Katia Charles : interview de la directrice artistique de Simone Pérèle "En corseterie il faut aimer autant la création que la technique"

Qu'est-ce qu'une journée type lorsque l'on est directrice artistique chez Simone Pérèle ?

Une journée type c'est lancer des prototypes pour la nouvelle saison et aussi régler les problèmes des collections précédentes. Je peux être appelée pour voir une mise au point ou essayer un produit en cours de fabrication puisque les modélistes travaillent sur la saison précédente. La mise au point d'un produit se fait sur six mois : pendant qu'on crée la collection Eté 2012, les modélistes mettent au point l'Hiver 2011 et la collection Eté 2011 est en phase de production. Donc on est toujours à cheval au moins sur trois saisons.

ligne 'romance', modèle nor en corbeille, collection printemps-eté 2011
Ligne "Romance", modèle nor en corbeille, collection Printemps-Eté 2011 © Simone Pérèle

Qu'est-ce qui vous plaît dans votre métier ?

J'ai autant de plaisir à réaliser une ligne classique qui monte jusqu'au bonnet G qu'à faire une ligne " fashion " plus glamour. L'aboutissement n'est pas le même, mais quand une femme me dit qu'elle se sent bien dans une ligne en taille G et que sa poitrine est mise en valeur comme je le désire, c'est aussi une véritable satisfaction. Travailler sur les recherches techniques est un véritable challenge à chaque fois. On a la chance d'exercer un métier où tous les six mois on remet les compteurs à zéro pour raconter une nouvelle histoire. C'est très intéressant.

Justement, est-ce que ça n'est pas dur de se renouveler à chaque collection ?

Ah non ! Moi je n'attends qu'une chose une fois que j'ai fini une création, c'est la saison d'après, au contraire. Le plus dur pour moi c'est de faire des choix. Se dire que sur les 300 prototypes que l'on va faire, seulement cinq modèles vont sortir... ça c'est le plus dur !

Gardez-vous certaines idées pour de nouvelles collections ?

On se dit tout le temps qu'il faudrait les garder mais au final on passe à autre chose. En 17 ans cela a dû m'arriver deux fois.

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