son frère et sa sœur, ils se relaient pour accompagner leur mère atteinte d'un cancer. "Ce n'est pas facile à vivre, on essaie d'être présent tout en préservant les enfants et en respectant les moments durant lesquels leur grand-mère a besoin de repos. On essaie de se rendre utile, en lui apportant ce dont elle a besoin au quotidien", nous confie ce jeune papa.

Déléguer et faire appel à des services d'aide à la personne semble en effet une solution pour éviter l'épuisement et le risque de surmenage. Sans oublier le sentiment de culpabilité et d'impuissance qui guette la plupart de ces enfants de la génération sandwich. Une charge mentale décuplée qui ne doit pas faire oublier les aides de l'État, toujours utiles selon votre situation, comme l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), l'allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) ou encore l'allocation supplémentaire d'invalidité (Asi). Quant au parent en perte d'autonomie, il peut aussi bénéficier de l'avance immédiate du crédit d'impôt (l'AICI), permettant de ne payer que le reste à charge pour les services à la personne. Rappelons que le plafond du crédit est fixé à 6000 euros par an, soit 12000 euros de dépenses.