Cette marque française plaît autant aux ados qu'à leurs mères : on l'appelle le Zara du parfum

Une marque française bouscule les codes de la parfumerie. Petits prix, renouvellement constant et fabrication locale : portrait d'un succès inattendu.

Cette marque française plaît autant aux ados qu'à leurs mères : on l'appelle le Zara du parfum
© Illustration JDF avec Revart

Petits prix, senteurs gourmandes et fioles colorées : une marque française réinvente le parfum à sa manière. Née dans les gares, comparée aujourd'hui à un "Zara du parfum", elle séduit toute une nouvelle génération. Et à voir les adolescentes se parfumer comme on essaie des tenues, difficile de ne pas esquisser un sourire… ou de résister à en essayer un aussi.

"Ma mère porte Chanel, moi je change selon mon humeur." Dans cette phrase glissée entre deux clientes à la Gare de Lyon, tout est dit. Pour les plus jeunes, le parfum n'est plus un luxe figé, mais un accessoire du quotidien, à collectionner. Là où leurs mères défendaient "leur" fragrance comme une signature identitaire, les filles jonglent désormais entre senteurs gourmandes, notes florales ou vanillées, selon l'humeur du jour. Ce nouveau rapport au parfum, joyeux et désinhibé, raconte beaucoup du rapport des générations à la féminité et à la liberté.

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© Adopt Parfums

Avec un flacon vendu chaque seconde, Adopt a inventé une forme de fast fashion du parfum : vingt nouvelles créations par an, toutes à prix doux (11,95 € les 30 ml). Un modèle qui rappelle celui de Zara dans le prêt-à-porter – accessible, ludique, renouvelé sans cesse – mais qui reste entièrement fabriqué en France, dans le Loiret. Son PDG, Frédéric Stoeckel, ancien de Lancôme, a voulu bousculer les codes d'un marché resté longtemps figé. "On investit tout sur le jus, pas sur l'égérie ni sur l'écrin", répète-t-il dans une interview au Parisien. Résultat : la marque grimpe à une vitesse record et vise désormais le top 3 français aux côtés de Sephora et Nocibé.

Beaucoup de femmes de 40–60 ans redécouvrent grâce à Adopt le plaisir simple de varier les senteurs, d'en porter plusieurs, de sortir du mythe de "l'unique parfum pour toute une vie". Certaines s'amusent à piquer le "Coco Mango" ou le "Dreams" de leur fille, d'autres offrent ces fioles aux petites-filles comme premier geste beauté. C'est une transmission inversée : la nouveauté vient des plus jeunes, mais réactive une envie de jeu et de spontanéité chez leurs aînées.

À l'heure où les grands flacons dépassent parfois les 150 €, ces petits parfums rappellent que le luxe n'est pas que dans le prix, mais dans l'usage. Formulés dans des maisons de composition haut de gamme, rechargeables et recyclables, ils mêlent plaisir sensoriel, cohérence écologique et accessibilité – une équation inédite dans la parfumerie française.

Finalement, qu'on choisisse un Chanel N°5 ou un Wonderful, tout est affaire d'émotion. Dans un monde saturé d'images, ces odeurs deviennent un lien discret entre générations : elles créent une conversation entre mères et filles autour de ce petit geste qui dit tant. Le parfum reste une affirmation de soi – simplement, ses codes ont changé.