Au lycée, les filles subissent plus de violences verbales

L'éducation nationale a mené une enquête sur le climat scolaire et la victimation auprès de 30 000 lycéens.

Au lycée, les filles subissent plus de violences verbales
© Cathy Yeulet - 123RF

Si elles sont autant concernées par les problèmes de violences que les lycéens, les lycéennes ont une vision plus favorable du climat scolaire. C'est ce que révèle une enquête nationale de victimation et de climat scolaire au lycée réalisée en 2015 auprès de 30 000 lycéens répartis dans 300 lycées. Il apparaît en effet que 80% des lycéennes ont une opinion plus positive du climat scolaire que les lycéens (77%). Si cette perception est équivalente entre les filles et les garçons en lycée professionnel, ce sont dans les lycées d'enseignement général et technologique, mais aussi dans les lycées polyvalents que les différences sont plus marquées.

Les garçons plus touchés par les violences physiques. Les filles et les garçons sont aussi nombreux (5%) à déclarer une victimation de modérée à forte au sein du lycée. Il apparaît cependant que les lycéens se trouvent un peu plus souvent dans une situation de multivictimation, pouvant s'apparenter à du harcèlement (1,7% contre 1%). Les violences physiques concernent aussi plus souvent les garçons. Ce sont en effet 6% des lycéens qui déclarent des violences physiques répétées contre 3% des lycéennes. Ils sont 11% à avoir déjà été pris dans une bousculade et 5% à avoir reçu des coups. Il n'empêche que les filles sont davantage concernées par la violence verbale (26% contre 23%). Parmi elles, 37% ont le sentiment d'être mises à l'écart (contre 24% des garçons) et 17% se sentent humiliées (contre 11% des garçons). A taux de victimation égale, la fréquence des violences est néanmoins plus importante chez les garçons. Ces derniers sont en effet deux fois plus nombreux que les filles à s'être fait insulter au moins 5 fois (6%) et à s'être fait moquer pour leur bonne conduite en classe (1,6%). C'est aussi le cas pour les vols de fournitures scolaires, d'argent et d'objets personnels.

En ce qui concerne le cyber-harcèlement, les lycéennes y sont un peu plus exposées (16% contre 14% des garçons). Il apparaît par ailleurs l'existence d'un lien entre cyber-violence et les autres formes de violences, qu'elles soient psychologiques ou physiques. Et cela est d'autant plus vrai pour les garçons. Ainsi, un tiers des garçons qui a assuré être victime de cyber-harcèlement a également déclaré une multivictimation, contre 22% des filles.

Quid des sanctions ? Sans surprise, ce sont les garçons qui sont le plus souvent punis. Ils sont en effet 57% à déclarer au moins une punition contre 39% des filles. Et leurs sanctions sont plus sévères : avertissements (14% contre 7% pour les filles), exclusion de cours (25% contre 13%), exclusions temporaires de l'établissement (6% contre 2%). Les différences entre les deux sexes sont moindres pour les retenues, les mots des professeurs aux parents…

Une meilleure expérience scolaire pour les filles. Les lycéennes ont un meilleur ressenti vis-à-vis de leur apprentissage par rapport aux garçons. Elles sont en effet 86,7% à avoir un sentiment bon ou très bon contre 81,4% des garçons. Elles sont également plus nombreuses à juger importante la prise de notes en classe (85,8% contre 71,4%) et beaucoup plus attentives en cours (83,2% contre 75,6%). Plus des deux tiers d'entre elles consacrent par ailleurs au moins deux heures hebdomadaires à leur travail à la maison contre la moitié des garçons. En revanche, il y a moins de différences en ce qui concerne l'attitude des enseignants, et ce qu'ils les félicitent ou s'intéressent à leur devenir.