Sécurité et chasse : quelles mesures pour protéger les familles en balade ?

La pratique de la chasse est un débat épineux mais le gouvernement a décidé de s'en saisir. Une série de mesures pour mieux sécuriser la chasse, qui fédère aujourd'hui plus d'1 million de pratiquants en France, est en cours d'élaboration. Ce mardi 25 octobre, la secrétaire d'État à l'Écologie, Bérangère Couillard, en déplacement dans la Marne, a dévoilé devant la presse le plan du gouvernement qui devrait être acté avant la fin de l'année. Le même jour, l'élue a tweeté "une grande concertation est lancée pour des annonces avant Noël." Elle a aussi expliqué aux médias le rôle qu'elle et le gouvernement prennent sur ce sujet : "Aujourd'hui, je suis en responsabilité sur la chasse, je vois qu'il y a une multiplication des accidents. Il y a une attente très forte aussi pour qu'il y ait une meilleure cohabitation […] Je crois que nous devons nous poser les bonnes questions. Encore une fois, ce n'est pas éluder certaines propositions. C'est simplement dire qu'est-ce qui est utile pour favoriser la sécurisation des chasseurs et la protection des utilisateurs."

Un message qui fait écho à l'actualité récente et aux accidents de chasse. Le 18 octobre, à Amiens dans la Somme, des tirs de chasseurs ont été entendus à proximité d'une école primaire, bordée par des champs. La scène a provoqué un vent de panique chez les élèves et de l'indignation du côté des parents. Plus récemment, le week-end dernier dans le Maine-et-Loire, une jeune adolescente de 17 ans a reçu un plomb dans son casque, alors qu'elle faisait du vélo avec des proches. Pour protéger ces particuliers qui sont amenés à être en pleine nature pour une balade ou une activité, que prévoit le gouvernement ?

Les mesures envisagées par le gouvernement

Dans le plan du gouvernement, Bérangère Couillard est claire, "il n'y a pas de sujet tabou", aucune mesure n'est écartée, notamment l'idée d'interdire la chasse le dimanche. Au total, elle l'annonce sur son compte Twitter, 3 axes d'amélioration sont pris en compte :

• La formation des chasseurs
• L'harmonisation des mesures de sécurité et de contrôle
• L'équilibre du partage des espaces et l'information des promeneurs

Parmi les principales mesures envisagées par les autorités, il y a l'instauration d'un délit d'alcoolémie. "Il n'y a actuellement aucun cadre concernant l'alcoolémie à la chasse, nous voulons changer cela", a expliqué l'élue lors de sa visite. Le gouvernement devrait ainsi reprendre le même modèle qui est appliqué aux automobilistes dans le Code de la route. S'il est adopté, les chasseurs devront respecter les quantités d'alcool maximales autorisées, soit 0,5 gramme d'alcool par litre de sang. Pour rappel, selon un rapport porté par des sénateurs, l'alcool est à l'origine de 9% des accidents de chasse. Des contrôles pourront être menés par l'Office Français pour la Biodiversité (OFB) ou par les gendarmes. Autre point à l'étude, la réglementation des tirs en battue. L'exécutif souhaite généraliser la règle de l'angle de 30 degrés, déjà mise en pratique dans plusieurs département. Concrètement, le chasseur qui a en cible un animal devra tirer uniquement à l'intérieur de cet angle. Cela permet de déterminer la zone de non-tir et d'éviter de blesser des chasseurs ou des randonneurs qui sont à proximité. 

Les promeneurs justement, le gouvernement veut qu'ils soient mieux informés sur les chasses en cours et sur les zones qui sont occupées par les chasseurs. Pour cela, la signalétique des battues devrait être améliorée et l'utilisation d'applications pour localiser les chasseurs pourrait être développée.