4 conseils pour lui apprendre à se défendre à l'école

Florence Millot, psychologue et auteure de l'ouvrage "J'me laisse pas faire dans la cour de récré" livre ses conseils pour aider les écoliers à devenir les maîtres de la répartie, et à se défendre selon les situations.

4 conseils pour lui apprendre à se défendre à l'école
© Sergey Novikov-123rf

"Il m'a dit que mon dessin était moche", "il ne veut plus que je joue avec lui au foot car je suis trop nul", "il ne veut plus être mon ami"... Les enfants sont parfois exclus du groupe, dévalorisés ou moqués, sans vraiment savoir comment réagir. Les parents leur conseillent alors de ne pas prêter attention, de s'éloigner et d'ignorer le camarade qui pose problème, mais cette communication risque de banaliser ses émotions. Résultat : l'enfant "n'ose plus rien dire, ni à la maison, car leur tentative n'a pas été prise au sérieux, ni dans la cour n'ayant pas les armes pour se défendre", explique Florence Millot*, psychologue, psychopédagogue et auteure de l'ouvrage "J'me laisse pas faire dans la cour de récré", aux éditions Horay. A travers ce manuel d'autodéfense émotionnelle, la spécialiste livre ses conseils face à ceux qui "les embêtent", en leur faisant prendre conscience de leur valeur.

1 - L'aider à prendre du recul et le rassurer

Dans son livre, l'auteure explique les quatre principes du Tatakai. De quoi s'agit-il ? Tout d'abord, "le principe de la fenêtre ouverte" consiste à créer une ouverture dans l'esprit de l'enfant. Ainsi, lorsqu'il se sentira acculé, il aura plus de facilité à prendre du recul s'il est conscient que des solutions existent, comme le fait de changer d'école par exemple. "Savoir qu'il peut y avoir un plan B rassure l'enfant et lui donne de la force pour avancer", précise l'auteure dans son livre. "Le principe de l'élévation" l'aide aussi à comprendre que cette situation n'est pas définitive. En effet, les petits vivent dans l'instant présent. "Ils n'ont pas cette notion de relativité et de prise de recul sur la vie comme les adultes", ajoute Florence Millot. A cela s'ajoute "le principe du filet dans la tête". Concrètement, votre enfant a besoin de se sentir protégé et de savoir que ses parents croient ce qu'il dit. "Il est primordial de savoir écouter son enfant sans jugement, lui poser des questions et lui dire que vous serez prêt à intervenir à l'école si la situation persiste", conseille la psychologue. Enfin, "le principe de l'exception" est d'autoriser son enfant à se défendre lorsque les mots ne suffisent pas.

2 - Mieux connaître ces enfants qui attaquent

Florence Millot analyse les différents profils d'agresseurs (le leader, le branché, le caïd, le manipulateur, la peste, etc.). Pour chacun d'entre eux, elle détaille son comportement, sa manière d'agir sur les autres enfants et la raison pour laquelle ces derniers lui obéissent, ainsi que ce qu'il ressent en secret. Mieux les comprendre permet ainsi de connaître leurs faiblesses, et de montrer à votre enfant qu'au fond, "le jaloux" cherche à rabaisser les autres parce qu'il a lui-même un manque.

3 - Se confier, échanger et le valoriser

L'auteure recommande aux parents de se livrer sur leur propre expérience afin que l'enfant comprenne qu'il n'est pas le seul à vivre cette situation et que finalement, les choses finissent par s'arranger. L'occasion aussi de leur expliquer que les personnes que l'on croit les plus fortes cachent souvent des faiblesses. A l'inverse, votre enfant peut paraître petit, mais se sentir grand et fort. Discuter, échanger et valoriser son enfant est essentiel pour lui donner confiance en lui et le guider sur le chemin de l'affirmation de soi.

4 - Appliquer les quatre types d'autodéfense

La technique du miroir verbal consiste à renvoyer son adversaire à sa propre agressivité, en lui posant une question qui l'amène à réfléchir et à lui faire perdre son équilibre, tout en gardant son calme. "Tu pars du principe qu'il a SA raison et tu veux en savoir plus. Son point de vue t'intéresse (mais tu n'es pas obligé d'être d'accord avec lui)", explique l'auteure. Ainsi, "plus tu l'amènes à réfléchir, moins il t'agresse parce que tu lui fais parler de lui et non de toi, voilà le secret", dévoile-t-elle.

La technique de l'esquive permet à l'enfant de montrer à l'autre que son agressivité ne l'atteint pas avec des phrases du type "Et alors ?", "Si ça te pose un problème, tu veux en parler ?" ou encore, "Pense ce que tu veux, c'est ton problème, pas la réalité", donne-t-elle pour exemple.

La technique du bouclier est l'art de savoir dire non ou stop lorsque la situation nous déplaît. Parfois, une attitude et un regard ferme peuvent tout autant être efficaces.

Enfin, la technique du vénérable guerrier vise à aider l'enfant à prendre conscience de sa propre valeur afin qu'il puisse se faire respecter en montrant à son camarade de classe ses points forts, sans écouter les jugements extérieurs. "Je suis comme je suis", "J'ai le droit de..."

Dans son livre "J'me laisse pas faire dans la cour de récré", Florence Millot propose également des pistes, sous forme de jeu, pour permettre à son enfant de s'entraîner à répondre à son agresseur. 

*Propos recueillis en mars 2019

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