Il ne se reconnaissait plus et m'a dit "c'est incroyable" : une onco-esthéticienne raconte deux rencontres qui l'ont marquée

Voici deux histoires poignantes, montrant l'importance d'un métier peu connu : onco-esthéticienne. Le but ? Apporter du bien-être et de la dignité aux personnes malades grâce à des soins.

Il ne se reconnaissait plus et m'a dit "c'est incroyable" :  une onco-esthéticienne raconte deux rencontres qui l'ont marquée
© Oduaimages

La maladie bouleverse une vie. Elle affecte le corps, l'esprit, et même l'apparence physique. Mais comment retrouver l'envie de prendre soin de soi quand chaque reflet dans le miroir devient une épreuve ? Alexandra, psycho-socio-esthéticienne, consacre sa vie à aider des patients à redécouvrir la beauté qui réside encore en eux.

"Ça y est, je suis prête. Mes parents peuvent arriver."

J'accompagnais une patiente tout au long de son parcours de soin, jusqu'à ce que toutes les solutions ont été épuisées. Ses parents devaient venir d'Algérie, pour la voir une dernière fois. En attendant leur arrivée, je l'ai aidée à prendre soin d'elle. Elle ne voulait pas que ses parents voient sa perte de poids, la pâleur de son teint, et la desquamation de sa peau qui la rendaient encore plus vulnérable.

Mon objectif était qu'elle puisse se sentir à l'aise avec l'image qu'elle renvoyait. Nous avons donc utilisé le Toleriane Teinté de La Roche-Posay pour raviver sa peau, devenue presque translucide. Tout de suite après l'application, elle m'a dit qu'elle se sentait apaisée. Je me souviens de son regard : elle m'a souri et m'a dit, pleine de gratitude : "Alexandra, est-ce qu'on peut continuer comme ça ?".

J'ai ajouté un peu de blush pour rehausser ses pommettes creuses, appliqué du mascara pour illuminer son regard, et choisi des foulards qui flattaient sa morphologie. Le résultat était éblouissant. Non seulement son visage semblait plus lumineux, mais il y avait aussi une sorte d'illumination intérieure. Avec une grande émotion, elle m'a confié : "Ça y est, je suis prête. Mes parents peuvent arriver". Elle était plus sereine, prête à les recevoir.

"Je me sens comme si c'était contagieux, comme si je ne pouvais plus rencontrer personne."

Un médecin m'a appelée : "Alexandra, l'un de mes patients veut arrêter ses traitements. Il a un rash acnéiforme (poussée de boutons, ndlr.) qui le déstabilise complètement". Ce rash était gênant, au point qu'il ne voulait plus sortir de chez lui. "Quand les gens me regardent, je me sens comme si j'étais contagieux. Je ne veux plus rencontrer personne". Cet homme adorait jouer à la pétanque avec ses amis, mais il s'en privait. Pourtant, le traitement était efficace.

Je l'ai reçu dans mon bureau. Il n'avait encore rien essayé pour améliorer l'aspect. Alors je lui ai proposé un spray d'eau thermale pour apaiser sa peau, et une crème réparatrice Cicaplast B5 pour l'hydrater. Puis, je lui ai demandé : "est-ce que vous me permettez d'essayer quelque chose sur vous ?". J'ai appliqué du fond de teint sur sa peau. Il est allé se regarder dans le miroir et est resté ébahi en voyant son reflet. Sa peau était plus lisse et souple. Il ne se reconnaissait plus. "C'est incroyable", m'a-t-il dit. Il a pu reprendre le cours de sa vie et poursuivre ses traitements.

Grâce à Alexandra et aux autres onco-esthéticiennes, les malades parviennent à redécouvrir une part d'eux-mêmes. Chacun mérite de se sentir bien dans son corps, quel que soit le combat qu'il mène.