Vrai ou faux : peut-on vraiment se fier aux dictons de jardinage ?

"Il n'y a plus de saison" serait peut-être l'une des expressions les plus adaptées pour nos jardins, tant ils sont déjà impactés par le changement climatique. Quid des dictons de nos grands-mères, ont-ils encore un sens aujourd'hui ?

Vrai ou faux : peut-on vraiment se fier aux dictons de jardinage ?
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D'où viennent les dictons de jardinage ? Pendant longtemps, ils ont été le seul outil de prévision de météo disponible pour les jardiniers et les agriculteurs. De leurs observations empiriques, ils formulaient des dictons qui se sont transmis oralement. De nombreux saints du calendrier ont d'ailleurs leurs dictons, qui permettaient de se repérer dans l'année de jardinage. 

En réalité, il est parfois difficile de s'y retrouver : certains se contredisent les uns les autres, d'autres sont purement régionaux et d'autres encore complètement fantaisistes. Et la plupart sont basés uniquement sur des statistiques. Ajoutez à cela les changements de température actuels et catastrophes climatiques : on ne sait plus à quel saint se vouer ! 

C'est sûrement l'un des plus célèbres dictons météo. Il se décline sous différentes formulations comme "Se méfier de Saint Mamert, de Saint Pancrace et Saint Servais car ils amènent un temps frais." Ces trois saints (dits de Glace) sont célébrés respectivement les 11 mai, 12 mai et 13 mai. L'expression signifie qu'il peut encore geler à cette époque. En réalité, il faisait froid à cette période une fois sur cinq seulement. C'est là aussi un pari statistique ! Aujourd'hui, le retour du gel après un redoux printanier est toujours à redouter, mais il intervient généralement plus tôt dans l'année : début mai, voire en avril dans certaines régions. 

"Lune rousse sur la semence aura toujours mauvaise influence". Ce dicton et tous ceux concernant l'influence de la lune reviennent quant à eux à la mode, puisque les jardiniers sont de plus en plus nombreux à suivre le calendrier lunaire. 

"Hirondelles rasent le sol, rentrez vos parasols." De nombreux dictons météo sont basés sur l'observation empirique de la faune. Celui-ci est toujours d'actualité et correspond à une réalité : lorsque l'orage va arriver, la pression atmosphérique chute et les insectes sont vers le sol. Les oiseaux volent plus bas. 

Dans la même veine, le dicton "Année de guêpes, année sèche et fertile" pourrait être toujours d'actualité, même s'il est plus difficile à observer à cause de la hausse des pesticides qui impacte la vie des insectes. 

Voici un autre dicton connu "Noël au balcon, Pâques aux tisons". On pourrait se demander si avec les mois de décembre toujours plus doux, il a encore un fondement. En réalité, ce dicton n'a jamais eu aucune fiabilité scientifique : les températures de décembre et celles d'avril ne sont pas liées. 

"L'hiver n'est bon que pour les choux et pour faire gagner la toux" ou encore "A la Sainte Catherine, tout bois prend racine" sont suffisamment vagues et généraux pour rester un repère, avec ou sans changement climatique.

S'ils peuvent permettre d'être attentifs à certains risques météorologiques, ces dictons n'ont jamais été très fiables et semblent encore moins l'être aujourd'hui. Ils restent en revanche des vestiges du temps passé et des indicateurs au jardin, pour certains. Libre aux jardiniers d'utiliser de nouveaux dictons, comme cette citation que le site ABC citations attribue au photographe et militant écologiste Yann Arthus Bertrand : "On ne peut plus aujourd'hui se contenter de cultiver son jardin, comme Candide, sauf à considérer que ce jardin est devenu planétaire. L'une des grandes lois de l'écologie nous rappelle que tout est vivant et que tout est lié."