1000 premiers jours : campagne, mesures et accompagnement des parents

Santé publique France et le Ministère des Solidarités et de la Santé lancent une campagne d'information pour sensibiliser les futurs et jeunes parents aux 1000 premiers jours de l'enfant. Une application et un site internet sont également proposés.

1000 premiers jours : campagne, mesures et accompagnement des parents
© 123RF / Cathy Yeulet

Une campagne sur les 1000 premiers jours de l'enfant

[Mis à jour du 26 octobre à 11h55]. Santé publique France et le Ministère des Solidarités et de la Santé lancent ce mardi 26 octobre la première campagne sur les 1000 premiers jours de l'enfant. Elle vise à "normaliser les interrogations des parents et futurs parents et les sensibiliser à cette période spécifique" précise le gouvernement. Le site 1000-premiers-jours.fr et une application sont également mis en ligne. Hygiène de vie, alimentation, activité physique, accueil du nouveau-né, allaitement, accompagnement et suivi... Les futurs et jeunes parents pourront retrouver des conseils et les réponses à toutes leurs questions durant cette période de vie. Les deux spots de la campagne seront diffusés à la radio, à la télévision et sur les réseaux sociaux du 3 novembre au 7 décembre 2021. Ils mettent en avant les multitudes de questions que se posent les parents. 

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Campagne des 1000 premiers jours © Ministère de la Santé et Santé publique France

Qu'est-ce que le parcours des 1000 premiers jours de l'enfant ?

En quoi consiste le "parcours des 1000 jours" ? Ce parcours d'accompagnement est compris entre le 4e mois de grossesse jusqu'au 2e anniversaire de l'enfant. Entre le début de la grossesse où le fœtus commence à interagir avec son environnement et celui où l'enfant prononce ses premières phrases, une partie considérable de son développement est en jeu, estime le gouvernement. En effet, c'est durant cette période que l'être humain se développe plus rapidement que dans toute autre période de sa vie : "le bébé grandit de deux centimètres par mois, la taille de son cerveau est multipliée par cinq et les connexions neuronales s'y établissent à la fréquence de deux cent mille par minute", précise le ministère de la santé.

Quelles sont les mesures des 1000 premiers jours ?

Boris Cyrulnik et la commission d'experts ont émis de nombreuses recommandations dans ce rapport des "1 000 premiers jours". Parmi elles, voici celles qui ont retenu l'attention du Secrétaire d'Etat :

  • La généralisation de l'entretien prénatal précoce (à compter du quatrième mois de grossesse), qui ne concerne aujourd'hui que 28% des grossesses. L'un des objectifs étant de multiplier les visites à domicile après la naissance "en particulier à la cinquième semaine et au troisième mois, qui correspondent aux pics de dépression post-partum. Un mal dont souffrent 30 % des mères", comme le précisait Adrien Taquet.
  • La création d'un parcours des 1000 jours, avec un accompagnement personnalisé dès l'entretien du 4ème mois, se poursuivant en maternité et jusqu'au domicile, et qui se renforcerait en cas de fragilités (handicaps, troubles psychiques ou fragilités sociales), "Le but n'est pas de définir le code du bon parent mais de transmettre une dizaine de messages clés, sur l'allaitement, l'exposition aux écrans ou les violences éducatives ordinaires". Des informations qui seront également spécifiées dans le carnet de santé de l'enfant. Une application intitulée "1000 jours" devrait également être accessible dès l'été prochain.
  • Des unités mères-bébés : Afin de tenir compte des parcours spécifiques et de certaines fragilités, le secrétaire d'État chargé de l'Enfance et des Familles prévoit également la création de 10 nouvelles unités mères-bébés "pour hospitaliser celles qui en ont le plus besoin, et 20 équipes mobiles supplémentaires en psychiatrie périnatale".
  • L'augmentation des moyens des maternités et des PMI, afin que les 500 maternités puissent mieux accompagner les parents, Pour y parvenir, le gouvernement promet une enveloppe de 3 millions d'euros par an qui permettra également de créer 200 postes supplémentaires d'ici 2021 afin de renforcer les équipes des maternités.
  • Un accueil d'urgence chez une assistance maternelle fait aussi partie des futurs nouveaux dispositifs. Ainsi, les assistantes maternelles, habilitées à garder jusqu'à quatre enfants, pourront accueillir un bébé supplémentaire, en cas d'urgence parentale, une semaine par mois. Une alternative de garde exceptionnelle permettant aux parents de confier l'enfant en cas de fermeture de crèche, de nounou malade, ou encore de rendez-vous à un entretien d'embauche. La mise en place d'une plateforme permettra de "géolocaliser toutes les places disponibles" à proximité de chez soi.

Comment réduire les inégalités dès le plus jeune âge ?

Selon Emmanuel Macron, qui s'est inspiré de la Finlande, (pays bien connu pour être celui dans lequel les parents sont les plus heureux), c'est avant l'âge de deux ans qu'il est possible de réduire les inégalités et notamment le déficit de vocabulaire qui se manifeste dès le plus jeune âge. "Les progrès scientifiques, issus de plusieurs champs de recherche, légitiment en effet un investissement le plus précoce possible dans cette période importante de la vie de tout être humain et il est indispensable d'accompagner au mieux les parents pour répondre de manière adaptée aux besoins de leurs enfants", précise le gouvernement.

Comment accompagner les mamans après l'accouchement ?

En France, les dépressions périnatales sont des troubles répandus et souvent mal connus, d'autant que la dépression peut aussi survenir pendant la grossesse. Certaines futures mamans ne sont par ailleurs pas ou peu informées du déroulement de leur grossesse et peu (ou pas suffisamment) accompagnées après la naissance de leur bébé. Adrien Taquet souhaite donc "que toutes les mamans passent la visite médicale du quatrième mois et que toutes reçoivent également une visite à domicile après l'accouchement", "La dépression post-partum touche 10 à 15% des femmes dans notre pays" et "100 000 femmes seraient chaque année en grande détresse lors de l'année qui suit l'accouchement" . Or, "seule la moitié d'entre-elles trouverait à qui s'adresser". Pour y remédier, un entretien postnatal précoce deviendra obligatoire dans les jours qui suivent l'accouchement, dès le 1er juillet 2022.

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